CHINAHOY

11-November-2014

L’économie chinoise progresse de manière raisonnable

TANG SHUBIAO, membre de la rédaction

Le président d’Alcoa (Aluminum Company of America), Klaus Kleinfeld, qui depuis toujours observe de près la croissance de la Chine, s’est réjoui de la performance enregistrée par l’économie chinoise au premier semestre de cette année. Toutefois, il estime dans le même temps que l’économie chinoise, tout comme l’économie mondiale, est confrontée à de graves défis. Il a alors profité du Forum d’été de Davos 2014 pour demander au premier ministre chinois Li Keqiang : « Quelles mesures adoptera le gouvernement chinois pour maintenir le développement économique sain et durable du pays ? »

M. Li a donné une réponse bien détaillée à cette question, qui préoccupe l’ensemble de la communauté internationale.

Il a d’abord rappelé que le taux de croissance en Chine était de 7,4 % au premier semestre de 2014, que l’emploi avait progressé en glissement annuel et que l’IPC (indice des prix à la consommation) avait été maintenu à 2,3 %. Bien que des fluctuations aient été relevées en juillet-août dans certains indices tels que la consommation d’électricité, le transport de marchandises et le volume des prêts accordés, les chiffres de l’économie chinoise sont tous restés dans les limites du raisonnable, a indiqué le premier ministre chinois.

M. Li a ensuite procédé à l’analyse de la cause pouvant expliquer ces fluctuations. Selon lui, à l’heure où l’économie chinoise progresse de manière raisonnable, il est inévitable que surviennent des variations de courte durée, étant donné que la reprise économique mondiale demeure difficile, que des économies majeures sont en situation de dépression et que des contradictions profondes attendent encore d’être réglées à travers le développement intérieur de la Chine. « Par ailleurs, nous avions prévu ces fluctuations, parce que les données économiques au deuxième semestre de l’année dernière, qui avaient servi de base pour le calcul, étaient relativement élevées », a-t-il expliqué. « Mais si nous maintenons la stabilité et la continuité des politiques macroéconomiques engagées, tout en agissant efficacement, alors nous accomplirons les principaux objectifs économiques fixés pour cette année », a-t-il souligné.

À vrai dire, le gouvernement chinois prête plus d’attention à l’emploi qu’aux chiffres de la croissance économique, a déclaré Li Keqiang devant les entrepreneurs présents au Forum d’été de Davos 2014. Au cours des huit premiers mois de l’année, dix millions de nouveaux emplois ont été créés dans les zones urbaines chinoises, un total proche de l’objectif annoncé pour l’année complète. Li Keqiang a réitéré son point de vue : l’objectif de croissance défini par la Chine est d’environ 7,5 %, mais on peut admettre que le taux réel soit un peu plus haut ou un peu plus bas, tant qu’il y a création d’emplois, augmentation des revenus et développement respectueux de l’environnement économe en énergies.

Répondant directement à Klaus Kleinfeld, Li Keqiang a affirmé que pour réaliser les principaux objectifs escomptés, il fallait poursuivre la régulation régionale pour mettre en œuvre un contrôle ciblé. Il s’agit en fait d’une régulation structurelle de fond, qui vise à stimuler la vitalité du marché à travers la réforme, à augmenter l’offre effective de biens publics ainsi qu’à favoriser l’essor de l’économie réelle et des industries émergentes. Dans son discours prononcé le lendemain, M. Li a développé plus en détail les mesures que la Chine s’apprête à prendre, actuellement et dans un avenir proche.

Puisque ce présent numéro comprend un article sur les récentes enquêtes antitrust conduite par la Chine, je voudrais énoncer l’interprétation qu’a fait Li Keqiang de la politique en l’occurrence.

Depuis le début de l’année, les autorités compétentes du gouvernement chinois ont intensifié les enquêtes antitrust. Bien que celles-ci ne soient pas dirigées contre les entreprises étrangères, beaucoup parmi ces dernières commencent à s’inquiéter des répercussions sur l’environnement commercial chinois. À cet égard, Li Keqiang a expliqué que le gouvernement chinois souhaite au contraire créer un environnement favorable au développement des entreprises en Chine.

Li Keqiang a ajouté que, déjà en 2008, la Chine avait fait passer des lois relatives aux enquêtes anti-monopoles. Depuis plus d’un an, la Chine a redoublé d’efforts pour simplifier les démarches administratives et décentraliser le pouvoir décisionnel. Par exemple, la réforme visant à faciliter le système d’enregistrement des entreprises a été mise en œuvre. Grâce à cette mesure, en moins de six mois, le nombre de nouvelles entreprises immatriculées a augmenté de 60 % par rapport à la même période de l’année précédente. Entre-temps, la Chine a également renforcé le contrôle des activités des entreprises (pendant et après leur exécution), en multipliant non seulement les enquêtes anti-monopoles, mais aussi en luttant plus sévèrement contre le vol de secrets commerciaux, les violations aux droits de propriété intellectuelle, l’escroquerie et la contrefaçon, dans le but d’instaurer un climat concurrentiel détendu et équitable.

En ce qui concerne les craintes des entreprises étrangères vis-à-vis des cette vague d’enquêtes anti-monopoles, Li Keqiang a souligné que les contrôles ne ciblaient pas un certain type d’entreprise en particulier. Invoquant des chiffres, il a fait remarquer que parmi les sociétés ayant subi ces enquêtes anti-monopoles, seules 10 % étaient d’origine étrangère.

La surveillance anti-monopoles est menée conformément à la loi, de façon transparente et impartiale. Elle contribue à améliorer l’environnement des affaires, à étendre l’ouverture de la Chine, ainsi qu’à favoriser l’entrée des investissements et produits étrangers sur le marché chinois. Le monde extérieur n’a donc pas besoin d’ainsi broyer du noir.

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