CHINAHOY

30-September-2015

Les femmes et les enfants d’abord !

 

En Chine, les filles reçoivent la même éducation obligatoire que les garçons.

 

JIAO FENG, membre de la rédaction

La Chine est le pays le plus peuplé au monde, et à ce titre, elle compte 880 millions de femmes et d'enfants. Une coopération approfondie entre la Chine et l'ONU vise à mieux garantir leurs droits et leurs intérêts. Des résultats encourageants ont été obtenus dans l'amélioration du niveau de vie, la lutte contre la discrimination sexuelle, ainsi que la protection des droits et intérêts des femmes et enfants.

Amélioration du niveau de vie

La coopération entre la Chine et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) remonte à 1947, l'année où l'UNICEF accorda son aide à la Chine, qui fut le premier pays asiatique à en bénéficier.

Pendant les 66 ans qui ont suivi la fondation de la Chine nouvelle en 1949, l'UNICEF a travaillé conjointement avec la Chine à l'amélioration du niveau de vie des enfants des classes les plus vulnérables, contribuant à un meilleur respect des droits des enfants chinois à l'existence, au développement, à la protection et à la participation dans les affaires familiales et sociales.

Dans les années 1980, l'UNICEF a soutenu le ministère chinois de la Santé dans ses efforts pour une vaccination généralisée des enfants de moins de six ans. Selon Liu Li, attachée de presse du bureau de l'UNICEF en Chine, un grand nombre de vaccins devaient être conservés au froid, alors que les équipements de réfrigération étaient rares dans les régions chinoises les moins développées. L'UNICEF a aidé la Chine à mettre en place un système de transport réfrigéré des vaccins. Ce réseau s'est développé pour couvrir finalement près de 90 % de la population du pays. Le programme de vaccination s'est ainsi amélioré considérablement, de sorte que la mortalité infantile due à la rougeole, la poliomyélite, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche a connu une forte baisse. D'après l'Atlas des indicateurs de développement des enfants chinois 2014 publié par l'UNICEF, le taux de mortalité des enfants chinois de moins de cinq ans est tombé de 61 pour mille en 1991 à 12 pour mille en 2013. La Chine atteignait ainsi, avant la date butoir, l'un des objectifs du Millénaire de l'ONU pour le développement qui consistait à vacciner 85 % des enfants.

La coopération s'est également développée entre l'UNICEF et certaines régions rurales pauvres, notamment celles peuplées d'ethnies minoritaires. « En 1987, nous avons mené notre premier programme de santé portant sur l'eau et l'environnement dans la province du Yunnan, où la mortalité était élevée en raison de la mauvaise qualité de l'eau. Nous avons aidé à l'installation de récipients pour la collecte d'eau de pluie, à la construction d'un réseau d'eau potable et de prototypes de toilettes améliorées. En moins d'une année, l'incidence de diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans est passée de 45 % à 4,5 % », explique Liu Li.

Dans les années 1990, l'UNICEF a coopéré avec le gouvernement chinois sur un programme visant à la généralisation de la consommation de sel iodé afin de remédier aux carences en iode. Aujourd'hui, plus de 90 % des familles chinoises consomment du sel iodé, et c'est là l'un des résultats majeurs du travail de suivi du Sommet mondial pour les enfants de 1990.

L'élimination du tétanos chez les femmes enceintes et les jeunes mères, ainsi que chez les nouveau-nés, est le résultat d'un programme mené conjointement par l'OMS, l'UNICEF et le Fonds des Nations unies pour la population. En 2012, une équipe établie conjointement par l'OMS, l'UNICEF et le gouvernement chinois a visité 45 088 ménages chinois pour confirmer que ce problème de santé publique a finalement disparu en Chine.

D'après Liu Li, ces trente dernières années, l'accès des enfants chinois à une nourriture équilibrée a fait des progrès considérables. Dans le même temps, plus d'enfants ont bénéficié d'un suivi par des services sanitaires. Les programmes de coopération entre l'UNICEF et le gouvernement chinois ont aidé à l'amélioration des conditions de vie des femmes et enfants dans toutes les provinces, notamment dans les régions rurales isolées peuplées d'ethnies minoritaires, sans oublier les enfants de populations migrantes établies en ville.

En 2011, l'UNICEF et le gouvernement chinois ont signé un nouveau programme quinquennal, le Programme d'action de coopération entre le gouvernement chinois et l'UNICEF 2011-2015, visant à poursuivre les progrès en cours. Ce plan affecte 871 millions de yuans à des aides de diverses formes s'adressant aux femmes et aux enfants nécessiteux.

 

Cours de musique dans une école primaire du Yunnan.

 

Lutter contre les discriminations sexistes

ONU Femmes travaille à l'égalité des sexes et à la défense des droits des femmes. En septembre 2014, cette entité a lancé une initiative planétaire appelée « HeForShe », qui vise à mobiliser les hommes pour lutter contre les barrières sociales et culturelles à l'égalité des sexes. Ce programme a été mis en route en Chine en avril 2015, et il a déjà gagné le soutien de millions d'hommes chinois. « Au lieu de réduire les droits des hommes, ce mouvement veut aider les femmes à faire valoir leur potentiel. Hommes et femmes doivent apporter une contribution commune au développement social. Ce n'est pas un combat, mais une coopération », explique Julie Broussard, directrice pays d'ONU Femmes.

« L'égalité des sexes permet non seulement d'élever le statut des femmes et de garantir leurs droits et intérêts, mais aussi de réduire le fardeau des hommes. Pourquoi pas ? », commente Hou Jieping, étudiant de l'université des Langues étrangères de Beijing, qui a participé à « HeForShe ». « J'ai des amies femmes, et ma mère. Donc c'est pour moi une question réelle. »

Des personnalités publiques comme Yang Ling, champion de tir aux Jeux Olympiques, des acteurs comme Wei Zi et Li Guangfu, sont les ambassadeurs chinois de ce mouvement.

La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes a été adoptée en 1979 par l'ONU ; elle est entrée en vigueur en septembre 1981. Cette convention exige que les droits donnés aux femmes soient égaux à ceux des hommes dans les domaines politique, économique, social, culturel et familial.

La Chine, qui est l'une des parties prenantes de cette convention, a soumis six rapports nationaux. Le rapport présenté en octobre 2014 décrit les efforts faits par la Chine dans ce sens, comme par exemple : amélioration des lois et règlements en vue de l'élimination des discriminations et promotion de l'égalité des sexes dans le milieu du travail et de la famille ; programmes d'incitation à l'emploi des femmes par des mécanismes de micro-crédit ; élévation de la proportion de femmes aux postes de responsabilité ; élévation du niveau d'éducation des femmes et des enfants ; appui politique au développement des talents féminins ; protection renforcée des droits et intérêts des groupes défavorisés ; amélioration du système de soin aux personnes âgées, notamment dans le sens d'une meilleure garantie des droits et intérêts des femmes âgées aux soins médicaux et à la santé ; mise en place de systèmes spéciaux de prise en charge et d'assurances visant à renforcer la protection des femmes handicapées et des populations migrantes ; élaboration de lois et règlements sur la sécurité personnelle des jeunes filles, etc.

Grâce à un effort inscrit dans la durée, des progrès remarquables ont été enregistrés dans la condition des femmes chinoises : l'emploi des femmes s'est amélioré, avec leur entrée dans de nouveaux secteurs ; le niveau moyen d'éducation des femmes s'est élevé, avec l'élimination progressive des écarts entre les sexes en termes d'accès à l'éducation à tous les niveaux ; le niveau de santé des femmes s'est élevé, leur espérance de vie atteignant désormais 77,37 ans ; le niveau de participation des femmes à la décision et à la gestion est plus haut ; et enfin, le nombre de femmes députées à l'APN a augmenté de 2,07 points par rapport à l'an dernier.

 

L'UNICEF a soutenu l'effort de vaccination des enfants de moins de six ans.

 

Dire non à la violence familiale

La violence à l'égard des femmes et des enfants est une des atteintes les plus fréquentes à leur droit à l'égalité. Le gouvernement chinois et les organisations non gouvernementales sont de plus en plus conscients de ce problème, mais l'application des mesures et lois destinées à prévenir et lutter contre cette violence représente un défi à relever. Le programme conjoint du Fonds d'affectation spéciale des Nations unies pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes vise à permettre à plus de femmes chinoises une vie de famille apaisée.

« En 2014, ONU Femmes a tenu en Chine un symposium international sur la législation contre la violence familiale, auquel ont participé de nombreux experts venus des quatre coins du monde. Ces derniers ont échangé avec les participants chinois sur les procédures et les mesures existant dans la législation de leur pays et les modalités de leur application. La commission de rédaction du projet contre la violence familiale du gouvernement chinois a eu l'occasion d'examiner de nombreux exemples de référence », explique Mme Broussard. De plus, ONU Femmes a organisé un cours de formation destiné aux porte-parole des victimes de violences familiales, cours dans lequel ces dernières racontent leur expérience aux personnels policier et médical, afin d'être mieux comprises et mieux aidées.

ONU Femmes a aussi coopéré avec les administrations locales pour travailler sur les violences faites aux femmes au sein du foyer. Selon Mme Broussard, dans le cadre du programme du Fonds de promotion et des études de genre de la société chinoise, la fédération des femmes du Hunan et la cour populaire suprême du Hunan ont élaboré ensemble le Guide de traitement judiciaire des affaires de violence familiale, qui permet de mieux tenir compte des droits des femmes lors des procès et d'apporter ainsi un meilleur soutien judiciaire à l'égalité des sexes. Il s'agit du premier guide de ce genre. Ensuite, ONU Femmes, la Fédération des femmes du Hunan, le département de la sécurité publique du Hunan et le Collège de police du Hunan ont coopéré à l'élaboration du premier manuel pratique de traitement par la police des affaires de violence familiale. Ces programmes ont permis de réformer les politiques et les lois concernées.

Le 24 août, le projet de Loi contre les violences familiales a été soumis au Comité permanent de l'APN pour examen. Cette loi représente une avancée très importante pour la législation du pays, et un grand nombre d'experts y ont consacré des efforts pendant plusieurs années, affirme Mme Broussard.

Prévenir la propagation du sida chez les enfants

Depuis la détection du premier cas d'infection par le virus du sida en Chine, le pays a fait des progrès notables dans la prévention de la propagation du VIH, la solidarité et les services fournis aux personnes infectées. C'est le résultat d'un effort de longue haleine de la part des organismes de l'ONU et du gouvernement chinois.

« L'UNICEF est la première organisation internationale à avoir mené des programmes de coopération sur le sida avec le gouvernement chinois. Depuis 1996, nous soutenons le gouvernement pour le contrôle de l'épidémie, la solidarité, la prévention, la formation et l'enseignement de proximité, ainsi que la sensibilisation chez les jeunes. La campagne actuelle intitulée "Travailler avec les enfants et les jeunes contre le sida" a mobilisé des milliers de jeunes ambassadeurs », affirme Liu Li.

Les programmes engagés par l'UNICEF sont multiples. On peut citer le projet pilote du Service de bien-être des enfants, dans lequel des travailleurs sociaux de proximité suivent en temps réel l'état des enfants infectés par le sida ou d'autres enfants fragilisés, afin de les aider à accéder à tous les services sociaux ; la coopération avec la presse pour améliorer l'information du public sur ces questions et réduire la discrimination qui frappe les enfants infectés et leurs familles ; l'amélioration du système de prestation de services qui fournit des conseils et un soutien social pour aider à prévenir la transmission du VIH de la mère au nourrisson ; le soutien au réseau des jeunes ambassadeurs du cœur pour inciter les enfants et jeunes à participer au travail de sensibilisation sur la prévention du VIH parmi leurs amis. « Nos efforts sont centrés sur la réduction des écarts, afin d'aider les enfants à parvenir à une égalité des droits. Pour cela, il est nécessaire de protéger les enfants et les jeunes du VIH mais aussi de fournir des services adaptés aux enfants infectés », explique Liu Li.

En juillet 2014, l'UNICEF, le Centre d'éducation sanitaire de Chine et le gouvernement de la province du Henan ont lancé ensemble une application mobile sur les services de santé, Ai Yi Xing, par laquelle les jeunes peuvent rechercher avec plus de facilité des informations sur le VIH et la santé reproductive, ainsi que les services connexes. « Afin de protéger les adolescents, surtout les jeunes à risque, nous devons leur fournir un service respectueux et rassurant, en particulier pour les jeunes non scolarisés, les jeunes travailleurs et les habitants de zones à haut risque de propagation du VIH, explique Liu Li. Les jeunes, surtout pauvres ou marginalisés, ne recherchent pas d'aide à cause du sentiment de honte ou de discrimination qui les mine. Nous espérons aider ces jeunes à surmonter ces obstacles à travers l'application Ai Yi Xing. »

Au Henan, deux grands hôpitaux ont ouvert un service de consultations destiné aux adolescents et aux jeunes, dont le personnel médical et les bénévoles recevront une formation adaptée. Le réseau des jeunes ambassadeurs couvrira les zones pilotes pour renforcer le service de prévention du VIH.

En septembre, le gouvernement chinois et ONU Femmes ont organisé conjointement le Sommet mondial des femmes au siège de l'ONU à New York. Celui-ci soutient la stratégie mondiale pour la santé des mères et des enfants proposée par l'ONU, et promeut la réalisation des objectifs du Millénaire de l'ONU pour le développement en matière de santé des mères et des enfants. La Chine se trouve au premier rang des pays en développement suivant ses indicateurs de santé maternelle et infantile, et elle réduit l'écart avec les pays développés. Elle a atteint à l'avance les objectifs du Millénaire pour le développement en matière de mortalité infantile et de mortalité des enfants de moins de cinq ans.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué les bons résultats de la Chine concernant la santé des mères et des enfants comme les services publics liés. Il s'est félicité du rôle positif joué par la Chine dans ce domaine, tout en appelant les gouvernements et la communauté mondiale à prêter attention à ces questions prioritaires et à prendre des actions concrètes.

 

 

La Chine au présent

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