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Le travail temporaire limité par une nouvelle loi
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Le 13 février 2012, des entreprises locales ou installées dans les villes voisines recrutent du personnel sur le marché en plein air de Chendaiwu, dans la ville de Jinjiang (Fujian). |
LIU QIONG, correspondante spéciale
Depuis le 1er juillet dernier, l'amendement de la Loi sur le contrat de travail est entré en vigueur. Cette loi comprend des dispositions sur l'emploi de travailleurs temporaires de sociétés d'intérim.
Récemment, la Chine a publié le projet de règlements sur l'emploi de salariés venant de sociétés d'intérim afin de solliciter l'avis du public. Ces règlements précisent que les entreprises doivent limiter le nombre de salariés envoyés par les sociétés d'intérim. Ceux qui seront affectés à des postes secondaires ne devront pas dépasser 10 % du total des employés alors que ce pourcentage était estimé à entre 20 % et 30 %. Les responsables des ressources humaines des entreprises se demandent si ce pourcentage pourrait être relevé dans les nouveaux règlements. Si la version finale de la loi fixe un plafond à 10 %, comment les entreprises pourront-elles réajuster leur politique à ce sujet ?
Hésitation et attente
Depuis six mois, Xu Huiqun, responsable des ressources humaines de Lianhua Supermaket Holding Co., Ltd, s'affaire à résoudre les problèmes relatifs à l'emploi de travailleurs envoyés par les sociétés d'intérim.
« Pour notre entreprise, limiter le nombre de ces salariés à 10% du total des employés ne serait pas un problème », explique Xu Huiqun. À ce jour, les salariés envoyés par les sociétés d'intérim représentent 15 % du total. Ce pourcentage était de 18 % en 2012 et de 23 % en 2011. « Notre entreprise a déjà procédé à des réajustements deux ans plus tôt, quand la tendance est apparue. »
Ce qui préoccupe Xu, c'est si ce pourcentage est calculé sur le nombre total d'employés du groupe ou sur le nombre d'employés de chaque succursale. S'il s'agit de la deuxième hypothèse, les réajustements seront importants parce qu'au sein même du groupe, différentes entreprises possèdent des taux d'emploi de salariés intérimaires différents. Par exemple, dans certaines entreprises logistiques, le taux de salariés envoyés par les sociétés d'intérim est d'environ 50 %.
Pour résoudre la problématique des entreprises qui dépasseraient le taux légal d'emploi de salariés intérimaires, Xu Huiqun a trois solutions. La première est de choisir les employés se comportant le mieux et travaillant depuis longtemps dans l'entreprise et de transformer leurs contrats en emplois permanents. La deuxième est de confier le travail de certains postes à une autre société. La troisième est de ne plus renouveler les contrats de certains salariés embauchés de cette façon.
Son entreprise appliquant une politique de gestion conforme à la loi, le nouvel amendement ne suscitera pas une augmentation de coût quand ces salariés deviendront employés permanents, selon Xu Huiqun.
Mais pour Zhao Jing, directeur de la sous-traitance des postes de travail de la Career International Consulting, les entreprises qui ont des difficultés à limiter le pourcentage de salariés envoyés par les sociétés d'intérim à 10 % sont celles de l'industrie manufacturière, des télécommunications, de l'électricité et des banques. Dans ces entreprises, le pourcentage de ces salariés atteint souvent les 50 % ou 70 %.
Zhang Wei est un salarié envoyé par une société d'intérim et travaille dans la filiale d'une entreprise étatique d'électricité dans un district du centre de la Chine. Dans son entreprise, les cadres sont des employés permanents qui ont signé un contrat de travail à durée indéterminée, et les autres 500 ou 600 personnes comme Zhang Wei sont des salariés signant des contrats à durée déterminée. Zhang Wei se demande « serons-nous devenus employés permanents ou mis à la porte quand la nouvelle politique sera appliquée ? ».
Le seuil de 10 % est contesté
Beaucoup de professionnels du milieu des ressources humaines pensent que le pourcentage de salariés signant des contrats à durée déterminée doit être décidé en fonction des régions, des industries et des entreprises et qu'il ne faut pas imposer un pourcentage unique à toutes les entreprises.
« Mais les entreprises ne doivent pas prendre les choses à la légère», constate Matsumura Fumi, directrice générale adjointe de CoChi Consulting (Shanghai) Co., Ltd. Selon elle, en plus de la Loi sur le contrat de travail, la Chine a spécialement élaboré des règlements sur les salariés envoyés par les sociétés d'intérim. Ce qui montre que le pays accorde une plus grande importance à ce sujet.
Si la mise à disposition de travailleurs envoyés par les sociétés d'intérim est encadrée, son existence est nécessaire. Wang Zhiyong, chercheur adjoint de l'Institut de la population et de l'économie du travail relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine, a indiqué que les emplois temporaires dans le secteur de la promotion des produits chez les distributeurs ou dans celui des emballeurs dans les industries manufacturières peuvent satisfaire les besoins des entreprises au moment où la main d'œuvre manque.
Néanmoins, dans certaines entreprises les salariés qui signent des contrats à durée déterminée travaillent beaucoup et touchent un salaire modique.
Selon Wang Zhiyong, « l'élaboration de la nouvelle politique est due à l'utilisation excessive de ce type de salariés. » Certaines entreprises utilisent ces salariés parce que leurs effectifs ne sont pas suffisants ou qu'une gestion très pointue le demande. Mais d'autres, qui ne respectent pas la loi, en profitent pour réduire leurs coûts de gestion ou leurs dépenses salariales.
Les entreprises qui utilisent ce type de salariés les affectent dans le secteur des ventes. Leur salaire mensuel varie entre 2 000 et 3 000 yuans. Même les étudiants diplômés signent des contrats à durée déterminée. Après deux ou trois ans, ils obtiendront peut-être un emploi stable. Mais avant ceci, ils ne peuvent pas bénéficier d'avantages comme les primes, les cotisations retraites, etc.
Défi ou opportunité
La CoChi Consulting (Shanghai) Co., Ltd, entreprise fournissant des services en matière de ressources humaines aux entreprises japonaises implantées en Chine, a reçu depuis un mois de nombreuses questions de la part de ses clients : comment réagir aux changements provoqués par la nouvelle politique ?
Une enquête menée en avril par cette société a montré que les employés de 46 % des entreprises japonaises installées en Chine sont des salariés qui signent des contrats à durée déterminée, y compris leurs patrons.
Matsumura Fumi confie que certaines entreprises japonaises utilisent trois types d'employés. Les premiers sont des cols blancs qui, pour la plupart d'entre eux, sont devenus, dès le 1er juillet dernier, des employés en contrats à durée indéterminée. Les deux autres types sont des ouvriers travaillant dans des usines et des vendeurs travaillant dans des boutiques. Pour ces deux derniers cas, les entreprises attendent et cherchent une solution.
Clairement, les deux derniers types de postes ne sont pas irremplaçables et n'exigent pas une haute technique. Si ces employés obtiennent un emploi stable, cela entraînera une grande augmentation de coût pour les entreprises, qui se trouvent déjà dans une situation difficile en raison de la montée du coût de la main d'œuvre. Le coût de gestion augmentera aussi. Comme le taux de démission de ces salariés est élevé, les risques de litiges entre l'employeur et les employés seront élevés. En ce qui concerne l'embauche, prenons pour exemple une usine de climatiseur. Cette usine emploie 3 000 personnes environ. Comme les jeunes nés dans les années 80 et 90 n'aiment pas le travail à la chaîne, ils démissionnent fréquemment. Chaque année, environ 50 % des ouvriers quittent leur travail. Il faut donc embaucher presque 1 500 personnes par an. Pour le moment, ces ouvriers sont fournis par une dizaine de sociétés d'intérim. Si tous ces employés sont embauchés par l'entreprise elle-même dans le futur, le secteur des ressources humaines sera amplifié, et toutes sortes de risques se profileront.
« La nouvelle politique est une limite pour le mode de recrutement des entreprises, mais aussi un choc pour leurs activités », commente Feng Lijuan, experte en ressources humaines de 51job.com. Selon elle, d'un côté, les entreprises doivent réfléchir à comment transformer le mode de fonctionnement de certaines de leurs activités, car une partie devrait être confiée à des entreprises tierces. De l'autre, la limite au pourcentage de salariés signant des contrats à durée déterminée affecte l'expansion aveugle de certaines grandes entreprises.
Matsumura Fumi pense que la tendance d'un mécanisme d'embauche relativement stable préconisé par la Chine serait aussi une opportunité pour les entreprises de réajuster leurs organisations, d'optimiser leurs processus de production et de changer leurs stratégies de développement. Les entreprises doivent élaborer des règlements plus adaptés et des plans de formation pour que les employés puissent y jouer un plus grand rôle.
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