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Le système de partis politiques en Chine
TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent
M. Rémy Lafour, un Français en poste dans un établissement de formation linguistique à Beijing, nous demande si la Chine est gouvernée par un parti unique. Et sinon, quels rôles jouent les autres partis ? Quelles sont leurs particularités ?
Pour beaucoup d’Occidentaux, la Chine a adopté un régime à parti unique : le Parti communiste chinois (PCC). Mais ils se trompent !
Un pays décide lui-même du système de partis politiques le plus adapté à ses réalités, son organisation étatique et sa situation de développement social. D’ailleurs, ce système varie d’un pays à l’autre, ce qui reflète bien la diversité de la civilisation humaine.
Divers partis ou groupes politiques, avec différents croyances, dogmes et théories, ont émergé au cours de l’histoire moderne chinoise. La Chine a même copié les pays occidentaux, instaurant un système parlementaire puis multipartite. Mais tous ces efforts se sont soldés par un échec, sous le choc des forces réactionnaires chinoises et étrangères. Le peuple chinois, après comparaison, a fini par choisir le PCC pour faire advenir l’indépendance et la démocratie auxquelles il aspirait.
Rappelons que l’histoire de la fondation du PCC est quelque peu liée à la France. Après la Première Guerre mondiale, un grand nombre de jeunes chinois partirent pour la France, dans le cadre du mouvement Travail-Études, à la recherche de solutions susceptibles de sauver leur pays d’origine. Ils créèrent un groupe communiste, l’un des huit premiers groupes du PCC. Parmi ces jeunes étudiants, Zhou Enlai et Deng Xiaoping, très réputés en France. Zhou Enlai, qui a participé à la fondation du PCC en 1921, a été promu aux postes de premier ministre et de ministre des Affaires étrangères de la Chine nouvelle. En janvier 1964, le président Mao Zedong et lui établirent avec le général de Gaulle des relations diplomatiques rapprochant la Chine nouvelle et la France, une décision majeure qui a porté des fruits dont les deux pays bénéficient encore. En 1975, Deng Xiaoping fut réhabilité au pouvoir pour un court mandat. Lors d’une visite en France, il acheta des baguettes pour les offrir à Zhou Enlai et d’autres anciens étudiants chinois en France qu’ils tenaient en estime. À la fin des années 1970, après qu’il retrouva son poste de dirigeant de la Chine, Deng Xiaoping décida d’ouvrir le pays au monde. Il conduisit ainsi la Chine sur la voie de la réforme et de l’ouverture, permettant au pays de se fondre peu à peu dans la communauté internationale.
Le PCC a été mené par des hommes de génie, comme Mao Zedong, Zhou Enlai et Deng Xiaoping, riches d’une vision internationale et doués de talents transcendants. Aujourd’hui, le PCC approche les 90 millions de membres, issus d’ethnies, couches sociales et milieux divers.
En vertu de la Constitution chinoise, la Chine applique un système de coopération multipartite et de consultation politique sous la direction du PCC : le PCC est le parti au pouvoir, mais les autres partis prennent également part aux affaires politiques. Tous veillent au respect de la Constitution. Cette organisation diffère des systèmes bipartites ou multipartites mis en œuvre dans les pays occidentaux, mais aussi des régimes de parti unique appliqués par d’autres pays.
Les partis participant aux affaires politiques, dits partis démocratiques de Chine, adhèrent aux idées de personnalités venant de différents milieux et couches sociales. Le Comité révolutionnaire du Kuomintang de Chine possède des liens historiques et sociaux avec l’ancien Parti nationaliste et Taiwan. Il recrute majoritairement des représentants de la classe moyenne supérieure et intellectuels d’élite. La Ligue démocratique de Chine est composée en grande partie d’intellectuels de moyen et haut rang, spécialisés dans la culture, l’éducation ainsi que les sciences et les technologies. L’Association pour la construction démocratique de Chine rassemble principalement de grands économistes. L’Association chinoise pour le progrès de la démocratie réunit notamment des intellectuels de moyen et haut statut, issus des cercles éducatif, culturel et médiatique. Le Parti démocratique paysan et ouvrier de Chine est formé d’experts du secteur médical. Le Parti Zhigong se compose dans l’ensemble de ressortissants de haut et de moyen grade retournés en Chine et de membres de leurs familles. La Société Jiusan englobe également une grande quantité de dignes intellectuels en sciences et technologies. Et enfin, la Ligue pour l’autonomie démocratique de Taiwan compte une majorité de personnalités taiwanaises.
Conformément à la Constitution chinoise, tous ces partis assument sérieusement leurs fonctions de participation et de délibération aux affaires politiques, ainsi que leur rôle de supervision démocratique, portant en Chine l’édification d’une civilisation économique, politique, culturelle, sociale et écologique. Nombreux sont les membres de ces partis démocratiques qui occupent en plus une position dirigeante dans le gouvernement, l’Assemblée populaire nationale, la Conférence consultative politique du peuple chinois, les organes judiciaires et les organisations et associations populaires du pays. Tel est le cas de Chen Zhu, qui a accordé une interview à notre magazine (voir dans ce numéro). Ancien ministre de la Santé, il est actuellement vice-président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, mais aussi membre du Parti démocratique paysan et ouvrier.
Les membres du PCC et des partis démocratiques, sans oublier la population chinoise, travaillent tous durement, chacun à leur poste, se faisant ainsi les forces motrices du rapide développement de la Chine.
Précisons qu’en accord avec la politique dite d’« un État, deux systèmes », la Chine autorise les régions spéciales de Hong Kong et de Macao à appliquer un système de partis politiques différent de celui pratiqué dans la partie continentale.
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