CHINAHOY

26-November-2014

En compétition pour une passion commune

 

Photo de groupe des participants au concours « Pont vers le chinois » au siège de l'Institut Confucius, à Beijing. (PHOTO FOURNIE PAR LE HANBAN)

 

SÉBASTIEN ROUSSILLAT, membre de la rédaction

Fin octobre, nous avons été invités à suivre la septième édition de la compétition de chinois Hanyuqiao (ou Pont vers le chinois) pour les lycéens à Kunming dans le Yunnan. Rencontres avec les candidats.

Quand nous arrivons à Kunming (capitale du Yunnan) pour les rencontrer, les 400 participants au concours Hanyuqiao ont déjà passé une dizaine de jours en Chine. Mais la fatigue ne se fait pas sentir.Au contraire, ils sont toujours aussi énergiques et motivés pour briller au concours ou encourager leurs camarades et amis rencontrés à cette occasion.

Il faut dire que cela fait déjà plus d'une semaine qu'ils sont en Chine et qu'ils s'en mettent plein les mirettes : d'abord à Beijing où ils ont pu visiter la plupart des sites touristiques de la capitale, et dans le Yunnan ensuite où ils ont visité entre autres la vieille ville de Kunming, le parc du lac de la ville et le musée ethnographique du Yunnan. Un programme de visites bien chargé en plus du concours, et le tout aux frais de l'Institut Confucius et du Hanban.

Le concours, créé en 2007, en est à sa septième édition, et chaque année, le nombre de participants augmente. Il est diffusé sur la télévision satellite du Yunnan et sur la chaîne internationale de la CCTV.

Pour la plupart des lycéens étrangers présents, c'est la première fois qu'ils viennent dans ce pays, et ils ont au moins une passion en commun : la Chine, sa langue et sa culture.

Ambiance du concours

Pour Goda, la candidate anglaise, « le concours est très stressant. Nous avons dû passer plusieurs examens : un écrit, deux oraux, puis les qualifications de la finale depuis que nous sommes arrivés à Kunming ». En tout, c'étaient sept manches qui les attendaient. Contrairement aux années précédentes où les candidats se confrontaient par équipe nationale, cette année, ils se sont départagés par équipe continentale lors de la grande finale du 1er novembre.

« On n'a pas réussi à se qualifier pour les manches finales, mais ça nous a bien motivé de passer les oraux et de pouvoir venir en Chine. On se rend compte qu'il y a plein de gens comme nous qui apprennent le chinois. On a aussi pu visiter plein de sites, même si c'était au pas de course et très superficiel, mais on est content d'être là ! » s'exclame Lily, la candidate française.

Bien que ce soit un concours international avec une bourse d'étude dans une université chinoise à la clé, l'ambiance générale est plutôt bon enfant, et parmi les finalistes, la tension n'est pas trop palpable. On les voit même régulièrement venir s'asseoir avec leurs anciens adversaires dans le hall de l'hôtel pour discuter.

« Je n'ai pas réussi à me qualifier pour le concours, mais le fait de pouvoir venir en Chine, rencontrer des gens de tous les pays, discuter de la Chine, du chinois, de nos impressions du voyage, c'est aussi intéressant », nous confie Sarah qui vient de l'île Maurice.

Finalement, ce sont les Allemandes, qui représentaient l'Europe lors de la grande finale, qui ont décroché le sésame et sont devenues les championnes de cette édition. Aucune rancœur pour les autres équipes et les anciens candidats éliminés, car les deux candidates étaient vraiment à leur meilleur niveau. D'ailleurs, le soir de la finale, le public était en folie, et la joie de participer à un tel concours se faisait sentir. À tel point que le réalisateur de l'émission était obligé de demander le silence, alors que les candidats applaudissaient et criaient des bravos à tout rompre pour encourager les candidats sur scène !

Une passion commune

À la vue de ces 400 participants, qui ne représentent qu'un infime morceau de l'iceberg des élèves sinisants dans le monde, on ne peut que se demander pourquoi ceux-ci font du chinois et ce qui les a poussés à apprendre cette langue.

Pour une grande majorité des candidats que nous avons rencontrés, c'est par curiosité ou par attrait qu'ils ont choisi de faire du chinois. « Quand j'étais petit, mes parents m'ont emmené dans le quartier chinois de Mexico pour le Nouvel An chinois, nous raconte José, j'y ai vu un spectacle de danse des lions et j'ai adoré ! » Pour Daniel, ce sont les paysages de la Chine qui l'ont intéressé : « J'ai souvent vu dans les magazines ou à la télévision des images des montagnes chinoises. Comme la Chine est immense, je me suis dit que les paysages devaient y être vraiment magnifiques. Ça m'a donné envie d'en connaître plus sur ce pays. » Ce sont également la culture chinoise et son histoire qui ont attiré Alejandro, candidat colombien : « Un jour, mon professeur nous a emmenés écouter une conférence à propos des origines de la culture. Le conférencier a dit qu'il y avait deux berceaux de la culture : l'Inde et la Chine. Notre culture occidentale vient en partie de l'Inde, et l'autre, c'est la Chine qui est au centre, avec des satellites comme le Japon ou la Corée. J'ai trouvé ce discours très intéressant et j'ai voulu en savoir plus. C'est aussi pour cette raison que j'ai choisi d'étudier le chinois. »

Pour Georges, candidat québécois, c'est son environnement familial trilingue qui l'a poussé à apprendre une nouvelle langue : « Au départ, je voyais ça comme un challenge, parce que le chinois paraît très dur. Mais comme mon père est égyptien et ma mère Libanaise, qu'on parle arabe à la maison et qu'au Canada tout le monde est bilingue, apprendre le chinois ne m'est pas si difficile. C'est une langue et une façon de penser vraiment différente, c'est sûr, mais je trouve ça vraiment enrichissant. »

Leurs projets

Pour la plupart d'entre eux, encore deux ans et ils auront fini le lycée. Suivant les pays, certains entreront à l'université l'année prochaine. Ce voyage en Chine est peut-être l'occasion pour eux de se décider à venir étudier dans une université chinoise ou à continuer d'apprendre cette langue pendant leurs études supérieures.

En tous cas, pour Goda, c'est sûr, elle continuera le chinois : « J'ai l'intention de faire des études d'ingénierie et j'ai déjà fait une demande pour entrer dans une université anglaise en partenariat avec l'université Jiaotong de Shanghai. Donc je viendrais faire un an d'études linguistiques en Chine après mon lycée. »

Pour Alejandro, venir en Chine pour les études universitaires est un must : « J'ai envie d'apprendre plus sur la culture chinoise, la sagesse antique chinoise et la littérature chinoise. J'adore la littérature et je voudrais découvrir celle de la Chine. »

Pour Georges, ce sont les études diplomatiques qui l'intéressent, et il envisage peut-être de venir en Chine pour améliorer son chinois. Daniel, lui, ne sait pas trop, mais est content d'être venu en Chine, d'avoir vu autant de choses, et surtout, de s'être fait des amis du monde entier grâce au chinois.

 

La Chine au présent

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