CHINAHOY

28-October-2013

Le Hebei, une destination incontournable

 

Le lac Baiyangdian situé au centre de la province du Hebei est la plus vaste étendue d'eau douce du nord de la Chine.

 

HUA ZI

Bordée par la municipalité de Beijing, la province du Hebei vit paisiblement cachée dans l’ombre de la métropole géante sous le feu des projecteurs. Mais en réalité, le Hebei recèle de ressources touristiques : selon les chiffres, il s’agit de l’une des provinces chinoises qui abritent le plus de vestiges culturels de rang national, ceux-ci étant au nombre de 278.

Cette richesse s’explique par le fait qu’il y a plus de 5 000 ans, trois célèbres personnages légendaires, ancêtres de la nation chinoise, ont tenté de conquérir ce territoire : Huang Di (l’Empereur Jaune, dominant la région de la Plaine centrale) ; Yan Di (l’Empereur Rouge, dirigeant le plateau du nord-ouest du pays) ; et Chi You (principal guerrier mythologique au Sud). Ce dernier s’engagea dans un combat contre les troupes coalisées de Huang Di et de Yan Di au district de Zhuolu du Hebei, mais il perdit et fut contraint de nouer une alliance avec les deux empereurs. Ainsi commença l’histoire de la civilisation chinoise. Jusqu’à la période des Printemps et Automnes (770-476 avant notre ère), ainsi qu’au temps des Royaumes Combattants (475-221 avant notre ère), le Hebei était divisé entre les royaumes de Yan et de Zhao – d’où son ancien nom « Yanzhao » – royaumes qui ont laissé bon nombre de reliques précieuses. Par ailleurs, le Hebei constituait la « garde rapprochée » de Beijing sous les Yuan (1271-1368), les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911), car ces trois dynasties avaient choisi cette ville comme capitale.

Le Hebei ne compte pas moins de quatre sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui suscitent aussi bien l’admiration des visiteurs chinois que des touristes étrangers : la Grande Muraille, la Résidence impériale d’été de Chengde et ses temples alentours, les Tombeaux impériaux des Qing de l’Est ainsi que ceux des Qing de l’Ouest.

Une ancienne résidence de Mao Zedong à Xibaipo, village des environs de Shijiazhuang.

 

La Grande Muraille

Fierté et symbole de la nation chinoise, la Grande Muraille est l’une des plus grandes merveilles architecturales antiques du monde. Elle a été construite à partir du VIIe ou VIIIe siècle av. J.-C., un travail qui a demandé plus de 2 000 ans d’efforts continus. Elle s’étire de l’est à l’ouest de la Chine, sur plus de 50 000 kilomètres.

Pour les passionnés de la Grande Muraille, le tronçon situé dans le Hebei est sans aucun doute le meilleur à visiter : celui-ci s’étend sur plus de 2 000 kilomètres et relie Shanhaiguan (à l’est, dans le Hebei) et Jiayuguan (à l’ouest, dans le Gansu). Les deux sections les plus connues de la Grande Muraille sont celles qui se trouvent dans la banlieue de Beijing, Badaling et Mutianyu. Mais il ne faut pas pour autant oublier celles du Hebei, qui valent le détour : Jinshanling à Chengde, Luowenyu à Tangshan, Panjiakou et Jiaoshan à Qinhuangdao, ainsi que Laolongtou à Shanhaiguan, où l’imposant mur se jette dans la mer. Pour approfondir leur connaissances sur la Grande Murailles, les touristes pourront encore visiter au Hebei le Musée de la Grande Muraille et le temple de Meng Jiangnü (héroïne d’une légende chinoise très populaire). En bref, la portion de la Grande Muraille passant dans le Hebei est en Chine la plus longue, la mieux conservée et la plus représentative de l’ouvrage.

Construite sous la dynastie des Ming, la section de Jinshanling, située à la jonction des districts de Miyun de Beijing et de Luanping du Hebei et qui possède une longueur de 10,5 kilomètres, se caractérise par sa structure des plus complexes. À ce titre, elle est souvent considérée comme l’essence même de toute la Grande Muraille. Pour garantir une défense infaillible, elle est dotée d’une multitude de fortins et de tours de guet, qui, reliés l’un à l’autre, forment une vraie galerie d’art architectural. La Grande Muraille s’intègre parfaitement au paysage de montagnes à l’arrière plan, qui renforce son air de puissance.

Autre splendeur à ne pas manquer : la section Panjiakou, à 60 kilomètres de Xifengkou dans le district de Qianxi du Hebei. Il s’agissait, autrefois sous les Ming, d’une passe stratégique majeure. Aujourd’hui, une grande partie du mur est submergé par le réservoir de Panjiakou. Cette « Grande Muraille sous l’eau » compose un nouveau paysage d’une beauté rare.

La Résidence impériale d’été de Chengde et ses temples environnants

Cette Résidence impériale d’été est localisée au nord du centre-ville de Chengde, à 230 kilomètres de Beijing. C’est ici que les empereurs de la dynastie des Qing venaient gérer les affaires gouvernementales durant la période estivale. Sa construction, qui a débuté en 1703, a pris près de 90 années, s’étalant ainsi sur trois générations d’empereurs des Qing : Kangxi, Yongzheng et Qianlong. D’une superficie de 5,64 millions de mètres carrés, cette demeure est composée du palais de l’empereur, de chambres à coucher, de jardins impériaux et de temples magnifiques. Par rapport à la Cité interdite de Beijing, ce palais affiche un charme plus rustique avec ses nombreux arbres, montagnes et rivières, à l’instar des paysages du Sud de la Chine. Cette résidence reste de nos jours le plus grand jardin impérial classique existant en Chine et constitue le site touristique idéal pour ceux qui souhaitent se délecter de la magnificence orientale.

Autour de la Résidence se dressent huit temples impériaux, les plus grands du monde. Les empereurs des Qing n’avaient pas regardé à la dépense lorsqu’ils avaient décidé de leur construction, avec pour objectif de consolider les frontières du pays. Le temple Puning, le premier qui fut édifié, à l’époque de l’empereur Qianlong, est celui qui se démarque le plus. Il occupait une position particulière dans les domaines de la politique, de la nationalité et de la religion, et servait de médiateur entre le gouvernement de la dynastie des Qing et les minorités voisines du Tibet et de la Mongolie intérieure. Son architecture religieuse unique lui confère sa valeur exceptionnelle. Le temple Putuo Zongsheng est quant à lui une reproduction du palais du Potala à Lhassa. Ce sanctuaire bouddhiste de petite envergure est d’ailleurs surnommé le « petit palais du Potala ». Ces huit temples, bien préservés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, mélangent ainsi divers styles et reflètent l’union de toutes les nationalités de Chine.

En 1994, la Résidence impériale d’été de Chengde et ses temples, en tant qu’ensemble de bâtiments antiques, a été classé par l’UNESCO patrimoine culturel mondial.

 

Une sculpture sur bois représentant Guanyin au temple de Longxing. Le temple fut construit en 586 dans l'actuel district de Zhengding.

 

Les Tombaux impériaux des dynasties des Qing de l’Est et de l’Ouest

Jadis, construire des mausolées n’avaient pas pour seul objectif de commémorer les morts. C’était aussi, en un sens, une façon de garantir aux futures générations la protection des ancêtres. C’est pourquoi les empereurs de la Chine sélectionnaient avec grand soin le site de leur sépulture. Les Mandchous, à la tête de la dynastie des Qing, ont essayé d’apprendre et d’embrasser la culture des Han afin d’inciter les minorités nationales à s’installer dans la Plaine centrale et de renforcer leur domination sur ce territoire. Ainsi, ils faisaient usage de la géomancie, un art divinatoire inventé par les Han. Cette attitude a beaucoup influencé leur choix quant à l’emplacement, l’architecture et le déroulement des funérailles, choix qui respectait la tradition des anciennes dynasties chinoises.

Ces tombeaux impériaux de la dynastie des Qing se situent en périphérie de la ville de Zunhua, à 125 kilomètres à l’est de Beijing. Les Tombeaux des Qing de l’Est ont commencé à être bâtis en 1663 et couvrent désormais une surface de 78 kilomètres carrés. Elles rassemblent quinze tombeaux, dans lesquels sont enterrés cinq empereurs et quinze impératrices, ainsi que plus d’une centaine de concubines, princes et princesses.

Ce cimetière impérial de l’Est de la dynastie des Qing, qui a peu souffert de l’épreuve du temps, est aujourd’hui devenu un site touristique national grâce à son ensemble d’architectures, sa vaste étendue et son organisation méthodique.

Parmi ce concentré de plus de 580 bâtiments indépendants se trouve le portique commémoratif en pierre le plus large et le mieux conservé de Chine. Du tombeau Xiaoling, toujours en très bon état, part une allée centrale sacrée qui s’étire sur plus de 600 mètres de long et suit les courbes vallonnées de la colline, ce qui contribue pour une bonne part à son attrait artistique. Les exquises sculptures bouddhiques en pierre enfouies dans la salle souterraine du mausolée Yuling de Qianlong lui donnent sa réputation de « collection artistique de sculptures en pierre » et de « temple souterrain ». Quant à la grande salle du mausolée de Cixi, les décorations dorées et les gigantesques sculptures en pierre qui l’ornent reflètent pleinement le goût de l’impératrice douairière pour le luxe extravagant.

En comparaison avec les Tombeaux impériaux des Qing de l’Est, ceux des Qing de l’Ouest sont moins imposants mais s’étalent sur une surface plus vaste. Leur construction a débuté en 1730 et s’est poursuivie jusqu’au début du XIXe siècle. Ils se situent à l’ouest des Tombeaux impériaux de l’Est, d’où leur nom. Le cimetière compte quatre mausolées pour quatre empereurs, trois pour neuf impératrices et d’autres encore pour 56 concubines ainsi que des princes et princesses. En d’autres termes, tous ces vestiges forment un grand parc composé de différents tombeaux massifs, d’un millier de palais et de salles de style classique, ainsi que d’une centaine d’architectures et sculptures en pierre représentant des paysages de montagnes, de rivières, de verdure et d’animaux. Avec tous les trésors qu’elles renferment, il n’est pas étonnant que les Tombeaux impériaux de la dynastie des Qing de l’Ouest attirent eux aussi leur lot de touristes.

Les Tombeaux impériaux de la dynastie des Qing de l’Est et de l’Ouest font partie des sites et monuments de haute importance qui sont placés sous protection de l’État. Au mois de novembre 2000, ce site a lui aussi été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

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