CHINAHOY

11-November-2014

Le libre-échange est la tendance mondiale

Lu Rucai

 

Le premier ministre chinois, Li Keqiang, vient de terminer sa visite au Royaume-Uni au mois de juin. La partie chinoise a obtenu l’engagement du premier ministre britannique, David Cameron,de promouvoir les négociations sur l’Accord d’investissement sino-européen et l’établissement de la zone de libre-échange sino-européen.

La Chine applique une politique commerciale et d’investissement ouverte et libre et s’efforce de négocier depuis plusieurs années des accords de libre-échange avec différents pays du monde.

À partir du 1er juillet, le projet de réduction des droits de douane et de taxes prévu dans l’Accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse entrera en application. La Suisse éliminera immédiatement les droits de douane pour 99,7 % des marchandises chinoises, tandis que la Chine exemptera de droits de douane 84,2 % des marchandises suisses. Si l’on ajoute des arrangements particuliers, comme certaines baisses de taxes, la proportion des produits suisses qui feront l’objet d’une réduction de droits de douane atteindra 99,99 %, et 96,5 % pour les produits chinois. Avant cela, plusieurs médias chinois ont fait des reportages sur l’influence qu’aura l’application de cet accord sur les entreprises locales.

Le ministère chinois du Commerce avait indiqué qu’il s’agissait de l’un des accords de libre-échange de haut niveau les plus aboutis conclus entre la Chine et un pays étrangers. Non seulement la proportion de marchandises bénéficiant d’exemption de taxes douanières est élevée, mais les deux parties ont également établi un mécanisme de coopération dans certains domaines comme l’horlogerie. Il faut aussi ajouter à cet accord plusieurs nouvelles règles concernant l’environnement ou la propriété intellectuelle.

La Suisse est l’un des premiers pays européens à être entré dans le marché chinois et l’un des rares pays européens à avoir une balance commerciale excédentaire avec la Chine. En 2007, déjà, elle avait reconnu à la Chine le statut d’économie de marché totale, ce qui avait permis à la coopération économique et commerciale entre les deux pays de faire des progrès remarquables. L’augmentation des importations chinoise en provenance de Suisse est beaucoup plus élevée que celle de ses importations totales et de ses exportations vers la Suisse. M. Jean-Jacques de Dardel, ambassadeur de Suisse en Chine entré en fonction depuis peu, a précisé il y a quelques mois lors d’une interview qu’il a accordée à un média chinois, qu’au cours des sept dernières années, le volume des échanges commerciaux entre la Suisse et l’Europe avait baissé de 10 %, augmenté de 18 % avec les États-Unis, etaugmenté de 136 % avec la Chine. Il a ajouté que l’application de l’Accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse était « bénéfique à chacune des parties ».

À ce jour, la Chine a signé des accords de libre-échange avec dix-sept pays : les dix pays de l’ASEAN, le Chili, le Pakistan, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Costa-Rica, l’Islande et la Suisse, ainsi qu’avec les régions chinoises de Hong Kong, de Macao et de Taiwan. La Suisse est le premier pays d’Europe continentale et également le premier faisant partie des vingt plus grandes puissances mondiales à signer un tel accord avec la Chine.

Grâce à ces accords, le commerce bilatéral entre la Chine et ces pays a pu connaître un développement rapide. Depuis l’application de l’Accord de libre-échange entre la Chine et l’ASEAN en janvier 2010, 90 % des marchandises sont exemptées de droits de douane. En 2013, le montant du commerce entre la Chine et les pays de l’ASEAN s’est élevé à 443,61 milliards de dollars, soit une hausse de 10,9 %. A titre de comparaison, durant cette même période, celui de la Chine avec l’Union européenne et les États-Unis, respectivement les premier et deuxième plus grands partenaires commerciaux de la Chine, a progressé de 2,1 et de 7,5 %. Après l’entrée en vigueur en 2011 de l’Accord de libre-échange entre la Chine et Costa-Rica, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial du Costa-Rica, le montant de leur commerce bilatéral est passé de 4,728 milliards en 2011 à 6,173 milliards de dollars en 2012, soit une croissance de 30,5 %.

Les négociations du cycle de Doha dans le cadre de l’Organisation mondiale du Commerce stagnent depuis 2001. Malgré la conclusion de l’Accord de Bali, les résultats des négociations sont encore loin de la véritable libéralisation commerciale inter-pays. C’est pourquoi les différentes économies ont placé leurs espoirs sur les arrangements commerciaux régionaux et les négociations sur la création de zones de libre-échange. La Chine, comme les autres pays, cherche activement à promouvoir les zones de libre-échange. Outre les vingt zones de libre-échange susmentionnées, d’autres sont en discussion.

Dans le même temps, la Chine a essayé d’établir des zones de libre-échange à l’intérieur du pays. La zone de libre-échange de Shanghai a été une expérimentation réussie. Actuellement, une dizaine d’autres zones de ce genre ont été ratifiées ou sont à l’étude. Dans un climat où les liens économiques à l’échelle mondiale s’avèrent toujours plus étroits, promouvoir le processus de libre-échange – à échelle régionale ou même globale – est une tendance irréversible.

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