CHINAHOY

26-September-2013

Sun Yang : je l’ai fait !

 

Le 8 septembre 2013, lors des Jeux nationaux de Chine à Shenyang, Sun Yang a participé à la finale du 100 m nage libre messieurs.

 

LU RUCAI, membre de la rédaction

Le 6 août 2013, à son retour d’Espagne, c’est par une horde de fans débordant d’énergie que Sun Yang a été accueilli à l’aéroport international de Xiaoshan à Hangzhou (Zhejiang). Lors de la 15e édition des Championnats du monde de natation, qui a eu lieu à Barcelone, Sun Yang a gagné une collection de trois médailles d’or, sur les épreuves nage libre du 400 m, du 800 m et du 1 500 m. Ses bonnes performances lui ont également valu le titre de meilleur athlète masculin de ce tournoi. Le nageur de 22 ans a commenté sur son microblog : « Il y a dix ans encore, je regardais ce championnat de natation à la télévision. Y participer et remporter des épreuves, c’était pour moi un rêve inaccessible. Mais voilà qu’aujourd’hui, je l’ai fait ! Je tiens d’ailleurs à souligner que ce prix du meilleur athlète masculin revient en fait à toute l’équipe chinoise de la natation. »

Ce jeune homme, qui avait déjà raflé deux médailles d’or en 2012 aux Jeux olympiques de Londres (une sur le 400 m nage libre et l’autre sur le 1 500 m nage libre), avait déjà marqué de son empreinte l’histoire de la natation chinoise. En récidivant à Barcelone, il a de nouveau prouvé l’ampleur de sa force.

Le petit Sun Yang, qui désormais mesure 1,98 m, est né en 1991 à Hangzhou (Zhejiang), une charmante ville située sur la côte est de la Chine. Il a commencé à pratiquer la natation dès son plus jeune âge, puis s’est mis à vouer une admiration pour les deux plus grands noms mondiaux de ce sport, Michael Phelps et Ryan Lochte. Il a déclaré : « Ce sont des confrères qui m’ont appris beaucoup sur le plan technique. »

La réussite de Sun Yang n’est pas le fruit du hasard. Quand il se présente en compétition, il a généralement des écouteurs enfoncés dans les oreilles, le visage sans expression, ne prêtant aucune attention aux acclamations des spectateurs. Cependant, après une victoire, la concentration laisse souvent place à de grands cris et des larmes de joie. En fait, Sun Yang fait preuve d’autant de sérieux en période ordinaire d’entraînement. Voilà déjà 15 ans qu’il pratique la natation, aujourd’hui à raison de 15 000 à 18 000 m par jour, voire parfois 20 000 m.

Depuis 2003, Sun Yang nage aux côtés de Zhu Zhigen, son entraîneur. Celui-ci décrit : « Ce jeune homme est peut-être taciturne, mais il est très travailleur, avec un esprit terre-à-terre. Il s’entraîne consciencieusement et assidûment. Même si je n’étais pas là pour le superviser, il ne relâcherait pas ses efforts. »

Peut-être à cause de sa grande taille, Sun Yang manque encore de force abdominale et de coordination dans ses mouvements. Son ancien entraîneur australien, Denis Cotterell, avait élaboré un programme d’entraînement spécialement pour lui. « Sun Yang a tout pour réussir. Il a vraiment du génie. Un talent rare que les autres n’ont pas et qui l’a mené vers le succès », a-t-il indiqué. Sun Yang affirme qu’il a encore beaucoup à apprendre, mais que ce programme mis en place par Denis lui a permis d’améliorer amplement sa vitesse et son souffle.

Outre ses entraîneurs, Sun Yang peut compter sur le soutien d’une équipe scientifique, qui enregistre dans le détail ses performances, en compétition comme en entraînement. Après analyse de ces données, son entraîneur ajuste les exercices qui lui sont destinés.

Après sa consécration au 400 m nage libre à Barcelone, Sun Yang a éclaté en sanglots sous le coup de l’émotion, car avant cette compétition, il n’avait pas d’entraîneur pour l’aiguiller. « Je devais m’occuper moi-même de tous les aspects de mon entraînement. J’étais forcé de me prendre en main tout seul. » À cette époque, il était particulièrement anxieux avant ce championnat, mais ses bons résultats lui avaient redonné confiance en lui.

Fin août-début septembre 2013, se sont aussi déroulés les XIIe Jeux nationaux de Chine. Sun Yang, représentant sa province natale du Zhejiang, a participé au 100 m, au 200 m, au 400 m, et au 1 500 m nage libre messieurs et à trois épreuves de relais. C’était la première fois que Sun s’essayait au 100 m, désireux de prouver ses capacités de sprinteur.

Après les JO de Londres, Sun Yang a pas mal manqué l’entraînement, consacrant davantage de temps à ses sponsors, ainsi qu’à sa petite amie. Cette situation a fait naître des frictions entre son entraîneur M. Zhu et lui, qui ont débouché sur leur séparation récente. Cette péripétie remet en question l’attitude trop paternaliste des entraîneurs chinois. Mais sans ambages, Denis Cotterell a indiqué que le seul talent ne suffit pas sur la route vers le succès. Il faut encore apprendre à grandir. « Si Sun Yang en prend conscience, il deviendra certainement une véritable star de la natation. »

À seulement 22 ans, le nageur chinois Sun Yang accumule déjà les médailles en compétition internationale. Retour sur le parcours de cette étoile montante de la natation.

 

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