CHINAHOY

3-September-2012

Li Keran et son œuvre Shaoshan

Grand nom de la peinture traditionnelle chinoise, Li Keran a peint sur la Révolution des œuvres qui atteignent des prix astronomiques.

La ville de Shaoshan, pays natal de Mao Zedong, est située dans les collines du centre du Hunan. À une époque, nombre de peintres chinois l’ont prise comme sujet, et parmi eux Li Keran (1907-1989), dont l’œuvre Shaoshan, haut lieu de la révolution chinoise et pays natal de Mao Zedong a été adjugée le 12 mai 2012 pour la somme de 124,2 millions de yuans lors des enchères de printemps de la maison China Guardian.

Shaoshan, haut lieu de la révolution chinoise et pays natal de Mao Zedong de Li Keran

PHOTOS : CHINA GUARDIAN AUCTIONS CO. LTD

Cette œuvre de 1974 n’était pas la première que le peintre consacrait à ce sujet, puisqu’il en avait en effet peint deux autres, en 1969 et en 1971. C’est donc après avoir longuement considéré le sujet qu’il a repris son pinceau pour produire cette toile de 141,5 X 243,1 cm, la plus grande des trois. En raison de sa composition parfaite, cette peinture est considérée comme un chef-d’œuvre qui se détache de toutes les autres consacrées aux paysages des hauts lieux de la révolution chinoise. Dans son œuvre, Li Keran a mis en relief l’espace et la narration. Au premier plan, un étang et des pins bien droits occupent une place importante ; le plan médian nous fait voir l’ancienne demeure de Mao Zedong ; le décor d’arrière-plan est formé d’arbres verdoyants. Pour illustrer les faits historiques, le peintre a parsemé sa composition de personnages répartis en groupes. Certains marchent vers la maison, d’autres en sont sortis. On en voit qui posent pour un photographe, et d’autres qui sont assis par terre à discuter. Toute la scène est très vivante.

Mise aux enchères pour la première fois, en 1996, la peinture n’a rapporté que 1,54 million de yuans. Seize ans plus tard, son prix a été multiplié par cent. Originaire de Xuzhou, dans le Jiangsu, Li Keran aimait peindre depuis son enfance. Alors qu’il était âgé d’une dizaine d’années, il a commencé à étudier l’art du paysage. En 1923, il est entré à l’école des Beaux-Arts de Shanghai où il a passé deux ans. En 1929, il est entré à l’institut des arts de Xihu pour étudier la peinture à l’huile. Il y est devenu un disciple apprécié du grand peintre Lin Fengmian (1900-1991). En 1947, il est devenu disciple du maître Qi Baishi (1864-1957), l’un des dix plus grands peintres du XXe siècle auprès de qui il a étudié pendant dix ans. Parallèlement, il a étudié la technique de Huang Binhong (1865-1955), qu’on qualifiait de « premier maître des techniques de l’encre ».

En 1957, Li Keran a visité la République démocratique d’Allemagne. Il y a peint un grand nombre d’œuvres sur le vif. En adaptant à l’encre les techniques de la peinture occidentale moderne, il a rompu avec les modèles conventionnels de la peinture traditionnelle chinoise. Il a donné une touche originale et moderne à ses œuvres et mis au point son propre style. En 1979, il a été élu vice-président de l’Association des artistes peintres de Chine et a été nommé directeur de l’Institut de recherche sur la peintre traditionnelle chinoise (devenu depuis l’Académie nationale de la peinture chinoise).

Forêt d’érables de Li Keran

PHOTOS : CHINA GUARDIAN AUCTIONS CO. LTD

Li Keran a organisé maintes expositions personnelles. Ses œuvres les plus marquantes comprennent Les montagnes rougies, Paysages de la rivière Lijiang, En admiration devant la montagne, Longue marche et Le mont Jinggang. Lors des enchères de la maison China Guardian, ses œuvres retiennent toujours l’attention. En 2010, lors de la séance d’automne, Longue marche, une œuvre peinte en 1959 pour célébrer le dixième anniversaire de la fondation de la Chine nouvelle, a été adjugée pour 107,52 millions de yuans, un record pour les peintures et calligraphies chinoises modernes et contemporaines. Lors de la séance d’automne 2011, Forêt d’érables, peinte en 1963, s’est vendue 36,8 millions de yuans et une autre œuvre, Armée passant le Yangtsé, a été vendue pour 12,057 millions de yuans.

L’engouement pour les œuvres de Li Keran n’a pas l’air de devoir prendre fin. Lors de la séance d’enchères de juin 2012, son œuvre Les montagnes rougies, peinte en 1964 et dont le titre est tiré d’un vers d’un poème de Mao Zedong, s’est vendue 293 millions de yuans. Ces prix, toujours plus élevés, prouvent assurément que Li Keran, grand peintre de la peinture traditionnelle chinoise, est reconnu par le marché.

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