CHINAHOY

30-September-2015

Pour un partage équitable de la responsabilité commune

 

Inauguration de la nouvelle version chinoise du site des Nations unies par le vice-secrétaire général des Nations unies Jan Eliasson et Li Baodong, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, le 9 avril 2015.

 

HOU RUILI, membre de la rédaction

À l'occasion du 70e anniversaire de l'Organisation des Nations unies (ONU), le président Xi Jinping s'est rendu à l'ONU pour y prendre part à une série de sommets. Avec les autres chefs d'État, il a réitéré l'engagement du pays sur les principes de la Charte des Nations unies et participé aux discussions sur le rôle clé de l'ONU dans la gouvernance mondiale dans l'ère nouvelle qui s'ouvre.

Maintenir la paix et la sécurité

Les principaux pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, c'est-à-dire la Chine, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'URSS et la France, ont créé l'Organisation des Nations unies en 1945 dans le but de préserver les peuples de l'abîme de la guerre et de chercher à s'engager dans une voie de développement pacifique. Par la vertu de l'ordre alphabétique, c'est à la Chine qu'a échu l'honneur de signer en premier la Charte des Nations unies, c'est-à-dire le document fondateur de l'ONU. Les cinq pays fondateurs sont devenus membres permanents du Conseil de sécurité. Leur apanage comprend le droit de prendre des actions coercitives de maintien de la paix et de la sécurité internationale, ainsi que le droit de veto individuel sur toute décision du Conseil de sécurité.

Peu après la création de l'ONU, le gouvernement de la République de Chine, vaincu, s'est réfugié à Taiwan, provoquant une partition du pays en deux territoires distincts. Après l'établissement de la République populaire de Chine en 1949, chacun des deux gouvernements refusait de reconnaître la légalité de l'autre. De 1950 à 1971, le siège de la Chine à l'ONU était toujours tenu par la République de Chine dont la capitale était Taipei. Ce n'est qu'en novembre 1971, après des années de lutte diplomatique acharnée, que la République populaire de Chine a enfin obtenu une reconnaissance mondiale, et pris sa place à l'ONU et au Conseil de sécurité.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine a beaucoup contribué au maintien de la paix mondiale et au règlement des conflits régionaux. C'est surtout après le lancement de la politique de réforme et d'ouverture, et grâce à la montée en puissance de son économie, que la Chine s'est trouvée en mesure de participer à la coopération dans le cadre de l'ONU pour maintenir la paix et la sécurité, devenant une force incontournable dans ce domaine.

Sur le plan de la médiation et de la prévention des conflits, la Chine s'active à la mise en place de mécanismes de dialogue et de coopération sur les questions de sécurité régionale, notamment en participant au dialogue de coopération multilatéral sur la sécurité dans la région Asie-Pacifique. Dans le cadre des pourparlers à six sur le dossier nucléaire nord-coréen, la Chine a apporté une contribution cruciale pour la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne, mais aussi dans toute l'Asie du Nord-Est. « Sur le dossier de l'Afghanistan, la Chine a désigné un envoyé spécial aux affaires concernant ce pays, afin de faciliter la communication et la coordination entre les parties concernées. C'est encore la Chine qui se chargera d'organiser la 4e Réunion des ministres des Affaires étrangères dans le cadre du processus d'Istanbul sur l'avenir de l'Afghanistan. La Chine a aussi obtenu le droit de participer à la reconstruction pacifique de l'Irak, en menant des coopérations dans divers domaines, notamment par l'octroi d'une assistance humanitaire et son soutien aux actions anti-terroristes en Irak. La Chine attache depuis toujours une grande attention aux problèmes du Soudan. L'envoyé spécial du gouvernement chinois aux affaires africaines s'est rendu à maintes reprises au Soudan du Sud ainsi que dans les pays limitrophes pour y jouer les médiateurs. Début 2015, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi a effectué une visite officielle dans cinq pays africains. L'une des tâches importantes de cette visite était d'offrir son entremise aux pays concernés par le conflit au Soudan du Sud. À l'initiative de la Chine, une négociation consacrée au processus de paix au Soudan du Sud s'est tenue sous l'égide de l'Autorité inter-gouvernementale sur le développement (IGAD). « Quatre propositions ont été avancées par la Chine : un cessez-le-feu inconditionnel de toutes les parties, l'établissement d'un gouvernement provisoire dans les plus brefs délais, un soutien ferme à l'IGAD dans son rôle de médiateur et des mesures visant à apaiser au plus vite la crise humanitaire », a déclaré Li Dongyan, chercheuse en politique et en économie internationale, et directrice du bureau de recherche sur la politique internationale à l'Académie des sciences sociales de Chine.

Grâce à son rapide développement, la Chine a pu assumer plus de responsabilités pour la sécurité et la prospérité du monde.

S'en tenant toujours aux principes du respect des souverainetés nationales, de non-ingérence dans les affaires intérieures et de règlement pacifique des conflits, la Chine a pris part à des opérations de maintien de la paix sous mandat de l'ONU dans des pays comme le Cambodge, le Timor oriental, Haïti et la République démocratique du Congo, y envoyant un grand nombre d'observateurs militaires, des équipes de travail, des équipes médicales, sans compter plus de 2 000 militaires et agents de police. L'aide chinoise arrive désormais dans pratiquement toutes les régions clés du monde. D'après Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, la Chine a apporté une contribution importante à la paix dans le monde.

La Chine est parvenue à résoudre à l'amiable des problèmes de frontière issus de l'histoire, ce qui a renforcé la confiance mutuelle sur le plan militaire. Elle a mis en pratique de nouveaux concepts de sécurité, grâce à sa coopération efficace avec des pays concernés par la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme. D'autre part, elle a organisé des manœuvres militaires conjointes anti-terroristes avec les pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai et le Pakistan.

En outre, grâce au renforcement considérable de sa puissance globale, la Chine est désormais en mesure d'aider d'autres pays à remédier à des situations d'urgence telles que des séismes et d'apporter des secours aux sinistrés dans le monde entier, d'escorter les navires pour prévenir les actes de piraterie, de fournir de l'eau potable et des soins médicaux, ou encore d'organiser le rapatriement des personnes en détresse.

Partager les mêmes convictions

La Charte des Nations unies stipule on ne peut plus clairement l'égalité de souveraineté entre tous les pays, la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures et la garantie de l'intégrité territoriale des pays membres. La Charte préconise le règlement pacifique des conflits et le traitement par la coopération des menaces à la sécurité. Elle interdit d'autre part l'usage arbitraire de la force et de la menace par la force. C'est dans le prolongement de ces normes fondamentales que doivent s'établir les relations internationales modernes.

La Charte détaille en outre les responsabilités, les droits et les obligations des pays membres ; elle accorde au Conseil de sécurité la responsabilité principale de maintenir la paix et la sécurité internationales. Le système traditionnel des alliances militaires est ainsi remplacé par un système de sécurité collective. On peut dire que le cadre du droit international a remplacé la loi de la jungle pour mettre fin aux guerres et promouvoir la paix.

Selon le secrétaire général adjoint aux affaires juridiques de l'ONU Miguel de Serpa Soares, l'élaboration de la Charte de 1945 a mobilisé la sagesse des représentants de tous les pays, et c'est pourquoi, en 70 ans de pratique, la Charte a maintenu son cours de développement et a plutôt bien entretenu la paix dans le monde.

En décembre 1953, lors de la visite d'une délégation indienne en Chine, le premier ministre d'alors Zhou Enlai a formulé les cinq principes de coexistence pacifique. Avec les gouvernements de l'Inde et de la Birmanie, la Chine a préconisé que ces principes soient respectés dans l'établissement des relations normales entre pays ainsi que dans leur communication et coopération. Depuis toutes ces années, ces cinq principes, qui sont le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, la non-agression, la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, l'égalité et la réciprocité des avantages, et la coexistence pacifique, sont non seulement la base de la politique extérieure indépendante et pacifique de la Chine, mais sont aussi repris dans un grand nombre de traités bilatéraux ou multilatéraux, ainsi que dans des documents internationaux. La Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les états conformément à la Charte des Nations unies, passée en 1970 par la 25e session de l'Assemblée générale des Nations unies, ou la Déclaration concernant l'instauration d'un nouvel ordre économique international, passée en 1974 par la 6e session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, par exemple, confirment ces cinq principes.

Miguel de Serpa Soares a ajouté : « En tant que conseiller juridique des Nations unies, je perçois quotidiennement l'influence des cinq principes. C'est parce que ces cinq principes font partie de la Charte des Nations unies et qu'ils sont désormais incontournables dans les discussions entre membres de l'ONU sur les principes du droit international. En 1961, la 6e session de l'Assemblée générale de l'ONU a proposé d'examiner les principes du droit international concernant la coexistence pacifique entre les pays. Cette même année, suite à l'inclusion des cinq principes dans les ''dix principes de Bandung'' lors de la conférence afro-asiatique de 1955, la Conférence des pays non-alignés à Belgrade a adopté les cinq principes de la coexistence pacifique comme principes directeurs régissant le mouvement des non-alignés. »

En ce qui concerne l'aide internationale, la Chine insiste sur le principe des responsabilités communes mais différenciées, afin d'éviter que les organisations internationales ou les pays prêteurs ne posent des conditions préalables telles que la démocratie, les droits de l'homme ou la transparence pour orienter le choix des pays bénéficiaires. Le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a expliqué : « Pour aider les pays en voie de développement à relever les défis, réduire la pauvreté et réaliser la prospérité commune, la Banque mondiale devrait mettre en œuvre des solutions efficaces, non idéologiques et validées par la pratique. » Cette idée correspond parfaitement à la position de la Chine, qu'elle résume souvent par les expressions « rechercher la vérité dans les faits » et « faire preuve d'objectivité ».

Bâtir un nouvel ordre international

La Chine applique et défend les principes de base du droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, axés sur la Charte des Nations unies. La Chine a conclu plus de 23 000 traités bilatéraux et adhère à plus de 400 traités multilatéraux. Elle a apporté sa participation à toutes les institutions spécialisées de l'ONU, ainsi qu'à la plupart des organisations gouvernementales internationales. Depuis qu'elle coopère avec les institutions spécialisées de l'ONU, un grand nombre de causes proposées par la Chine ont eu un retentissement au niveau international, proposant à la communauté internationale l'expérience et le mode de développement de la Chine.

« Ces dix dernières années, la participation de la Chine aux opérations de maintien de la paix et aux affaires de sécurité a connu de nouvelles transformations. Non contente d'augmenter le nombre des soldats missionnés et d'élargir ainsi sa zone d'intervention, la Chine a commencé à participer à des actions plus diverses, notamment aux opérations de protection de la population civile, d'octroi d'assistance humanitaire et de mise en place de systèmes législatifs. En cette année du 70e anniversaire de l'ONU, le gouvernement chinois s'est engagé à soutenir les actions de maintien de la paix de l'ONU et à accroître sa participation dans ces actions. La Chine envisage d'ajouter désormais des hélicoptères à sa contribution, ainsi qu'un nombre accru d'agents de police, de médecins légistes et de membres de la police scientifique. La Chine poursuit aussi son soutien à la constitution des troupes d'intervention rapide de maintien de la paix de l'Union Africaine, en fournissant un volume accru de formations », a expliqué Li Dongyan.

En même temps, la Chine se veut un bâtisseur de l'ordre international d'après-guerre et de la législation internationale. La Chine s'efforce de promouvoir la démocratisation des relations internationales et de construire un nouveau type de relations basées sur la loi et centrées sur la coopération. La Chine s'attache surtout aux intérêts des pays en développement, afin de rendre le monde plus égal, plus harmonieux et plus sûr. L'initiative « une Ceinture et une Route » et la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures (AIIB) sont des mesures récentes de la Chine qui illustrent cette idée.

Jusqu'à présent, des partenariats prenant diverses formes ont été établis avec 75 pays et 5 organisations régionales. Le pays s'engage d'autre part avec résolution vers la coopération, la défense de la sécurité commune et l'élargissement des intérêts communs.

Un principe constant dans l'approche chinoise est celui du développement inclusif, qui respecte les modes de développement différents correspondant à la situation réelle de chaque pays. Elle a d'autre part mis au point, par tâtonnements successifs, un nouveau mode de financement et d'usage des fonds, en introduisant le concept de pôles industriels et de zones économiques spéciales, ce qui permet de créer un environnement économique favorable dans les pays bénéficiaires.

 

 

La Chine au présent

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