Sommaire du Avril 2001
 
Les Han et Mandchous

Quand on entre en contact avec la culture chinoise, c'est en grande partie avec celle qui a été formée au cours de l'histoire par les Han, la nationalité à laquelle appartient plus de 90 % des Chinois. Mais il faut savoir que, dans les vastes étendues de la Chine, vivent cinquante-cinq autres groupes ethniques dont la culture se distingue surtout par des traditions et des coutumes particulières aux plans du mariage, de la naissance, des funérailles, des festivals, de l'alimentation, de l'habitation, des costumes et des activités récréatives. On peut donc dire que la culture chinoise est multiethnique et que sa richesse doit beaucoup à toutes ces ethnies. À partir de ce numéro et à chaque mois par la suite, nous vous présenterons plus en détails chacune des ethnies minoritaires de Chine.  Mais d'abord, un bref apercu de l'ethnie han, celle que l'on associe d'emblée aux Chinois, en rapport avec les autres ethnies de Chine.—  NDLR .

Les Han

L'ethnie han est l'ethnie la plus importante du monde et celle-ci s'est formée et s'est développée au cours d'un processus continu d'intégration de l'ancienne tribu des Huaxia avec d'autres tribus et d'autres groupes ethniques. C'est toutefois durant la dynastie des Han (206 av. J.-C. 220 ap. J.C.) que ce groupe a adopté le nom "Han ".

D'abord actifs dans la région du fleuve Jaune, les Han sont devenus plus nombreux et se sont peu à peu déplacés un peu partout au pays.  Au cours de l'histoire, ils ont développé des contacts politiques, économiques et culturels avec d'autres nationalités et ont donné naissance à une civilisation avancée. À l'heure actuelle, les Han jouent un rôle majeur dans la vie de l'État chinois. Leur plus forte concentration se trouve dans les bassins des fleuves Jaune et Yangtsé et de la rivière des Perles, ainsi que dans la plaine des rivières Songhua et Liao en Chine du Nord-Est.

Alors que les 55 autres ethnies représentent seulement un peu plus de 8 % de la population chinoise et que leur importance varie grandement, elles habitent 50 à 60 % du territoire du pays. Leur lieu d'habitation possède les caractéristiques suivantes :

vaste étendue de terre et distribution éparse de la population. De nombreuses ethnies ont établi leur village dans des régions pastorales et montagneuses, sur des hauts plateaux et dans des forêts;

-  large gamme de produits et ressources minérales abondantes;

-  localisation frontalière stratégique pour l'ensemble du pays.

Historiquement, de nombreuses ethnies ont tiré leur subsistance de l'élevage et ont atteint une grande maîtrise dans le domaine, ce qui a contribué à une diversification de l'économie du pays car les Han étaient majoritairement des paysans.  Toutefois, le développement économique et social des diverses ethnies a été inégal. Règle générale, avant 1949, les Han avaient une économie agricole féodale bien développée et les ethnies qui avaient vécu en communication étroite avec eux avaient aussi une économie similaire. Toutefois, celles qui avaient vécu à l'écart des influences extérieures possédaient une économie relativement primitive.  Certaines avaient même une économie basée sur la pêche et la chasse, d'autres menaient une vie pastorale.

"À l'heure actuelle, là où vivent des communautés compactes d'ethnies minoritaires, on a établi des gouvernements autonomes qui, outre leur fonction de bureaucratie d'État, veillent à tenir compte des traditions, caractéristiques et coutumes de ces ethnies, à assurer le respect de leur langue et de leur religion, tout en les faisant participer à la grande nation chinoise.

LES MANDCHOUS

Les Mandchous sont l'une des ethnies ayant la population la plus importante, soit 9 846 800 de personnes; celles-ci vivent un peu partout en Chine mais principalement dans les provinces du Liaoning, du Jilin, du Heilongjiang, du Hebei, dans la région autonome de la Mongolie intérieure et à Beijing. Tout comme les Han, environ 80 % des Mandchous sont engagés dans l'agriculture. La cueillette du ginseng et des champignons sauvages constituent également une de leurs activités importantes. Ceux qui vivent dans les villes travaillent surtout dans les industries. Les Mandchous ont leur propre écriture et leur propre langage.

Us et coutumes traditionnels

Habillement. Le costume traditionnel des hommes mandchous était une veste courte à manche étroite, portée par-dessus une longue tunique serrée par une ceinture à la taille, tenue idéale pour la chasse et l'équitation. Ils laissaient pousser leurs cheveux à l'arrière et les portaient tressés. Les femmes portaient leurs cheveux enroulés en chignon sur le sommet de la tête et se paraient de boucles d'oreilles, de longues tuniques et de souliers brodés. Le lin était le tissu favori des riches, la peau de chevreuil, celui des gens ordinaires. Lorsqu'ils quittèrent la vie dans les montagnes, les Mandchous riches adoptèrent la soie et le satin, les plus pauvres, le coton. Leur type de tunique fut adopté par les femmes han.

Habitation. Les maisons des Mandchous comportaient trois divisions : la partie médiane était utilisée comme cuisine et les deux ailes, l.'une comme chambre et l'autre comme salon. Selon la tradition, la chambre possédait trois kang (lit en brique chauffé par-dessous) disposés le long des murs ouest, nord et sud. Les invités et les amis se voyaient attribués le kang à l'ouest, les plus âgés, celui au nord, et les plus jeunes, celui au sud. Les fenêtres de la maison étaient ouvertes vers le sud et l'ouest, de sorte que la maison restait bien chaude en hiver et fraîche durant l'été.

Alimentation. Le repas favori des Mandchous consistait en millet cuit à la vapeur ou de gâteaux faits de riz glutineux. On mangeait surtout des raviolis lors des fêtes et de la viande bouillie, la veille du Nouvel An.

Mariage. La monogamie a toujours été pratiquée par les Mandchous et les jeunes étaient fiancés selon la volonté parentale vers l'âge de 16 ou 17 ans. Le jour du mariage, la mariée devait s'asseoir une journée entière sur le kang du sud, gage de bonheur futur. À la tombée de la nuit, on dressait une table basse avec deux cruches de vin et des tasses. Main dans la main, le marié et la mariée faisaient alors trois fois le tour de la table, puis ils s'asseyaient ensuite pour boire toute la nuit en s'éclairant à la chandelle, alors que, au milieu des chants et des danses, les invités les félicitaient tour à tour. Le quatrième jour, les nouveaux mariés effectuaient une visite à la maison de la mariée.

Étiquette. Divers rites d'étiquette et de bonnes manières étaient respectés par les Mandchous. Par exemple, à tous les trois ou cinq jours, les enfants devaient offrir leurs respects aux plus âgés. Pour offrir leurs respects aux supérieurs, hommes et femmes avaient des formes différentes de faire. Entre parents et amis, l'accolade était la forme la plus courante d'accueil.

Religion. Les Mandchous croyaient au chamanisme. Au début de la dynastie des Qing (1644-1911) les chamans étaient des gens intelligents et particulièrement astucieux. Ils chantaient et dansaient spécialement lors des services impériaux. Les chamans des couches populaires exécutaient des danses religieuses surtout pour exorciser les mauvais esprits. Chaque village avait son propre chaman dont le seul mandat était d'exécuter les danses pour les esprits. Seuls les patients très gravement malades voyaient un médecin; les autres s'en remettaient au chaman. Les succès militaires étaient célébrés également par ce type de danses.

Funérailles. Les arrangements funéraires des Mandchous étaient uniques. Personne n'avait le droit de mourir sur un kang disposé à l'ouest ou au nord. Croyant que les portes servaient aux esprits vivants, les Mandchous ne permettaient de sortir les cadavres de la maison que par les fenêtres. L'enterrement était la pratique courante.

Histoire

Les ancêtres des Mandchous remonteraient à plus de 2 000 ans, à la tribu des Sushen, et par la suite, à celles des Yilou, des Huji, des Mohe et des Nüzhen, originaires des monts Changbai et du bassin du fleuve Heilong, en Chine du Nord-Est. Ethnie qui, à l'origine, vivait dans les forêts et les montagnes, ses membres excellaient au tir à l'arc et à l'équitation.

En 1595, la cour des Ming conféra le titre de " Général Dragon Tigre " au chef mandchou Nurhachi après l'avoir fait commandant de garnison et procureur public de la province du Heilongjiang. Ses voyages fréquents à Beijing lui firent alors prendre contact avec le développement avancé des Han, ce qui, en retour, exercera une profonde influence sur lui. Ses talents de chef politique et militaire lui permettront de rassembler toutes les tribus disséminées sur une vaste étendue.  Après cette unification, Nurhachi implantera le système des Huit Bannières en vertu duquel les gens étaient organisés le long de lignes militaires. Chaque bannière consistait en unités de base appelées niulu, regroupant 300 personnes et servant d'organisation politique, militaire et de production de base.  En temps de paix, ces personnes pratiquaient la chasse ou cultivaient, en temps de guerre, elles se regroupaient en milices. En 1619, Nurhachi s'auto-proclama Khan.et institua un État esclavagiste. En 1635, les Mandchous adoptèrent ce nom, sous l'initiative du huitième fils de Nurhachi.

Sous l'influence des Han, le système esclavagiste des Mandchous se transforma rapidement en régime féodal et connut d'importantes réformes sociales. En 1644, les troupes se dirigèrent vres le sud de la passe Shanhaiguan et unifièrent la Chine, ce qui marqua le début de près de 300 ans de régime mandchou en Chine. La dynastie des Mandchous prendra le nom de Qing.

L'histoire contemporaine porte également la marque de cette ethnie: pendant la guerre de l'Opium, les guerriers mandchous ont défendu vaillamment la patrie; la rébellion des Boxers en 1900 fut principalement formée de paysans han et mandchous; la révolution de 1911 a été largement appuyé par la population mandchoue; la résistance anti-japonaise et la Libération de 1949 ont été activement appuyées par les Mandchous.

Les sciences et la littérature doivent aussi beaucoup aux Mandchous. Le Rêve dans le pavillon rouge est un classique du XVIIIe siècle, écrit par l'écrivain mandchou Cao Xueqin, qui occupe une place importante dans la littérature mondiale. Lao She, écrivain mondialement connu, entre autres, par son oeuvre La Maison de thé, est d'origine mandchoue et est le fondateur de l'Association nationale des écrivains et artistes. Luo Changpei est un linguiste reconnu pour ses connaissances des dialectes et de la phonétique.

LES HAN

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