CHINAHOY

30-September-2015

La Chine et l’UNESCO la main dans la main

 

Le 15 octobre 2013, une journée d'exposition et de spectacles culturels typiques du sud de la rivière Weihe, classés au patrimoine culturel immatériel, s'est tenue au siège de l'UNESCO à Paris.

 

LU RUCAI, membre de la rédaction

En octobre 1971, quatre jours après la réintégration de la Chine au sein de l'ONU, l'UNESCO est devenue la première organisation onusienne dans laquelle la Chine a repris sa place légitime.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture fut établie en novembre 1946, et la Chine en est l'un des pays fondateurs. En 1972, la délégation chinoise assistait au 17e Congrès des pays membres de cette organisation pour sa première participation. Mais il fallut attendre jusqu'à la seconde moitié de 1978 pour voir naître un premier projet de coopération entre la Chine et l'UNESCO.

En juillet 1978, le directeur général de l'UNESCO de l'époque, Amadou-Mahtar M'Bow, s'est rendu en Chine. Sa rencontre avec Deng Xiaoping a ouvert une nouvelle page de la coopération entre la Chine et l'UNESCO. Avant le retour de M. M'Bow, à l'aéroport à Beijing, les deux parties ont signé le Mémorandum des entretiens entre le ministre de l'Éducation, le vice-ministre de la Culture, le secrétaire général adjoint de l'Académie des sciences de la RPC et le directeur général de l'UNESCO, un accord qui est devenu le point de départ de la coopération entre la Chine et l'UNESCO. Depuis cette date et jusqu'à la fin des années 1980, les projets de coopération entre les deux parties se sont multipliés, avec plus de 300 nouveaux projets par an.

Sous l'égide de Deng Xiaoping en personne, la Commission nationale chinoise pour l'UNESCO a été créée en février 1979. La création de la Commission en tant qu'organisme coordinateur a accéléré encore la coopération entre la Chine et l'UNESCO. La Chine, de modeste apprentie, est devenue une participante chevronnée dont le rôle au sein de l'UNESCO est crucial.

La coopération pour l'éducation

En tant que plus grand pays en développement, la Chine bénéficie énormément de sa coopération avec l'UNESCO en matière d'éducation. Aux premiers stades de cette coopération, la Chine souhaitait principalement bénéficier de soutiens financiers. Au cours des années 1980, deux projets de généralisation de l'éducation financés par l'UNESCO ont permis à plus de 1 000 experts et savants chinois de prendre part à plus de 120 projets éducatifs, dont 95 conférences professionnelles et missions d'étude à l'étranger.

Mais ce que l'UNESCO offre surtout à ses pays membres, c'est un soutien en savoir-faire et une plate-forme de coopération. Dès 1978, les délégations chinoises conduites par les fonctionnaires au niveau de vice-ministre de l'Éducation ont assisté régulièrement aux Conférences internationales sur l'éducation, de la 37e jusqu'à la 45e édition. Elles ont aussi participé aux séminaires thématiques tels que le Séminaire sur l'éducation aux sciences et techniques, le Séminaire sur l'éducation secondaire, le Séminaire sur l'éducation pour tous, le Séminaire sur l'éducation et développement culturel ou le Séminaire sur la formation des enseignants. En mai dernier, la Conférence internationale sur les TIC et l'éducation de l'UNESCO s'est tenue à Qingdao. Autour du thème « Saisir les opportunités numériques. Mener la transformation de l'éducation », la conférence a exploré les façons les plus efficaces de permettre la fusion entre l'éducation et l'informatique, pour encourager la mise en œuvre du nouveau calendrier international de développement de l'éducation pour 2015.

La Chine fut également bénéficiaire du mouvement de l'éducation pour tous lancé par l'UNESCO. Le 7 septembre 1984, le district de Bazhong s'est vu décerner le prix Noma Literacy Prize de l'UNESCO pour ses résultats remarquables en termes d'alphabétisation. Depuis, quatre autres régions ou organisations chinoises ont obtenu ce prix.

En 1990, l'UNESCO a lancé son Projet d'éducation pour tous destiné à généraliser l'enseignement élémentaire, à lutter contre l'analphabétisme chez les jeunes et les adultes et à développer l'éducation continue après l'alphabétisation. À l'époque, la Chine présentait un taux d'analphabétisme de 15,88 %. La Chine a participé au projet dès ses premiers balbutiements, signant en 1993 la Déclaration de New Delhi sur l'éducation pour tous dans neuf pays en développement à forte population. La même année, la Chine publiait son Programme d'action de l'éducation pour tous. Aujourd'hui, le taux de scolarisation des élèves en primaire et dans le secondaire atteint près de 100 %. En janvier 2014, selon un rapport publié par l'UNESCO, le nombre des analphabètes adultes a reculé de 130 millions au cours des vingt dernières années, soit un progrès considérable.

Aujourd'hui, les prix de l'alphabétisation de l'UNESCO comprennent le prix Confucius d'alphabétisation financé par la Chine, et le King Sejong Literacy Prize financé par la Corée du Sud. Depuis 2005, le prix Confucius UNESCO encourage l'alphabétisation en milieu rural et récompense les projets d'éducation destinés aux enfants déscolarisés. Le nombre annuel des bourses Grande Muraille, offertes par la Chine et accordées aux pays en développement par l'intermédiaire de l'UNESCO, est passé de 25 à 75.

En octobre 1993, lors de la 27e Conférence générale de l'UNESCO, les 184 pays membres ont soutenu à l'unanimité la proposition avancée par la Chine d'établir en Chine un Centre international de l'éducation, de la recherche et de la formation. Il s'agissait alors du premier centre de recherche de l'UNESCO installé dans un pays en développement. Grâce à cette initiative, la Chine, autrefois pays bénéficiaire d'aides, a pu devenir celle qui fournit un coup de main aux autres pays. Nicholas Burnett, alors directeur général adjoint de l'UNESCO chargé de l'éducation commente ainsi cette situation : « La Chine offre de plus en plus d'aides à la communauté internationale. Mais je pense que le plus important, c'est que la communauté internationale peut partager les expériences réussies de la Chine. »

 

Le 27 mars 2014, Peng Liyuan a reçu le titre honorifique d'Envoyée spéciale de l'UNESCO pour la promotion de l'éducation des filles et des femmes.

 

Les échanges en matière de sciences et techniques

Au début des échanges entre la Chine et l'UNESCO, c'est dans les sciences et les techniques que la coopération fonctionnait le mieux.

Entre 1975 et 1983, l'Institut de l'information scientifique et technique a envoyé, par l'intermédiaire de l'UNESCO, des personnels se former à l'étranger, tandis qu'il invitait des experts étrangers à venir donner des cours en Chine, ce qui a permis à plus de 200 Chinois d'acquérir de nouvelles compétences. La coopération entre les deux parties couvrait des domaines tels que la physique, la chimie, le traitement de l'information, les techniques d'automatisation, l'environnement, la biologie, l'océanographie, l'hydrologie et la géologie, ou encore l'informatique. L'UNESCO a ouvert à la Chine six projets de coopération intergouvernementale : la Commission océanographique intergouvernementale, le Programme sur l'homme et la biosphère, le Programme international de corrélation géologique, le Programme hydrologique international, le Programme général d'information, ainsi que le Programme informatique intergouvernemental. Elle a entrepris de nombreux projets de coopération et de recherche dans ces domaines avec la Chine, favorisant ainsi le développement des sciences et techniques, de la protection de l'environnement et de l'information dans le pays. À son tour, la Chine a trouvé l'occasion d'apporter sa contribution à la coopération scientifique internationale.

Certains projets de recherche menés par la Chine ont réalisé d'importantes percées. Entre 1987 et 1995, la Chine, bénéficiant d'un financement allemand, a conduit des projets de recherches écologiques de grande envergure sur les forêts, l'eau et les écosystèmes urbains qui ont livré des résultats fructueux. Yuan Longping, expert dans le riz hybride, et Wang Xuan, professeur à l'université de Beijing, se sont vus décerner respectivement en 1987 et en 1995 des prix scientifiques de l'UNESCO. Chen Zhangliang, professeur à l'université de Beijing et Chen Yongchuan, professeur à l'université Nankai, ont eux obtenu le prix Javed Husain des jeunes scientifiques de l'UNESCO.

La coopération dans la protection du patrimoine mondial

Le 31 août dernier, Irina Bokova, directrice générale de l'UNESCO, a visité le Shaanxi au nom de l'organisation, où elle a remis l'acte d'inscription de la Route de la Soie sur la liste du patrimoine mondial. Elle a également examiné le système de préservation des guerriers et chevaux en terre cuite de Xi'an. Sur le livre d'or du musée, elle a écrit : « L'UNESCO est fière de rejoindre les experts chinois pour protéger ensemble ce site historique. »

En tant que civilisation ancienne à la longue histoire, la Chine abrite 48 éléments du patrimoine culturel et naturel mondial (dont 30 classés au patrimoine culturel, 10 au patrimoine naturel, 4 à la fois au patrimoine culturel et naturel et 4 au patrimoine des paysages culturels), ainsi que 38 éléments du patrimoine culturel immatériel.

C'est en 1985 que la Chine a adhéré à la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. En 1987, les premiers sites historiques chinois, dont le site de l'Homme de Pékin à Zhoukoudian, les Grottes de Mogao à Dunhuang, le mont Taishan (classé à la fois au patrimoine culturel et naturel mondial), la Grande Muraille, le Mausolée du premier empereur Qin avec ses guerriers et chevaux en terre cuite, ont été ajoutés à la liste du patrimoine mondial. Depuis, d'autres éléments du patrimoine culturel chinois ont été reconnus par l'UNESCO. Celle-ci a aussi envoyé des experts reconnus en Chine pour orienter le travail du pays sur la protection des patrimoines culturel et naturel chinois et former des experts.

En 2004, la 28e Conférence du Comité du patrimoine mondial s'est tenue à Suzhou. De plus en plus d'établissements, d'organisations civiles et de citoyens se préoccupent de la protection du patrimoine, et nombre de lois et règlements ont été passés pour encadrer ces activités. Les résultats obtenus par la Chine en la matière ont été confirmés par la communauté internationale et les organismes mondiaux. En 2003, le temple Guangyu du village de Qiangang dans le Guangdong, s'est vu attribuer un prix par l'UNESCO pour son bon état de préservation. En 2012, Zhang Xinsheng, alors président du bureau exécutif de l'UNESCO, a confié aux médias que la Chine a beaucoup contribué à la protection de son patrimoine, mais qu'elle devrait s'attacher à mieux préserver ses sites historiques alors qu'elle s'efforce de développer son économie. Il reste beaucoup à accomplir. Tout en bénéficiant de l'aide accordée par l'UNESCO, la Chine remplit ses obligations en dépêchant ses experts pour protéger le patrimoine de pays voisins et leur offrir un soutien technique.

Le 5 novembre 2013, Hao Ping, vice-ministre de l'Éducation chinois, a été élu président de la 37e Conférence générale de l'UNESCO. La directrice générale de cette organisation, Irina Bokova, lors de son interview accordée à Oriental Outlook, a claironné : « La Chine joue un rôle éminent dans les affaires de l'UNESCO. L'accession de Hao Ping à la présidence de la Conférence de l'UNESCO souligne l'influence et l'importance du rôle de la Chine. »

 

 

La Chine au présent

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