Journal
de la CCPPC
Gouverner
en commun le pays
Parmi les membres de la CCPPC de Hongkong,
deux sont des parents de la famille de Chang Hsüeh-liang, général
patriote plus que centenaire : Zhang Lüheng, nièce de
M. Chang, et Li Dazhuang, neveu de Zhang Lüheng.
Zhang Lüheng, une érudite, fait
preuve d'un nationalisme puissant. Elle estime que la touche coloniale
de Hongkong est bien ancrée. Les Hongkongais qui vivent à
l'étranger se disent hongkongais et non pas chinois. Mme
Zhang ne partage pas cette attitude. Elle s'indigne de la "
dépendance de Taiwan " prônée par Chen
Shui-bian. Selon ses dires : " À Taiwan, la politique
est instable, les objectifs financiers sont à la baisse,
les dirigeants doivent faire un bon examen de conscience et ne pas
nuire au peuple de Taiwan en utilisant leur pouvoir. Il faut maintenir
la stabilité sociale, mener à bien l'édification
économique, quel que soit le parti qui assume la direction
du gouvernement. Tout le monde doit agir de concert pour gouverner
le pays. "
Président du conseil d'administration
d'une SARL (groupe) de Hongkong et homme renommé des milieux
économiques de Hongkong, Li Dazhuang s'intéresse beaucoup
aux questions économiques et commerciales entre les deux
rives du détroit de Taiwan et il exprime des opinions originales.
HOU RUILI
Entretien
avec Li Dazhuang
Question : D'après certaines statistiques, les Taïwanais
choisissent la partie continentale de Chine comme premier lieu d'installation
après les États-Unis.
Pourquoi les Taïwanais sont-ils si intéressés
à s'y installer?
Réponse : C'est l'existence d'un deuxième
boom d'investissement des Taïwanais à l'intérieur
de la Chine. M. Wang Yongqing, chef des milieux de l'industrie et
du commerce de Taiwan, a indiqué qu'à l'heure actuelle,
quelque 95 % des entreprises de Taiwan ont investi dans la partie
continentale de Chine et que certaines commencent ou vont bientôt
commencer à en récolter les fruits.
D. : Quelles sont les différences entre
le premier et le deuxième boom d'investissement des Taïwanais
à l'intérieur de la Chine?
R. : Le premier boom a eu lieu en 1993. Cette
fois-ci, les différences touchent les domaines suivants :
La mentalité des investisseurs a changé.
Au commencement, la conjoncture d'investissement était favorable,
mais aujourd'hui, les investisseurs doivent renverser tous les obstacles
dressés depuis 1996 par les autorités de Taiwan.
Le mode d'investissement s'oriente de l'exportation
après traitement vers l'élargissement du marché
de l'intérieur du pays.
Les régions d'investissement s'étendent
de la région côtière du Sud-Est et des villes
commerciales importantes à la région de l'Ouest et
du Centre.
Les investisseurs étaient des entreprises
de petite et moyenne envergure au commencement et, aujourd'hui,
des grandes et des moyennes, des consortiums et des entreprises
par actions.
Les domaines d'investissement touchaient auparavant
les secteurs traditionnels à forte intensité de main-d'uvre
et, aujourd'hui, les secteurs à forte intensité de
capitaux et de technologies de pointe.
D. : Pendant le deuxième semestre de l'an
2000, le sénat des États-Unis a adopté un projet
de loi accordant à la Chine la clause des relations normales
permanentes dans les relations commerciales. Cela influence-t-il
les activités économiques et commerciales entre les
deux rives du détroit de Taiwan?
R. : L'adoption de ce projet de loi a résolu
non seulement la complexité de toujours du commerce sino-étatsunien,
mais il a encore stimulé le développement économique
et commercial des deux rives du détroit de Taiwan. Un grand
nombre d'hommes d'affaires taïwanais qui ont investi à
l'intérieur du pays estiment que cette clause facilite l'augmentation
du volume des commandes et l'exportation. Ils prévoient multiplier
leurs investissements à l'intérieur de la Chine dans
le but d'abaisser le coût de revient de la production et d'augmenter
la capacité concurrentielle de leurs produits sur le marché
mondial. Ainsi, je prévois que les
Taïwanais continueront à investir
à l'intérieur du pays, longtemps après l'adhésion
de la Chine à l'OMC.
D. : La partie continentale de Chine et Taiwan
entreront à l'OMC. Quelles seront les influences sur les
relations économiques et commerciales des deux rives du détroit
de Taiwan?
R. : Cela signifie que les activités économiques
et commerciales des deux rives du détroit de Taiwan devront
se dérouler conformément aux règlements de
l'OMC. Dans ce contexte, les deux parties doivent réajuster
leur structure économique et élargir davantage l'ouverture
sur l'extérieur. Pour la partie taïwanaise, le réajustement
de la structure sectorielle est une tâche urgente, un grand
nombre d'entreprises sont obligées d'être transférées
et le mieux est de s'installer à l'intérieur du pays.
Pour sa part, après son entrée à l'OMC, la
partie continentale de Chine devra affronter activement l'arrivée
du nouveau boom d'investissement des Taiwanais en créant
des conditions favorables. À l'heure actuelle, le gouvernement
chinois a déja avancé des mesures préférentielles
en ce qui concerne les impôts, l'utilisation foncière,
l'emploi, mesures`qui sont applicables seulement aux projets d'investissement
peu importants. En ce qui concerne les secteurs des télécoms
et de la pharmacie, les banques, les services d'assurances et le
marché des valeurs, les investissements des Taïwanais
restent faibles par rapport à d'autres investissements étrangers.
Si l'on renforce les relations économiques et commerciales
des deux rives du détroit de Taiwan, le gouvernement chinois
devra adopter une attitude plus habile et plus ouverte, accorder
aux hommes d'affaires de Taiwan les mêmes mesures préférentielles
qu'il accorde aux autres investisseurs étrangers, dans le
but d'attirer davantage de capitaux industriels et financiers de
Taiwan et de stimuler au maximum les relations entre les deux parties.
D. : En ces temps de mondialisation économique,
les blocs régionaux et la coopération sont devenus
une tendance de développement économique partout dans
le monde. En Asie, une sphère économique ayant Hongkong,
Macao, Taiwan, le Guangdong et le Fujian comme centre a connu un
début de formation. Quel est votre avis sur cette sphère
économique.
R. : Dans cette sphère, on a un vif désir
d'une coopération basée sur les avantages et la compensation
réciproques. On peut envisager ou non d'établir un
organisme de coordination de haut niveau parmi les membres de cette
sphère, de fixer un système régulier de dialogue
et de consultations, de mettre pleinement en valeur la puissance
des institutions d'études publiques et privées pour
stimuler en commun le développement et la coopération
économiques de cette sphère. On peut encourager les
investissements de Taiwan et de Hongkong à faire front commun
pour investir à l'intérieur de la Chine. Je crois
que la coopération de Taiwan, de Hongkong et de l'intérieur
de la Chine dans le domaine de l'information et des technologies
de pointe prospérera dans l'avenir.
D. : Le chiffre d'affaires annuel des deux rives
du détroit de Taiwan a atteint 30 milliards de dollars US.
Ces affaires ont dû s'effectuer par voie indirecte, du fait
que les deux rives ne réalisent pas encore les " santong
" c'est-à-dire les trois liaisons (communications et
télécommunications, navigation maritime et aérienne
et commerce), ce qui exige beaucoup d'énergie et de temps
et augmente le coût de revient de la production. Quelles sont,
selon vous, les perspectives des relations économiques et
commerciales des deux rives du détroit de Taiwan après
la réalisation des " santong "?
R. : Selon des statistiques compilées par
le ministère des Communications de Taiwan, peu de temps auparavant,
70 % des interrogés croient que le trafic maritime de conteneurs
et de marchandises de l'intérieur du pays vers Taiwan augmentera
d'une à deux fois par rapport à maintenant, et que
le trafic de conteneurs de Taiwan vers l'intérieur de la
Chine augmentera d'une fois et celui des marchandises augmentera
de 10 %, s'il y a une liaison maritime directe entre deux parties.
En outre, la navigation aérienne directe apportera à
Taiwan une rentabilité économique de 30 milliards
de nouveaux dollars de Taiwan. En réalité, si les
deux parties entrent à l'OMC, elles devront respecter le
principe de non-discrimination de cette organisation. Dans ce contexte,
il faut lever tous les obstacles qui freinent l'investissement et
le commerce et réaliser les véritables " santong
" entre les deux parties.
HOU RUILI
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