CHINAHOY

1-September-2015

La réalité du Tibet et le vrai visage du Dalaï-Lama

 

Le Dalaï-Lama, avec son sourire angélique, ses paroles pleines de sagesse, est le chouchou de la presse « démocratique » occidentale. Mais où parle-t-on des éléments troublants de sa biographie ?

QING MU*

En octobre 2014 et en mars 2015, la maison d'éditions allemande Zambon a publié deux ouvrages du chercheur luxembourgeois Albert Ettinger : Free Tibet ? State, society, and ideology in the real existing Lamaism et Fight for Tibet : history, background and perspectives on an international conflict.

Ces livres montrent le retard de développement qui était celui de l'ancien Tibet et dévoilent le vrai visage du XIVeDalaï-Lama, racontent les agissements des forces séparatistes du Tibet, ainsi que les fables sur le Tibet qui se colportent en Occident. Ils ont été favorablement accueillis dans plusieurs pays européens. Le 21 juin, dans une interview accordée au Global Times, M. Ettinger a affirmé : « Mes livres visent, par un recoupement d'informations, à montrer au lectorat le Tibet tel qu'il est. L'idée de séparer le Tibet de la Chine n'est qu'un rêve vain. »

« Parce que je suis professeur »

Global Times : Vous avez fait de l'histoire votre spécialité. Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux sujets académiques tels que la comparaison entre l'ancien et le nouveau Tibet et la lutte de la communauté internationale sur le Tibet ? Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ces livres ?

Ettinger : Aucun de ces livres n'a été écrit dans mon environnement universitaire d'études historiques. Alors que je travaillais à l'université de Trèves en Allemagne, je poursuivais aussi des recherches sur l'histoire de la littérature allemande. Peu après, je suis retourné au Luxembourg pour enseigner dans des écoles secondaires et des universités. Il y a quelques années, j'ai découvert un livre sur le Tibet publié en Allemagne. Ce livre est une publicité pure et simple pour le Dalaï-Lama. J'étais indigné de voir la façon dont le Dalaï-Lama et ses partisans tentent d'intoxiquer nos écoliers et lycéens en diabolisant la Chine.

Ma motivation vient de ma vocation de professeur. J'ai toujours cru que la mission la plus noble du professeur est de former aux jeunes une pensée indépendante et critique, à savoir chercher la vérité au fond des choses, mais aussi le scepticisme vis-à-vis de doctrines ou de dogmes irrationnels, ainsi que des soi-disant sages ou saints.

Le « mythe tibétain » et sa fausse romance

Global Times : Vos ouvrages sont illustrés de nombreuses photos qui elles-mêmes parlent des changements spectaculaires qu'a connus le Tibet. Vos analyses académiques démontrent au lectorat occidental que celui-ci fait partie intégrante du territoire chinois, et que le gouvernement chinois gère bien le Tibet. Quels sont les mensonges des séparatistes que dénoncent vos travaux ?

Ettinger : Les mensonges des séparatistes du Tibet concernent toute une série d'aspects de l'ancien et du nouveau Tibet, notamment le contexte sociétal, les conditions de vie, la religion et des évèvements historiques isolés. Dès l'origine, le « gouvernement tibétain en exil » a fabriqué son mythe tibétain sur la base de légendes qui circulaient déjà en Occident.

Des contrevérités ont été diffusées par le Dalaï-Lama et son entourage. Je vais vous citer les principales d'entre elles : la population de l'ancien Tibet vivait une vie heureuse et paisible ; elle n'avait besoin ni d'armée ni de police ; la Chine a annexé le Tibet par la force en 1951 ; l'Accord en 17 points signé pour la libération pacifique est un faux, que le représentant tibétain fut obligé de signer ; le Dalaï-Lama s'est enfui du Tibet par crainte d'être kidnappé ou tué ; ni le Dalaï-Lama ni ses frères n'ont obtenu d'argent ou d'aide de la part des États-Unis ; la résistance tibétaine est pacifique et non violente ; la Chine cherche à éteindre la culture et la langue tibétaines, voire même l'ethnie tibétaine, visant un « génocide racial » ; le « gouvernement tibétain en exil » a pour seul but l'autonomie, etc. Certains sont allés jusqu'à déclarer que dans les années 1950, le Dalaï-Lama avait espéré entreprendre des réformes au Tibet mais qu'il en a été empêché par les « Chinois ». J'ai mis dans mes ouvrages les mensonges de certains tibétologues occidentaux.

Global Times : Comment se forment ces opinions partiales concernant le problème sur le Tibet ? Pourquoi les visées séparatistes de la clique du Dalaï-Lama arrivent-elles à duper les Occidentaux ?

Ettinger : Il y a plusieurs raisons. La première réside dans le « mythe tibétain » qui a longtemps fait florès en Occident. Dès les années 1950, puis dans les années 1960, des best-sellers sur le Tibet se sont multipliés en Occident, comme par exemple Tintin au Tibet ou le roman Le Troisième œil. Ce foisonnement faisait écho à l'exil du Dalaï-Lama. Hollywood a bien sûr pris le train en marche, avec des films tels que La vie du Dalaï-Lama, Sept ans au Tibet et le Little buddha. Des films qui diffusent une image romancée et sentimentale du Tibet d'autrefois.

Une autre raison est à chercher dans l'offensive de soft power américain. Le gouvernement américain gère de près la communication du « gouvernement tibétain en exil ». Un réseau qui comprend des médias occidentaux et de nombreuses ONG étrangères, comme la Fondation nationale pour la démocratie financée par le gouvernement américain ! Mais les mensonges finissent toujours par être dénoncés. Il y a plus de vingt ans, le Pr. Tom Grunfeld, tibétologue canadien, publia The making of Modern Tibet, qui traite de manière objective l'histoire moderne et contemporaine de la région, un ouvrage qui fut attaqué par de nombreux journalistes américains.

Une troisième raison importante est évidemment la crainte qu'entretiennent les médias occidentaux face à la puissance économique émergente qu'est la Chine. Selon un rapport de la Fondation allemande Heinrich Böll publié en 2010, un grand nombre de reportages des médias sont remplis de clichés et d'insinuations qui nuisent à l'image de la Chine. Certains ont qualifié la Chine d'État soutien de pays voyous, de principal responsable du changement climatique ou de pays affamé de ressources.

Grâce aux efforts de communication du gouvernement chinois, mais aussi d'un nombre accru d'étrangers ayant visité la Chine, les médias occidentaux finissent par parler de la Chine d'une façon plus objective.

Certaines forces souhaitent le démembrement de la Chine

Global Times : Le Dalaï-Lama est-il un pion utilisé par certains pays occidentaux dans leur tentative de contrer la Chine ?

Ettinger : Sans aucun doute. Il l'est depuis sa fuite du Tibet. On sait maintenant que les séparatistes tibétains étaient en contact avec les autorités américaines dès 1950, et que la CIA et le Dalaï-Lama travaillent la main dans la main. Le frère aîné de ce dernier a travaillé pour la radio Free Asia qui est une vitrine de la CIA qui préconise l'indépendance du Tibet. Dans les années 1950, le Dalaï-Lama écrivait des articles où il laissait filtrer son soutien pour la Chine nouvelle et son patriotisme. Certains historiens avaient même supposé que cette période fait la preuve de sa « bonne foi ». Au vu de ses prises de position ultérieures, il devient clair qu'il ne s'agissait que d'une manœuvre. Le Dalaï-Lama d'aujourd'hui, avec son « gouvernement tibétain en exil », vise à compromettre la réputation de la Chine en Occident, et il souhaite clairement que les États-Unis affaiblissent le statut politique et économique de la Chine.

Global Times : Comment se développe la lutte autour du Tibet ? Depuis des années, les pays occidentaux ont joué à fond la carte de l'indépendance du Tibet. Pourquoi cette approche semble-t-elle moins évidente ces dernières années ?

Ettinger : J'explique dans mes livres pourquoi le « gouvernement tibétain en exil » et ses partisans américains ne visent pas l'autonomie réelle. Une carte du « Grand Tibet » a circulé au sein du groupe, sur laquelle la région du Xinjiang est marquée « Turkestan oriental ». Cette carte indique la Manchourie comme un pays séparé, et la Mongolie intérieure est elle aussi présentée comme un nouveau pays indépendant. Tous ces territoires y sont séparés de la « Chine communiste ». La conclusion est simple : cela signifie que certaines personnes souhaitent voir la Chine éclater comme le firent la Yougoslavie et l'URSS. Il est évident que ces rêves sont vains. La séparation du Tibet est inimaginable et seuls des aventuriers politiques, des songeurs irresponsables peuvent souhaiter une chose pareille. C'est sous la gouvernance de la Chine unie que le Tibet a enfin connu un développement économique significatif. Son avenir réside bien évidemment dans le soutien des autorités centrales pour son développement économique et social. Je suis persuadé que l'amélioration des conditions de vie au Tibet fera évoluer l'opinion des Tibétains à l'intérieur comme à l'extérieur.

*QING MU est correspondant pour le Global Times en Allemagne.

 

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