Sommaire du Année 2001
L'APN/CCPPC
 
----Zhou Quan, une journaliste de Taiwan : " Davantage de communications entre les deux rives du détroit "

Le matin du 5 mars, sur les marches devant la porte est du Palais de l'Assemblée populaire de Beijing, la journaliste taïwanaise Zhou Quan n'a pu se libérer des autres journalistes qu'au moment de l'ouverture de la session de l'APN, à 9 h.

Zhou Quan, dont la carte de journaliste porte le numéro 0016, est journaliste de TV Zhengxiang, une station de télévision sur le commerce et l'économie de Taiwan. Sa carte d'affaires se distingue de celle des autres : elle est bien présentée et agrémentée d'un slogan publicitaire: Passer par Zhengxiang, laisser le continent parler et Taiwan prendre la parole.

Cette journaliste, avec du caractère, a répondu de façon franche et ouverte aux questions de ses collègues.

Question : Quel est votre intérêt principal pendant ces deux sessions ?

Réponse : Je transmets ce qui est exprimé pendant les sessions. J'y assiste en m'intéressant à la perspective de Taiwan. Toutes les choses concernant Taiwan, j'y accorde une grande importance.
Taiwan s'intéresse à la mise en valeur de l'Ouest. Cette région n'appartient pas seulement au peuple du continent, mais également au peuple du Taiwan ; elle appartient à l'ensemble du peuple chinois.

La mise en valeur de l'Ouest bénéficie d'une situation favorable. Les Taïwanais ont de l'argent et possèdent la technique et l'expérience, ils peuvent prendre part à la mise en valeur de l'Ouest, gagner de l'argent et accomplir par la même occasion la cause commune de l'édification du peuple chinois. N'est-ce pas une bonne chose ? Pour une personne, le mieux n'est-il pas de pouvoir gagner de l'argent tout en réalisant son idéal ?

Q. : La réunification des deux rives du détroit vous semble-t-elle possible ?

R. : Dans mon dictionnaire, on ne trouve pas le mot impossible. Ce que je fais est de présenter Taiwan au continent et le continent à Taiwan. Taiwan progresse de jour en jour. J'espère que le peuple de Taiwan pourra entendre la voix du peuple du continent, et que le peuple du continent entendra celle du peuple du Taiwan.

Il y a un exemple. La semaine dernière, la partie continentale a ouvert le marché des actions B. Sur le continent comme à Taiwan, tout le monde s'est rué sur ces actions, ce qui démontre que Taiwan connaît bien le continent. J'espère que le continent n'accordera pas de privilèges à Taiwan, les Taiwanais sont aussi des compatriotes chinois.

Q. : Où se trouve votre pays natal ?

R. : Mon père est du Zhejiang, ma mère est du sud de Taiwan. Je trouve que les gens du continent ne connaissent pas les Taïwanais. Dès qu'on parle de Taiwan, on pense tout de suite aux querelles ou au mont Ali. Je suis journaliste et travaille pour un média, j'espère que tous s'efforceront de faire leur travail pour que l'on puisse établir une bonne communication.

Les relations de deux rives du détroit se développent de manière positive. Certains disent qu'elles régressent, mais nous ne devons pas les laisser régresser. Je crois que tous les Chinois ne veulent pas les voir régresser. Ce n'est que par l'union des deux rives du détroit que nous pourrons affronter ensemble l'extérieur. Les Chinois sont malmenés depuis longtemps. Nous ne permettrons pas qu'apparaisse de nouveau le phénomène de l'intimidation.

Q. : Un Japonais a écrit un livre intitulé " À propos de Taiwan ", comment le trouvez-vous ?

R. : Je ne partage pas son avis. Sur la position des Chinois, tout le monde doit protester contre les Japonais. Heureusement, c'est l'avis d'un seul auteur japonais. Si c'était l'opinion de tous les Japonais, nous devrions protester de manière plus vive encore.

Q. : Quelle est votre opinion sur les paroles pro-indépendance de Xu Wenlong ?

R. : Xu Wenlong ne représente personne. Je crois que la majorité de la population taïwanaise n'accepte pas ses dires. Je ne les approuve pas non plus, mais je respecte la liberté de parole.

Q. : Annettte Lu a déclaré qu'elle veut devenir bouddhiste et qu'elle a eu beaucoup de peines durant la campagne électorale. Quel est votre avis sur le sujet ?

R. : Pour ce genre de choses, je n'aime pas commenter. Je respecte la liberté de parole et d'opinion.
La liberté est la chose la plus noble. C'est l'objectif commun de tous. À ce propos , j'ai confiance pour le continent. Il y a deux ou trois ans, Jiang Zemin et Bill Clinton ont eu un entretien en Chine ; je n'aurais jamais imaginé que le continent eût pu diffuser cet entretien en direct. Ce fut une surprise pour moi. À ce moment-là, j'étais vraiment émue. La situation sur le continent s'améliore dans l'ensemble.

Q. : Chen Shui-bian a dit qu'il n'est pas un Chinois. Quel est votre avis ?

R. : C'est son affaire. Si les voix en sa faveur avaient représenté la proportion favorable à l'indépendance de Taiwan, elles n'auraient pas atteint 40 %. D'ailleurs, parmi les votants, il y en a qui ont voté pour d'autres raisons. Par conséquent, les voix pour Chen Shui-bian ne sont pas toutes des voix d'appui à l'indépendance de Taiwan. Je crois que la proportion des gens qui approuve l'indépendance de Taiwan ne dépasse pas 10 %.
J'espère que M. Chen traitera favorablement les relations entre les deux rives du détroit. Je crois que les deux rives du détroit de Taiwan représentent une des forces motrices permettant de dominer la situation internationale.

Q. : Les " trois liaisons " entre les deux rives du détroit vous satisfont-elles ?

R. : Pour le moment, nous n'en sommes pas du tout satisfaits. Les deux parties doivent faire tout leur possible. À ce sujet, je voudrais mettre l'accent sur un point : le continent place de l'espoir dans les trois liaisons avec Taiwan, il faut les considérer sous un autre angle. Le continent est grand, Taiwan est relativement petit. Les fonctionnaires gouvernementaux et la population du continent doivent considérer Taïwan comme un frère.

Q. : Les autorités de Taiwan ne soutiennent-elles pas le commerce avec le continent ?

R. : Les opinions des autorités de Taiwan ne peuvent pas représenter l'opinion de l'ensemble de la population de Taiwan. Je désapprouve les opinions des autorités de Taiwan. Pour édifier une entreprise, s'il m'est possible de gagner de l'argent avec des Russes ou des Japonais, je vais le faire. Le rôle d'un gouvernement est de servir les intérêts économiques du peuple et non pas d'empêcher le développement économique par la politique. Investir les capitaux sur le continent est en vogue maintenant à Taiwan. N'importe quel politicien peut empêcher cette vogue.

Q. : Comment trouvez-vous la situation économique de la Chine ?

R. : La situation économique du continent chinois amorce son décollage. Cette tendance est inéluctable. Depuis six mois, je fais la navette entre Beijing et Shanghai par avion. La cabine de la première classe et celle de la classe économique sont toujours complètes. Tous les gens viennent en Chine, pourquoi ? Pour faire du commerce.

Les gens du continent mènent une vie plus aisée, c'est un plaisir pour les Taïwanais. Je crois que ma pensée représente celle de la majorité de la population de Taiwan. La Chine s'enrichit et devient plus puissante, c'est honneur pour tous les Chinois.

Beijing souhaite organiser les Jeux olympiques, les Taïwanais sont tout à fait d'accord. Si Beijing l'emporte, il ne faudrait pas oublier de tenir certaines épreuves à Taiwan. Si, un jour, la flamme olympique passait du mont Ali à la Grande Muraille, ne serait-ce pas merveilleux ?

Journaliste : Merci pour l'interview. Bon succès dans votre travail pendant la session de l'APN .

Mei Er, journaliste de notre revue

 

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