CHINAHOY

27-September-2013

La Chine et son voisinage : relations et stratégies futures

 

 

À Vladivostok, la manœuvre navale « Joint Sea-2013 », organisée conjointement par la Chine et la Russie en juillet dernier, a pris fin après 7 jours.

 

L’approfondissement des relations sino-russes

Le partenariat stratégique entre la Chine et la Russie continue de se développer. En juillet et en août, les deux pays ont organisé une manœuvre navale conjointe, « Joint Sea-2013 », la plus importante jamais réalisée dans l’histoire sino-russe, ainsi que l’exercice militaire anti-terroriste « Mission de paix 2013 ». La confiance politique entre les deux pays a atteint un niveau sans précédent, et la coopération militaire en situation de guerre réelle a franchi une nouvelle étape.

Depuis que les États-Unis mettent en œuvre leur stratégie de rééquilibrage en Asie-Pacifique, les forces américaines se sont nettement multipliées dans la région, alors que dans le même temps, s’observent de plus en plus manifestement la tendance politique droitiste du Japon et sa remilitarisation. La coopération militaire sino-russe renforcée permettra de freiner cette marche dangereuse. D’abord, elle sera propice à la formation d’un paysage stratégique équilibré en Asie de l’Est, et même dans toute l’Asie-Pacifique, en réponse au renforcement des alliances initiées par les États-Unis. Ensuite, cette coopération militaire sino-russe deviendra un haut moyen stratégique de prévenir la remilitarisation du Japon et de modérer son attitude agressive quant à la question des îles Diaoyu.

La coopération sino-russe n’a jamais eu pour objectif de contrer les États-Unis. Toutefois, ces derniers pratiquent en Europe une politique d’écartement à l’égard de la Russie et en Asie-Pacifique, une stratégie d’encerclement à l’encontre de la Chine. Il s’agit de conditions extérieures qui poussent la Chine et la Russie à affermir leur coopération stratégique. La Mongolie tente de se rapprocher des États-Unis et du Japon, mais ses conditions géopolitiques l’empêchent de se brouiller avec la Chine ou la Russie. Dans ce contexte de resserrement des liens sino-russes, il est certain que la Mongolie n’adoptera pas une politique hostile envers la Chine, une perspective rassurante qui garantira la sécurité et la stabilité à long terme dans le Nord de la Chine.

Ces derniers mois, les États-Unis accélèrent les préparatifs politiques et militaires concernant le retrait de leurs troupes en Afghanistan. La guerre dans ce pays, qui a duré dix ans, a coûté la vie à plus de 4 000 militaires américains et causé de lourdes pertes financières aux États-Unis, des résultats comparables à ceux de la guerre du Vietnam. Même après le retrait de leurs troupes d’ici 2014, les États-Unis maintiendront une certaine présence militaire en Afghanistan. Il est pourtant clair que les États-Unis ne pourront contrôler l’avenir de cette nation. Par ailleurs, le Kirghizistan a demandé aux États-Unis de fermer avant le 11 juillet 2014 leur base aérienne de Manas implantée sur son territoire, alors qu’elle autorise la Russie, au contraire, à y étendre ses appuis militaires. Ces faits prouvent que la tentative des États-Unis d’étendre leur présence militaire en Asie centrale par le biais de la guerre en Afghanistan s’est soldés par un échec cuisant. La Chine n’aura donc pas de quoi s’inquiéter quant à la stabilité en Asie centrale suite au retrait d’Afghanistan des troupes américaines. La manœuvre militaire conjointe anti-terroriste qu’ont menée en août la Chine et la Russie dans le cadre de l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) a bien prouvé que les deux pays étaient hautement capables de parer à toute force terroriste dans cette région. À vrai dire, ce sont souvent les États-Unis qui, par leur intervention, avivent toute sorte de forces extrémistes et provoquent l’éclatement de révolutions de couleur. S’opposer à l’ingérence extérieure est une condition préalable à l’établissement d’un climat de stabilité en Asie centrale. L’OCS jouera un rôle stratégique, non seulement pour barrer la route aux forces militaires américaines souhaitant s’immiscer dans les affaires des cinq pays d’Asie centrale, mais aussi pour élargir et maintenir la stabilité régionale.

 

La Chine au présent

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