Entretien
avec M. Henry H. L. Hu
Au cours de la quatrième session
du comité national de la CCPPC, notre journaliste Hou Ruili
a interviewé au Grand Hôtel de Beijing M. Henry H.
L. Hu, avocat renommé de Hongkong et arbitre de la Commission
chinoise d'arbitrage des relations économiques et commerciales
avec l'étranger, sur le problème des relations entre
les deux rives du détroit de Taiwan.
Question : On m'a dit qu'un grand nombre
de Taïwanais faisaient du commerce à Hongkong. Depuis
le retour de Hongkong à la patrie et l'application du principe
d' " un pays, deux systèmes " y a-t-il moins d'hommes
d'affaires taïwanais qui y viennent? Ces hommes d'affaires
approuvent-ils ce principe ?
Réponse : Depuis sa rétrocession
à la Chine, Hongkong applique " un pays, deux systèmes
", et les hommes d'affaires de Taiwan continuent d'y faire
des affaires. Cela montre le succès de l'application de ce
principe. D'après ce que je sais, les hommes d'affaires taïwanais
ont une position politique complexe, mais ils acceptent l'idée
d' " un pays, deux systèmes ". Ils estiment que
tous les Chinois sont originaires des mêmes ancêtres.
D. : Que peut faire Hongkong afin de promouvoir
les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan ?
R. : Hongkong peut servir d'exemple de la
réussite d' " un pays, deux systèmes " pour
le peuple de Taiwan; par exemple, un grand nombre de Hongkongais
qui font du commerce à Taiwan peuvent expliquer la situation
de Hongkong aux Taïwanais, et en outre, comme Hongkong sert
de trait d'union entre la partie continentale de la Chine et Taiwan,
elle peut fournir les lieux et les installations lors des rencontres
et des échanges entre les deux parties.
D. : D'après vous, quelle est l'orientation
de développement des relations entre les deux rives du détroit
de Taiwan ?
R. : J'estime que les relations entre les
deux rives s'orientent de manière positive. Chen Shui-bian
est d'accord à ce que les Taiwanais fassent des affaires
avec les Hongkongais, ainsi qu'avec les Shanghaïens. À
cause de la longue séparation, les Taïwanais ne connaissent
pas bien la partie continentale de Chine, en particulier le développement
rapide de l'économie des dernières années.
Au fur et à mesure que se multiplieront les échanges
directs, les Taïwanais pourront sentir la puissance et la prospérité
de la patrie et dissiper leurs inquiétudes, comme la baisse
du niveau de vie après la rétrocession, par exemple.
Je pense que Chen Shui-bian qui ne reconnaît
pas le principe d' " une Chine ", ne peut pas nier la
vérité de l'existence d'une Chine. Il faut résoudre
les problèmes par voie de négociations pacifiques
et s'opposer au recours à la démagogie et à
la propagande de la dépendance de Taiwan, sinon, les victimes
seront les gens ordinaires de Taiwan et de la Chine elle-même.
D. : Avant le retour de Hongkong à
la patrie, les Hongkongais n'étaient-ils pas très
optimistes à ce propos ?
R. : Si l'on avait fait une enquête
parmi les Hongkongais avant le retour du territoire à la
patrie, je suis certain qu'il y aurait eu de nombreuses personnes
à exprimer leur désaccord. La force de l'habitude
en est la cause : les gens n'aiment pas les changements, en particulier
les changements concernant leur avenir. Après la rétrocession,
le développement de l'économie de Hongkong et l'importation
des capitaux étrangers ont dépassé ceux connus
pendant l'époque de la domination britannique à Hongkong,
et les Hongkongais ont dû se réjouir du retour à
la patrie et soutenir le principe d' " un pays, deux systèmes
".
D. : Vous êtes président du
Shue Yan College de Hongkong, professeur honoraire de plusieurs
universités renommées de l'intérieur du pays
et de l'Académie des sciences sociales de Chine et chercheur
honoraire du Glamorgan University de la Grande-Bretagne. Vous consacrez
beaucoup de votre temps à donner des conférences et
à diffuser la culture chinoise. Quel rôle la culture
chinoise joue-t-elle dans la promotion des relations entre les deux
rives du détroit de Taiwan ?
R. : Les cultures de l'intérieur
du pays, de Hongkong et de Taiwan appartiennent à la culture
de la nation chinoise. À titre de trait d'union, la culture
de la nation chinoise joue un rôle important dans la réunification
du pays, tout comme ce que Jiang Zemin a déclaré:
" Toutes les nationalités de la Chine ont créé
en commun une culture brillante de plus de 5 000 ans. Cette culture
est le trait d'union spirituel de tous les Chinois et une assise
importante de la réalisation d'une réunification pacifique.
Les Chinois des deux rives du détroit de Taiwan doivent maintenir
et développer la tradition culturelle chinoise. " Les
compatriotes de Taiwan, de Hongkong et de Macao attachent une grande
importance à l'éducation sur la culture traditionnelle,
et leur essence culturelle chinoise est profonde et indéniable.
Un des objectifs de notre College consiste à développer
la culture chinoise, à la combiner avec la culture occidentale,
à marcher sans répit vers la recherche scientifique
de niveau international. C'est aussi l'objectif d'autres écoles
de Hongkong et de Macao.
HOU RUILI
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