CHINAHOY

30-September-2015

Promouvoir un développement respectueux de l’environnement

 

Jiang Nanqing, en qualité de juge du concours de vulgarisation scientifique « Solve For Tomorrow ».

 

JIANG NANQING*

Avec sa croissance économique forte et sa population qui continue d'augmenter, combinées à une industrialisation et une urbanisation sans précédent, la pression sur l'environnement s'accroît de jour en jour en Chine. Le changement climatique, la perte de la biodiversité, la désertification, l'utilisation non durable des sols, la consommation d'énergies, de céréales, d'eau en hausse… tous ces facteurs rendent difficiles à atteindre les objectifs du pays qui sont la lutte contre la pauvreté et le développement durable. C'est pourquoi l'environnement est devenu naturellement un point clé de la coopération entre les Nations unies et la Chine.

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) est né en 1972. Il s'occupe des principales questions environnementales du ressort des Nations unies. Lors de la première session de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (UNEA) organisée en 2014, le statut du PNUE s'est renforcé, et le nombre de ses adhérents est passé de 58 membres fondateurs à l'ensemble des pays membres des Nations unies.

Le PNUE a établi son bureau en Chine au mois de septembre 2003 à Beijing, une manière de reconnaître le rôle capital que joue la Chine dans les affaires environnementales internationales. Ce nouveau bureau a également donné une nouvelle impulsion à la collaboration entre le PNUE et la Chine.

Une coopération sans nuage

Lors du XVIIIe Congrès du PCC qui s'est tenu en 2012, les objectifs du développement national ont été formulés ainsi : mise en place d'une civilisation écologique et construction d'une belle Chine.

« La Chine s'est remise à réfléchir à l'importance de l'environnement et au rôle de l'environnement dans le développement économique durable, affirme Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE. Je crois que le concept de civilisation écologique doit se comprendre suivant deux acceptions : premièrement, le passage à une économie verte ne signifie pas créer un mode de développement totalement nouveau ; deuxièmement, les coûts entraînés par la nécessaire dépollution pèsent de plus en plus sur le développement économique. »

Répondant au signal de transformation économique lancé par le gouvernement chinois, le bureau du PNUE en Chine a mené une série d'actions, dont par exemple l'établissement d'un partenariat stratégique stable avec le gouvernement central chinois et les gouvernements régionaux visant à stimuler l'élaboration des politiques liées à l'environnement, au changement climatique et aux technologies scientifiques. Il s'est d'autre part engagé à fournir une assistance technologique à la Chine afin de l'aider à incorporer l'environnement à ses stratégies nationales, à favoriser l'application de programmes idoines, surtout en matière de changement climatique, de réduction de la pollution, de maîtrise des produits chimiques, d'amélioration de l'efficacité des ressources, de protection de la biodiversité et des écosystèmes, d'économie verte, ainsi que de coopération Sud-Sud.

Actuellement, le bureau du PNUE à Beijing développe sa collaboration avec un grand nombre d'organismes, dont entre autres le ministère de la Protection de l'environnement, la Commission nationale du développement et de la réforme, le ministère des Sciences et des Technologies, le ministère de l'Industrie et de l'informatisation, et la Banque populaire de Chine. En outre, il coopère avec des gouvernements régionaux comme celui de Beijing, de Guiyang (Guizhou) et de Tianjin, avec des départements de recherche scientifique comme l'Académie des sciences de Chine et la Fondation nationale des sciences naturelles, mais aussi avec des entités privées. En 2002, le bureau a fondé, en coopération avec l'université Tongji (Shanghai), l'Institut de l'environnement et du développement durable ; en 2011, il a lancé le projet de Partenariat international sur la gestion des écosystèmes ; en 2012, il a créé à Beijing le Centre mondial de l'éclairage efficace… Toutes ces initiatives apportent de l'eau au moulin du PNUE en Chine.

En tant qu'organisme exécutif du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le PNUE joue un rôle très important dans le soutien au développement national et à l'application des programmes du FEM. En Chine, les programmes soutenus par le PNUE couvrent le changement climatique, la biodiversité, la dégradation des sols, les eaux transfrontalières, le contrôle des produits chimiques, etc.

Avec les autorités chinoises qui prennent de plus en plus la mesure de son rôle, le think tank voit son importance s'accroître. Achim Steiner assume également les fonctions de vice-président du Comité chinois de coopération internationale pour l'environnement et le développement. Il a fourni des conseils sur les problématiques environnementales chinoises, dont certains pourront être mis en application dès le XIIIe Plan quinquennal pour la planification d'un développement durable.

« La protection de l'environnement est une question qui s'inscrit dans la durée et elle est liée à la croissance économique, qui ne doit pas être détachée des autres questions, indique M. Steiner. En tant que vice-président du Comité chinois de coopération internationale pour l'environnement et le développement, j'aide les experts internationaux à étudier, avec le gouvernement et les experts chinois, les questions sur l'environnement et le développement de la Chine. Nous espérons jouer un rôle positif dans la mise à l'épreuve des politiques environnementales chinoises, pour qu'elles soient orientées vers un développement écologique. »

 

Première édition du camp d'été des jeunes de GEO-5 du PNUE.

 

Une économie verte

Le PNUE a lancé son plan pour une économie verte en 2008, appelant les pays à investir dans les secteurs concernés. Depuis 2009, il développe, avec la Chine, des recherches théoriques sur le concept d'économie verte et d'investissement vert, essayant de mettre au point un système d'indice de l'économie verte, ainsi qu'un système de statistiques qui rendra compte de l'état du secteur de la protection de l'environnement. Le but étant d'analyser de manière objective le potentiel économique de la protection de l'environnement dans la croissance chinoise et de déployer des efforts pour l'incorporer dans le système de la comptabilité nationale.

Pour le moment, le PNUE s'occupe en Chine des travaux liés au Partenariat pour une action sur l'économie verte (PAGE, Partnership for action on green economy), le Jiangsu étant la province pilote choisie pour ce partenariat. L'équipe de travail chargée du programme a pris contact avec les différents départements de la province pour échanger sur les problèmes, les défis et les contraintes du développement de l'économie verte, avant de mener des recherches sur le terrain, visitant des projets écologiques à Nanjing (chef-lieu du Jiangsu) et à Zhenjiang. Le PAGE rassemble cinq organismes des Nations Unies, respectivement le PNUE, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), l'Organisation internationale du Travail (OIT) et l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR).

L'énergie durable est une partie importante de l'économie verte. Après que le secrétaire général Ban Ki-moon a lancé sa proposition internationale « Énergie durable pour tous » en 2009, les Nations unies ont établi des plates-formes de travail autour de cette initiative dans des domaines tels que l'énergie régionale, la construction, la circulation, l'éclairage et l'électroménager. Les travaux de promotion de ces progrès sont à la charge du PNUE qui gère les coopérations de type PPP (partenariat public-privé).

En 2012, le PNUE et le National lighting test centre ont fondé un Centre mondial de l'éclairage efficace (GELC). Le PNUE veut accélérer la diffusion de la politique d'éclairage par LED grâce à sa coopération avec la Chine, puis aider les pays d'Afrique, d'Asie et de la région Pacifique à élaborer des politiques, des normes et des systèmes de contrôle qualité sur la base de l'expérience et des technologies rassemblées en Chine. Au mois de novembre 2014, un Forum mondial de l'éclairage efficace s'est tenu à Beijing. Le PNUE a discuté avec le gouvernement chinois et les partenaires des différents secteurs des meilleurs moyens d'obtenir des progrès rapides dans le domaine de l'électroménager de haute efficacité, et finalement parvenir à une baisse de la consommation électrique qui pourra contribuer à ralentir le changement climatique.

La Chine ayant pour stratégie d'encourager la demande intérieure, la consommation et la production durables constituent un point clé de sa coopération avec le PNUE. Le PNUE, de son côté, secrétariat du Programme de 10 ans sur les modes de consommation et de production durables (10YFP), s'est engagé dans la promotion d'un modèle de vie écologique. Il a encouragé le Comité chinois de coopération internationale pour l'environnement et le développement à fonder un groupe spécialisé dans les questions de la consommation verte, et à établir un partenariat de consommation durable avec des villes, des ONG et des associations professionnelles. Depuis 2013, il organise en Chine la Semaine de la consommation durable.

Ne pas oublier la coopération Sud-Sud

Grâce à sa croissance rapide, la contribution de la Chine au développement durable dans d'autres régions du monde augmente sans cesse par le biais de la coopération Sud-Sud. « La Chine et le monde » est devenu un sujet d'importance pour le système d'accréditation en Chine des Nations unies. Ce programme fait partie des trois points clés du Document-Cadre des Nations unies pour l'assistance au développement chinois, qui lie étroitement la coopération Sud-Sud à l'initiative « une Ceinture et une Route » proposée par la Chine.

Face aux problèmes environnementaux à affronter, la Chine a développé un grand nombre de technologies et produits hautement rentables visant à ralentir le changement climatique et à réduire la pollution, lesquels sont bien entendu applicables à d'autres pays en développement. Dans le même temps, de plus en plus de villes et régions chinoises se rendent compte de l'importance de l'environnement pour une croissance durable, et sont prêtes à s'engager dans des coopérations internationales. Tout cela favorise l'essor de la coopération Sud-Sud.

« Certains pays émergents comme la Chine jouent un rôle de plus en plus important dans la coopération Sud-Sud, souligne Achim Steiner. Aujourd'hui, les pays en développement coopèrent entre eux, sans plus laisser les pays développés fixer leurs orientations de développement, et c'est là le nouveau visage de la coopération Sud-Sud. Le développement vert chinois a une influence profonde sur les efforts d'autres pays se tournant vers une économie verte. »

En 2012, le gouvernement chinois a fait un don de six millions de dollars de fonds d'affectation spéciale au PNUE pour soutenir l'accroissement des capacités de gestion environnementale des pays en développement. Le PNUE aide les pays partenaires à rechercher les meilleures pratiques technologiques, puis à établir un mécanisme de transfert de ces technologies, mais aussi à comprendre les défis à affronter.

Le Partenariat international de transfert de technologies des eaux usées dans la ville (IPCWWTT, International Partnership of City Wastewater Technology Transfer) est un exemple typique. Un an après son lancement, le Partenariat a conduit des études comparatives sur une quarantaine de technologies de traitement des eaux usées appliquées avec succès dans une vingtaine de grandes villes chinoises et pouvant être transférées. Il a ensuite analysé les demandes de divers pays africains et d'autres pays en développement. Au mois d'avril 2015, le Centre asiatique de l'Initiative mondiale pour l'eau et l'assainissement s'est établi à Beijing. Cette plate-forme internationale vise à promouvoir le partage d'informations et de technologies par un contact direct entre les fournisseurs et les demandeurs, et ainsi à accélérer la coopération Sud-Sud dans le domaine du traitement des eaux usées.

En 2014, le Document-Cadre de coopération entre le PNUE et la Chine (2014-2017) a été signé, qui comprend cinq parties : contexte historique, analyse de la situation actuelle, stratégie de coopération, moyens d'application, et enfin coordination, contrôle et mise en place. Il se fixe pour objectifs prioritaires : d'accélérer le développement vert en Chine, d'accroître les capacités mais aussi la conscience environnementale, et de stimuler la coopération Sud-Sud. Ce document jette les bases d'un approfondissement futur de la coopération entre le PNUE et la Chine.

 

 

La Chine au présent

Liens