CHINAHOY

26-September-2013

Huashan, le mont le plus vertigineux sous le ciel

 

 

DANG XIAOFEI, membre de la rédaction

Huashan, situé dans la ville de Huayin dans le sud du Shaanxi, se classe parmi les cinq plus célèbres monts historiques de Chine. Bien qu’il ne s’élève qu’à un peu plus de 2 100 m d’altitude seulement, il s’est vu surnommer le « mont le plus vertigineux qui soit sous le ciel » et inscrire parmi les 50 meilleurs sites à voir en Chine.

Les cinq montagnes sacrées (Wuyue) qui se dressent en Chine font référence à plusieurs aspects de la culture chinoise : le culte que les anciens vouaient aux dieux de la montagne, le concept du Wuxing (les cinq éléments que sont le métal, le bois, l’eau, le feu et la terre, dont se servaient les ancêtres pour composer l’univers physique, puis utilisés par la suite dans la médecine traditionnelle chinoise), ainsi que la foi des empereurs chinois envers le taoïsme. En considérant la plaine centrale de Chine comme le point central, on peut définir quatre orientations : à l’ouest se trouve Huashan, parfois appelé Xiyue (le mont de l’Ouest) ; le mont de l’Est se nomme Taishan, dans le Shandong ; le mont du Nord correspond à Hengshan, dans le Shanxi ; le mont du Centre est Songshan, dans le Henan ; et le mont du Sud, Hengshan (qui s’écrit avec des caractères différents du premier en chinois), dans le Hunan.

C’est à 120 km à l’est de Xi’an, le chef-lieu de la province du Shaanxi, que s’élève Huashan, un lieu qui compte pas moins de 210 attractions, allant de paysages naturels uniques à des perles culturelles. Ce n’est pas pour rien que ce mont est vu comme la « racine culturelle de la Chine ». Avec ses nombreux temples, Huashan est également un haut lieu du taoïsme.

Le goût de l’aventure

Il existe aujourd’hui deux téléphériques pour arriver en haut, mais pour de plus fortes sensations, nous vous conseillons de faire l’ascension à pied. Le sentier de randonnée Huashanyu qui y a été creusé permet d’accéder aux divers points d’intérêt du site. Les autochtones racontent d’ailleurs que cette voie était autrefois, dans l’antiquité, l’unique chemin, pour gravir le mont Huashan. Huashanyu reste aujourd’hui la meilleure piste pour les grimpeurs.

Alors que la majorité des montagnes en Chine sont composées de calcaire, le mont Huashan se distingue par son imposante structure en granite, qui s’est formée sous le Crétacé, il y a plus de 100 millions d’années. Cette masse rocheuse s’étend sur 15 km d’est en ouest, et sur 10 km du sud au nord. La géologie particulière du mont Huashan explique ses innombrables falaises abruptes, qui constituent un vrai défi pour les alpinistes.

Le mont Huashan est réputé pour ses sentiers périlleux, comme celui par exemple de Changkong, au sommet sud, où est suspendue une passerelle en bois, de 30 cm de largeur seulement, qui est uniquement tenue par des tiges d’acier clouées dans la falaise. Ce passage est considéré comme le plus délicat de Huashan. Il est requis pour les visiteurs de porter des harnais de sécurité et de prendre leur courage à deux mains pour passer ce tronçon en s’accrochant au câble de fer, lui aussi fixé dans la roche. Yaozi fanshen (yaozi signifie « aigle », fanshen signifie « rotation ») est un autre passage à flanc de falaise particulièrement ardu, qui requiert justement à ses grimpeurs de se retourner à certains points de leur ascension. À un moment donné, les alpinistes doivent se tenir à un câble de fer, leur seul « filet de sécurité », en faisant attention de ne pas glisser sur les roches. Cette étape est donc particulièrement dangereuse.

Entre le sanctuaire taoïste Yuquanyuan et le sommet du nord, on compte les « trois sections escarpées de Huashan » : Qianchizhuang, Baichixia et Laojun ligou. Qianchizhuang consiste en une pente à 70o aménagée en 370 marches, parfois extrêmement étroites. Les visiteurs doivent donc faire preuve de prudence et ne pas hésiter à se tenir aux rambardes de sécurité des deux côtés. Enserrés entre deux falaises, en levant la tête, seule une ligne de ciel est perceptible. Baichixia est également niché entre deux falaises, liée par le gigantesque monolithe qu’elles supportent, dénommé Jingxinshi. Ce chemin donne accès aux ponts Xianrenqiao, Fuweiya et Heihuling, avant d’arriver à Laojun ligou. Il s’agit d’un ravin profond, dans lequel vous pouvez descendre en empruntant les 570 marches qui s’y échelonnent. Selon la légende, le taoïste immortel Taishang Laojun s’y serait aventuré, mais incapable de trouver une issue, il aurait demandé à son bœuf de creuser ce passage en piétinant la montagne.

Si vous décidez de vous rendre au pic de l’ouest, vous pouvez prendre directement le téléphérique. En haut, reposent des rochers en forme de lotus, d’où le nom Lianhua (lotus) donné au sommet par les ancêtres. Cette falaise de l’ouest rejoint le pic du sud par un sentier très accidenté d’une longueur de 300 m, celui de Quling, qui ressemble à un long dragon.

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