Parfum philosophique des peintures de Fan Yang

LU HANG

Originaire de Nantong (province du Jiangsu), Fan Yang est né en janvier 1955, à Hong Kong. Il est entré à l'Institut de recherche d'art et d'artisanat de Nantong en 1972. « Apprendre la peinture, l'artisanat folklorique et le découpage de papier, dessiner le brouillon de la borderie, imiter les anciennes œuvres, s'exercer au croquis… Il s'agissait d'un exercice très strict », nous détaille Fan Yang.

En 1978, il est admis à la faculté des beaux-arts de l'Institut normal de Nanjing, dans lequel de grands maîtres tels que Lu Fengzi (1886-1959), Xu Beihong (1895-1953), Chen Zhifo (1896-1962), Fu Baoshi (1904-1965) et Lu Sibai (1905-1973) enseignaient. Au cours de ces quatre ans d'études, Fan Yang a appris le croquis, la calligraphie et la peinture traditionnelle chinoise, mais aussi les beaux-arts occidentaux. Après l'obtention de son diplôme, il resta dans cette école en tant que professeur. Quelques années plus tard, il fut nommé directeur de la faculté des beaux-arts relevant de l'Université normale de Nanjing. Aujourd'hui, Fan Yang assume plusieurs fonctions : il est à la fois directeur adjoint de l'Académie de peinture traditionnelle chinoise relevant de l'Académie nationale de peinture de Chine, ainsi que directeur de l'Académie de peinture et de calligraphie de Nanjing.

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, Fan Yang crée à une vitesse vertigineuse. Il explore la conception artistique et fait de plus en plus sentir un naturalisme, une fluidité et une souplesse dans ses créations.

Malgré l'impression première de légèreté qu'elles donnent, les peintures de Fan Yang font toutes preuve d'une grande profondeur et force. Fort d'une compréhension très personnelle de la peinture traditionnelle au style plutôt vigoureux, il s'inspire des peintures de la dynastie des Song (960-1279) et des Yuan (1271-1368), ainsi que des œuvres de Huang Binhong (1865-1955). Doté d'un esprit ouvert, il lit beaucoup, étudie l'histoire et la théorie de la peinture, explore les albums. Par ailleurs, il attache une haute importance à sa culture personnelle et essaie de rester proche de la nature, qui constitue la base de son style pictural.

La peinture de Fan Yang possède une autre particularité : l'artiste est capable de concevoir des paysages naturels très vivants, sans aucune trace d'artifices. Ceci résulte probablement de sa compréhension et de sa pratique du zen (une branche du bouddhisme). Selon la théorie zen, l'éveil représente un instant de connaissance globale transcendant. Au moment de cet éveil, un contact sensoriel direct se forme entre l'être individuel et le monde extérieur, durant lequel on peut toucher à l'essence spirituelle du monde naturel et à ses mystères.

En plus d'être peintre, Fan Yang est également concepteur artistique. Il a conçu plusieurs séries de timbres, dont celles sur le lac Taihu (1995) et les paysages pittoresques de Putuo (1999), qui ont été émis par la Poste chinoise.

« Je ne sais rien faire d'autre que peindre, déclare Fan Yang. Je continuerai à peindre jusqu'au dernier soupir de ma vie, sans penser à la richesse. Pour moi, chaque œuvre est une nouvelle répétition, une nouvelle compréhension. »

La Chine au présent