CHINAHOY

29-October-2014

Le mouvement « Occupy Central » est loin d’être démocratique

 

Le 5 octobre 2014, des commerçants de Causeway Bay, touchés gravement par le mouvement « Occupy Central », protestent énergiquement contre les manifestants. (CNSPHOTO)

 

Le mouvement « Occupy Central » paralyse Hong Kong sous prétexte de la démocratie, alors que dans les faits, ses organisateurs tentent de s'arroger le pouvoir de contrôle et de nier l'État de droit. Explication.

KONG SHIPING*

Les médias occidentaux revêtent le mouvement « Occupy Central » des habits de la démocratie. À y regarder de plus près, il s'agit en fait des « habits neufs de l'empereur ». Les émeutes dans les artères de Hong Kong qui visent à s'opposer au gouvernement sont une insulte à la raison et perturbent gravement l'ordre public : telle est la vérité nue du mouvement « Occupy Central ». Les médias occidentaux le mettent sur le même plan que la démocratie, ce qui non seulement est insupportable, mais montre à quel point les valeurs démocratiques occidentales sont vides et utilitaristes, à quel point ces valeurs perdent de leur force et sont battues en brèche.

Du point de vue de ses différents objectifs, de la mise en place de l'organisation et de les conséquences néfastes, ce qui est le plus saillant dans « Occupy Central », c'est la « prise de pouvoir », la « confrontation », le « conflit » et la « destruction », rien qui ne s'approche de la démocratie.

Les objectifs d'« Occupy central » n'ont rien à voir avec la démocratie. Parmi les slogans de ce mouvement, il en est un : « prendre le pouvoir ». Conformément à la Loi fondamentale de la région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine élaborée en 1990 et son annexe-1 Mode d'élection du chef de l'exécutif de la région administrative spéciale de Hong Kong, ainsi qu'aux décisions faites par le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN) en 2007, Hong Kong élira en 2017 son chef de l'exécutif au suffrage universel. En créant des perturbations de grande envergure dans les artères principales des quartiers financiers, commerciaux et administratifs de Hong Kong, les organisateurs du mouvement tentent de changer la décision prise par le Comité permanent de l'APN relative au dépôt des candidatures pour l'élection du chef de l'exécutif au suffrage universel, de forcer le gouvernement central et le gouvernement de la région administravie spéciale (RAS) à rejeter l'exigence politique d'un candidat de « Aimer la patrie, aimer Hong Kong » dans le cadre du projet d'élection au suffrage universel du chef de l'exécutif. Ceci afin de mettre en place les conditions pour que ceux qui sont « contre la Chine et pour semer le trouble à Hong Kong » puissent proposer un candidat aux élections au suffrage universel en 2017. Pour le dire simplement, le prétendu « véritable suffrage universel », consiste à forcer la main du gouvernement central et le gouvernement de la RAS pour que ceux qui sont « contre la Chine et pour semer le trouble à Hong Kong » puissent participer illégalement à l'élection du chef exécutif au suffrage universel en 2017. Tel est l'objectif immédiat et explicite du mouvement « Occupy Central ». Ses organisateurs ont néanmoins compris que cette action qui défie ouvertement l'État de droit et le pouvoir de l'État ne pourra pas aboutir. La raison pour laquelle ils continuent alors qu'ils savent que c'est peine perdue s'inscrit davantage dans la durée, avec des objectifs cachés. Par la propagande, l'organisation et le déploiement en ordre serré du mouvement, ils veulent développer une dynamique d'opposition à l'encontre du gouvernement central et du gouvernement de la RAS et affaiblir les forces progressistes de ceux qui « aiment le pays et aiment Hong Kong », et ainsi élargir la base des électeurs pour les factions d'opposition.

Même si un tel scénario fantaisiste ne se réalise pas et que ceux qui sont « contre la Chine et sèment le trouble à Hong Kong » ne puissent pas parvenir illégalement à présenter un candidat aux élections en 2017, ils se serviront de la « réussite d'Occupy Central » avec pour objectif les élections au Conseil législatif en 2016 afin de donner aux factions d'opposition encore plus de sièges. C'est donc un autre objectif caché qu' « Occupy Central » tente de réaliser. Il s'ensuit que le mouvement n'a rien à voir avec la démocratie mais qu'il est assoiffé de pouvoir. Il ne s'agit pas d'un mouvement de lutte pour les droits démocratiques des 7 millions de Hongkongais, mais pour une poignée de personnes, de s'opposer à la Chine et de semer le trouble pour obtenir le pouvoir de contrôle.

La propagande idéologique incendiaire d'« Occupy Central » a montré dès le début ses caractéristiques antagonistes et conflictuelles, s'éloignant complètement de l'esprit démocratique. Les organisateurs du mouvement l'ont présenté comme une « occupation dans l'amour et la paix », alors qu'en fait, ils cachaient leur jeu.

Au début de l'année dernière, a commencé la phase de propagande et de mobilisation du mouvement, avec le concept de désobéissance civile qui s'est développé, antagoniste et incendiaire. Ce concept, comme tout le monde le sait, est ancien et il est raisonnable uniquement dans les cas avérés de tyrannie ou d'oppression par un système politique. Dans le monde contemporain, un grand nombre de pays, particulièrement des pays politiquement stables et parvenus à maturité, ont vu éclater des troubles ou des mouvements de protestation, mais très peu ont été qualifiés d'actes de désobéissance civile pour cacher leurs objectifs intrinsèques de contestation.

Le système capitaliste est en place à Hong Kong et même si sous la domination britannique, on peut dire que l'État de droit était relativement préservé, que la société bénéficiait d'un haut degré de liberté, que pour les habitants ayant des avis différents, même dans un contexte d'absence d'élections, il existait cependant des canaux pour la libre expression. La Chine a repris l'exercice de sa souveraineté sur Hong Kong en 1997 et sur ce, le système capitaliste a été maintenu, la démocratisation du système politique et de la vie sociale s'est progressivement développée. La Loi fondamentale a stipulé que le chef de l'exécutif et le Conseil législatif seraient finalement élus au suffrage universel. Pour ces raisons, la réalité politique et sociale à Hong Kong n'est pas le terreau de la désobéissance civile. Les organisateurs d'« Occupy Central » ont fait appel à ce vieux concept de désobéissance civile tout simplement dans le but de durcir le mouvement. C'est justement pour cela que lors des discussions avec le gouvernement, les organisateurs du mouvement et « l'Union des étudiants » ont mis en place des barricades. La situation est devenue hors de contrôle et a dégénéré en affrontements et ils en sont responsables. Cela n'est guère surprenant.

En attisant la situation, les organisateurs visent surtout les jeunes et les étudiants. On peut dire que dès les phases de mobilisation et de lancement, le mouvement s'est préparé à l'escalade de la confrontation et au développement d'envergure des conflits. Pleins d'énergie, les jeunes et les étudiants, dans leur enthousiasme, préoccupés par la réalité et agissant sous le coup de l'impulsion, sont comme une poudrière prête à exploser dans les mouvements de protestation. Ces dernières années, certains pays ont connu des troubles sociaux, la plupart étant le fait des jeunes et des étudiants. Pour le dire objectivement, la structure économique à Hong Kong n'a toujours pas réussi sa transition, les secteurs de la finance et de l'immobilier n'ont en grande partie pas connu d'amélioration et la qualité de l'emploi des jeunes n'est pas élevée, les perspectives d'ascension sociale étant limitées. Une partie de la jeunesse et des étudiants ne sont pas satisfaits de cette situation. Les organisateurs d'« Occupy Central » exploitent les jeunes et les étudiants et leur mécontentement, les incitant à prendre la voie de la contestation en rejoignant le mouvement.

Si l'on considère la localisation du mouvement, on remarque que les organisateurs d'« Occupy Central » n'ont pas choisi d'occuper Victoria Park, passé pour « Place de la démocratie ». Ils ont choisi le quartier central de la finance, des affaires et du pouvoir de Hong Kong, ce qui montre que les organisateurs ont surtout à cœur la confrontation et la destruction plutôt que la démocratie. Il y a quelques années, le mouvement « Occupy Wall Street » aux États-Unis, qui a paralysé le fonctionnement normal des institutions financières, s'est terminé dans le sang par l'évacuation du site. Les organisateurs d'« Occupy Central » ne sont pas sans connaître les conséquences de la paralysie du fonctionnement normal du secteur financier et des institutions gouvernementales d'un pays ou d'une région et ils ont choisi délibérément le centre névralgique de Hong Kong, montrant leur détermination dans la confrontation, leur manque de scrupules dans la destruction et leur ignorance des conséquences de leurs actes.

Si l'on considère les effets néfastes de ce mouvement, son caractère antidémocratique s'expose encore plus en plein jour. Depuis quinze jours, on a vu des affrontements violents entre les protestataires et la police, mais aussi avec des habitants de Hong Kong. Le mouvement cause un préjudice sérieux à Hong Kong sur le plan politique, économique, de la loi, de la société et de la vie des habitants. Pour ce qui est des conséquences à plus long terme, le mouvement va entraîner une fracture sociale, la destruction dévastatrice de l'État de droit au niveau politique et social à Hong Kong et de la normalisation démocratique. Hong Kong est une société ouverte, inclusive et diversifiée et la vie politique et sociale baigne dans une forte atmosphère démocratique. Même si des forces d'opposition ont toujours existé, la société hongkongaise a constamment recherché l'État de droit, soutenu la liberté, aimé la paix et la raison. Même s'il y a des manifestations, elles se déroulent dans la paix et de manière raisonnable, et ce n'est que rarement que les manifestants et la police s'affrontent violemment. C'est l'attrait spécifique de cette région minuscule qui attire un grand nombre de multinationales, notamment des institutions financières. C'est le capital social le plus important grâce auquel a été créé le « miracle hongkongais ». C'est pour cette raison que l'influence préjudiciable sur Hong Kong du mouvement « Occupy Central » en termes d'État de droit, de démocratie, de rationalité, de paix et de liberté dépasse le choc d'une, voire même de plusieurs tourmentes financières.

Depuis la préparation du mouvement l'an passé jusqu'aux derniers développements, les puissances occidentales le soutiennent dans l'ombre, allant jusqu'à se substituer en termes de planification. Avec le temps, les révélations seront de plus en plus nombreuses. Par ailleurs, depuis plus d'un an, les médias occidentaux mobilisent toute leur puissance et effectuent des reportages à grand renfort d'images et de graphiques soigneusement choisis. Ils font passer ces émeutes de rue qui s'opposent au gouvernement et défient l'État de droit pour des actes de chevalerie faits au nom de la démocratie, encourageant de façon flagrante le mouvement « Occupy Central » et attisant ainsi les flammes. À regarder de plus près les reportages des médias occidentaux, on constate une forte tendance à adopter « deux poids, deux mesures » et à montrer sous des aspects différents les mouvements d'opposition de rues qui se produisent dans certains pays. Ainsi, ils sont tantôt qualifiés d'émeutes de rue tantôt de « poursuite démocratique ». Vis-à-vis de cette coquille vide sur le plan des faits et des idées, aux conceptions démocratiques arbitraires que constitue « Occupy Central », les médias occidentaux sont dans l'impossibilité de faire des reportages et des commentaires appropriés et perdent toute objectivité et impartialité. Ils s'abaissent à devenir des instruments de l'intervention occidentale pour attiser les flammes du mouvement de manière néfaste.

La prospérité et la stabilité de Hong Kong bénéficient à la nation, aux Hongkongais et sont liées à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, et aux autres pays occidentaux qui y possèdent des intérêts énormes. On peut le dire ainsi : « Occupy Central » nuit aux intérêts des parties prenantes. S'il faut sacrifier autant d'intérêts à court terme et à l'avenir pour une petite minorité assoiffée de pouvoir, même si « Occupy Central » est vraiment « démocratique » comme le prétend l'Occident, Hong Kong ne peut absolument pas vouloir d'une telle démocratie qui n'apporte que la catastrophe.

 

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