CHINAHOY

26-September-2013

Huashan, le mont le plus vertigineux sous le ciel

 

 

 

Un riche patrimoine culturel

Puisqu’il pleuvait le jour de notre escalade au mont Huashan, nous avons décidé, pour des raisons de sécurité, de ne pas nous risquer sur les chemins périlleux. Cela ne nous a néanmoins pas empêchés de ressentir l’atmosphère culturelle qui y règne. Sa longue histoire et son abondante culture expliquent que Huashan est considéré comme l’un des cinq plus grands monts de Chine.

Huashan est l’un des berceaux de la culture chinoise. Certains archéologues et chercheurs contemporains soutiennent que les termes Zhonghua, Huaxia (désignant la Chine) ainsi que Huaren (désignant les Chinois) dérivent du nom de cette montagne. En outre, il est dit que le mont Huashan est un totem culturel imprégné de l’esprit de la Chine.

Selon certains documents historiques, de nombreuses personnalités ont laissé leurs traces au mont Huashan. Dans l’antiquité, Huashan était un lieu de culte, où les ancêtres offraient des sacrifices aux dieux du mont. Il y a plus de 4 000 ans, les empereurs Huang, Yao et Shun, ont foulé cette montagne pour y faire des offrandes. Datant de plus de 3 000 ans, les empereurs des dynasties des Xia (XXIe – XVIe siècle av. J.-C.), des Shang (XVIe – XIe siècle av. J.-C.) et des Zhou (XIe siècle –221 av. J.-C.) , s’y rendaient trois fois par an. Après l’empereur Shihuangdi des Qin (247-221 av. J.-C.), qui a institué le culte du mont Huashan, toutes les dynasties qui se sont succédées pendant deux millénaires ont loué les dieux de la montagne à travers des sacrifices.

Au temps des Sui (581-618) et des Tang (618-907), de célèbres lettrés chinois ont fait l’éloge du mont Huashan, comme Du Fu et Li Bai, qui ont composé plus de 1 000 poèmes, articles et récits de voyage à son sujet. Sur le chemin, on peut admirer par ailleurs plus de 1 000 gravures sur des stèles ou directement sur la falaise, datant de diverses dynasties, qui donnent un aperçu de l’évolution des styles calligraphiques au fil des époques.

Huashan est également l’un des berceaux du taoïsme, et celui-ci est fortement ancré dans la culture du mont Huashan. Beaucoup de sages taoïstes s’y sont retirés, comme Chen Tuan (871-989) et Hao Datong (1149-1212). Huashan abrite encore aujourd’hui 72 grottes destinées à la méditation et plus de 20 temples taoïstes, dont celui de Yuquanyuan, le plus réputé de tout le Nord de la Chine. Il a été construit par Jia Desheng pour son maître Chen Tuan entre 1049 et 1051, durant la dynastie des Song du Nord (960-1127). Ce temple se compose d’une cour centrale, cernée de couloirs et de nombreux arbres centenaires. Ce lieu tranquille est idéal pour les visiteurs cherchant à se détendre. Des activités taoïstes y sont organisées quotidiennement.

Un vent d’arts martiaux

Impossible d’omettre les arts martiaux lorsque l’on parle de Huashan. La forme du mont Huashan rappelle l’esprit indomptable des hommes du Nord. Louis Cha Leung-yung (ou Jin Yong en chinois) y fait référence dans ses romans de cape et d’épée. Dans une de ses histoires, la plus grande compétition d’arts martiaux a lieu au sommet du mont Huashan.

Depuis l’enfance, les romans de cet auteur me passionnent et m’ont donné envie de visiter le mont Huashan pour explorer les beaux paysages qui y sont décrits. Et je suis loin d’être la seule parmi mes compatriotes à avoir découvert le mont Huashan à travers des romans de cape et d’épée. Louis Cha Leung-yung serait à l’origine du proverbe « Huashan lunjian », ce qui signifie « le croisement des épées à Huashan », une rencontre durant laquelle des maîtres en arts martiaux se réunissent en haut du mont Huashan pour se confronter en duel.

En s’appuyant sur des archives historiques et sur sa créativité, Louis Cha Leung-yung a dépeint ce mont dans 13 de ses 15 romans, mêlant habilement l’esprit du mont Huashan et celui des arts martiaux, ce qui a conféré à Huashan sa réputation chevaleresque.

Cependant, ce n’est qu’en 2003 que l’auteur a réalisé pour la première fois son rêve de visiter le mont Huashan, pourtant au cœur de ses romans.

Enchanteur tout au long de l’année

En toute saison, Huashan possède d’indéniables charmes. Au printemps, les montagnes sont recouvertes de fleurs de pêchers et d’autres fleurs sauvages. L’été, avec ses températures douces, est la meilleure période pour observer le lever et le coucher du soleil, ainsi que les chutes d’eau qui cascadent dans les montagnes. L’automne est plutôt la saison pour prendre de belles photos et escalader le mont. En hiver, les visiteurs peuvent profiter du panorama des sommets et des pins enneigés, qui se confondent avec les nuages blancs et contrastent avec le ciel bleu.

Le meilleur moment pour visiter Huashan s’étire d’avril à octobre, mais cette période correspond aussi à la pleine saison touristique. Pour notre part, nous y sommes allés à la fin du mois de juillet. Nous sommes donc malheureusement passés à côté de la journée de pèlerinage, qui s’y déroule tous les ans le 15 mars du calendrier lunaire chinois. Durant cette journée sont organisés une grande foire et tout un lot de célébrations.

La foire du mont Huashan commence, dès le 1er mars du calendrier lunaire chinois, avec des vagues de croyants se dirigeant vers les temples taoïstes pour aller y prier. Le jour, une grande cérémonie de sacrifices pour le mont Huashan se tient dans le temple taoïste Xiyue, et une série d’activités ont lieu dans les autres temples, comme Yuquanyuan par exemple. Cette fête attire chaque année une foule de visiteurs, qui sont invités à participer aux nombreuses activités culturelles prévues ce jour-là, telles que compétition d’escalade, échecs chinois, calligraphie, exposition photographique ou encore spectacles folkloriques donnés par des artistes de tous horizons.

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La Chine au présent

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