CHINAHOY

4-January-2013

Les trésors du bouddhisme

L'art de la sculpture bouddhique est doté d'une riche histoire en Chine, et les collectionneurs s'arrachent aujourd'hui les plus belles œuvres des dynasties des Ming et des Qing.

 

Tout au long de l'histoire de la civilisation chinoise, la culture religieuse s'est longtemps et largement répandue. Bien qu'il s'agisse d'une religion née à l'étranger, le bouddhisme compte le plus de croyants en Chine et son influence est profondément enracinée au sein du peuple chinois. Ces dernières années, la vie matérielle des Chinois s'est enrichie, tandis que le rythme de la vie est devenu de plus en plus trépidant. Victimes du stress, davantage de gens commencent à chercher une paix intérieure. Le bouddhisme est ainsi redevenu un appui spirituel pour de nombreuses personnes. Les œuvres artistiques liées au bouddhisme, nourries par le capital, éveillent l'intérêt des collectionneurs.

Lors de la vente aux enchères d'automne 2012 de China Guardian Auctions Co. Ltd, la séance nommée « Superbes images bouddhiques en bronze doré » a remporté un franc succès avec un chiffre d'affaires de plus de 48 millions de yuans. Durant cette séance, une statuette de Vajradhara assis, datant de l'époque de l'empereur Xuande (1426-1435) de la dynastie Ming (1368-1644), a été adjugée à 9,89 millions de yuans, le plus haut prix de la séance. Au pied de celle-ci, à l'intérieur, on distingue encore clairement les marques laissées au cours de la fabrication. Ayant une caractéristique prononcée de l'époque, il s'agit d'une statuette dorée exceptionnellement précieuse de la cour de l'empereur Xuande et qui provient de la Chang Foundation (Taiwan). Une autre statuette, de Manjusri assis datant de l'époque de l'empereur Yongle (1403-1424) des Ming, s'est vendue à 3 millions de yuans.

Lors d'une autre séance réservée aux porcelaines, une statuette d'une porcelaine famille rose et aux lignes d'or du bouddha Amitayus assis, datant du règne de l'empereur Qianlong (1736-1795) des Qing (1644-1911), a été adjugée à 10,81 millions de yuans. Avec son air solennel et noble, et son apparence luxueuse, elle a attiré l'attention de nombreux collectionneurs lors de l'avant-première de l'exposition. Conçus de manière ingénieuse et exécutés à la perfection, le flacon et le socle en forme de lotus ont été façonnés séparément et combinent parfaitement la technique impeccable des régions centrales du pays et l'art magnifique du bouddhisme tibétain à la frontière. C'est un exemple typique du style artistique utilisé pour les statues de bouddhas de la cour de l'empereur Qianlong, d'où sa rareté.

Les statues bouddhiques sont apparues entre le Ier siècle avant J.-C. et le IIe siècle de notre ère. Sous les dynasties du Sud et du Nord (420-581), le bouddhisme et la sculpture bouddhique se sont bien développés en Chine, et sous les Tang (618-907), cet art a atteint son apogée. Les quatre trésors du bouddhisme qui demeurent en Chine, les grottes Dunhuang (Gansu), Longmen (Henan), Yungang (Shanxi) et Maijishan (Gansu), abritent de nombreuses statues bouddhiques et niches de bouddhas qui imposent l'admiration. Étant donné que le bouddhisme s'est associé à la tradition et la culture locales au cours de sa propagation, certaines divinités chinoises, par exemple le dieu de la guerre Guangong, sont également présentes dans des temples et œuvres bouddhiques.

Les statues n'ont pas seulement été réalisées en pierre. On a aussi utilisé le bronze doré, le bois, l'argile, le jade, la porcelaine et même le papier. Les statues en bronze doré et en pierre sont en général les plus prisées des collectionneurs. Les gens du milieu appellent celles précédant les Ming et Qing les statues de bouddhas anciennes, ou de bouddhas han, et celles suivant l'époque des Ming et des Qing les statues de bouddhas tibétains.

Le bouddhisme han désigne celui qui a circulé en chinois à l'intérieur de la Chine. L'art de ses statues fait partie intégrante de cette école et présente des caractéristiques variées selon les époques. Les dynasties du Sud et du Nord ont vu des statues minces et élégantes, tandis que sous les Tang, une époque de prospérité où la sculpture bouddhique a atteint son apogée, elles se caractérisaient par leur finesse et leur magnificence, en plus d'un visage plein et d'un corps charnu. Sous les Song (960-1279), les statues présentaient une forme plus populaire et affable. Après les Yuan (1271-1368), à cause des guerres incessantes, l'influence du bouddhisme han s'est graduellement affaiblie et le bouddhisme tibétain a commencé à prendre de l'ampleur. Sur le marché des enchères et des collections, les statues de bouddhas des Ming et des Qing sont les plus appréciées. Celles de l'époque des empereurs Yongle et Xuande avec un visage plein et une forme gracieuse représentent le plus haut niveau de cet art et sont nommées les « statues en bronze doré de Yong Xuan ». Les statues des Qing ont hérité de l'art sophistiqué des Ming et atteint un sommet des statues en bronze doré du bouddhisme tibétain.

En octobre 2006, lors de la vente aux enchères d'automne de Sotheby's à Hong Kong, une statuette dorée de Sakyamuni d'environ 72 cm de haut datant du règne de l'empereur Yongle a été adjugée à 123,59 millions de dollars de Hong Kong (y compris les commissions) pour devenir la plus chère statuette de bouddha chinoise dans le monde. Ce record n'a toujours pas été égalé. Ce prix a aussi redoublé l'engouement des collectionneurs d'œuvres d'art sur le marché chinois. Depuis 2004, les maisons d'enchères ont commencé à organiser des séances réservées aux statues de bouddhas, le marché croît graduellement avec une augmentation annuelle régulière de 20 %. À l'heure actuelle, près de dix séances consacrées aux statues de bouddhas ont lieu en Chine chaque année. Et comme de nombreuses statues ont été dispersées à l'étranger au début du XXe siècle, pour l'instant, un grand nombre de statues sur le marché des enchères de la partie continentale de la Chine sont recueillies à l'étranger.

 

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