Aide médicale à l’intention des régions peu développées
― Propos de Yang Erzhong, directeur du Bureau de contrôle de la sécurité sanitaire, des produits alimentaires et pharmaceutiques du district de Dafang

LI YUAN, membre de la rédaction

Bijie, une région peuplée d’une vingtaine d’ethnies (entre autres les Han, Yi, Miao, Bai, Gelao), dans la province du Guizhou, compte parmi les régions les plus pauvres de Chine.

En août 1983, j’ai commencé ma carrière professionnelle en tant que pharmacien à l’Hôpital du peuple du district de Dafang, dans la région de Bijie. Actuellement, je suis directeur du Bureau de contrôle de la sécurité sanitaire, des produits alimentaires et pharmaceutiques du district de Dafang. Cela explique le fait que je connais bien le programme d’aide médicale pour les régions montagneuses pauvres de Bijie, appliqué à l’essai par le Comité central (CC) du Parti démocratique paysan et ouvrier de Chine (PDPOC), de concert avec des organismes tels que la Fondation de développement des services médicaux et sanitaires de Chine et la Société nationale de la Croix-Rouge de Chine.

Le PDPOC est l’un des huit partis qui, avec le Parti communiste chinois (PCC), participent à la gouvernance de l’État en vertu du système de collaboration multipartite et de consultations politiques; les sept autres sont le Comité révolutionnaire du Guomindang de Chine, la Ligue démocratique de Chine, l’Association pour la construction démocratique de Chine, l’Association chinoise pour le progrès de la démocratie, le Parti Zhigong de Chine, la Société Jiusan et la Ligue pour l’autonomie démocratique de Taiwan. Pour souligner le fait que les partis participant à la gouvernance de l’État et le parti au pouvoir travaillent ensemble à l’intérêt national et au bien-être du peuple, le PDPOC a baptisé le programme d’aide médicale du nom de Tongxin, ce qui veut dire « agir d’un même cœur ».

En fait, dès 1994, le CC du PDPOC a désigné Dafang comme district bénéficiaire de son aide dans la lutte contre la pauvreté. Depuis 18 ans, ce parti y a donc entrepris de vastes activités d’assistance vouée à l’éradication de la pauvreté, notamment le développement des technologies agricoles, la formation du personnel, de même que l’aide destinée aux élèves et aux enseignants. Étant donné que les membres du PDPOC sont pour la plupart des intellectuels des échelons moyen et supérieur des milieux médicaux et sanitaires, les projets liés à ces domaines constituent naturellement la priorité de l’assistance ciblée de ce parti à Dafang.

Le début de mes relations avec le PDPOC remonte à 2010. En octobre de cette année-là, comme directeur du Bureau de la santé de Dafang, j’ai eu à visiter quelque 300 centres de soins de canton et de village, répartis dans les 34 cantons et bourgs du district. J’y ai constaté que, dans de nombreux centres de soins, des équipements médicaux restaient inutilisés à cause du manque de connaissances sur la façon de le faire; je trouvais cela désolant. C’est justement à ce moment-là qu’un responsable du PDPOC m’a contacté.

Après d’intenses discussions, j’ai proposé un projet de transformation qui a été accepté par le PDPOC. Le projet a débuté par trois centres à titre expérimental. Le PDPOC a affecté des fonds à hauteur de 30 000 yuans pour un centre de soins de village et de 800 000 yuans pour le centre de canton. Ce projet couvrait la transformation des infrastructures, la formation du personnel et l’équipement de bureaux. Trois mois plus tard, Sang Weiguo, président du CC du PDPOC, est venu en personne vérifier les résultats de cette transformation et s’en est déclaré satisfait. Par la suite, le PDPOC a décidé d’accorder, pour les quelques années à venir, plus de 50 millions de yuans en espèces et matériel, dans l’intention de soutenir la réforme du système médical et sanitaire de Dafang et de promouvoir l’application de la standardisation pilote des centres de soins de canton, de bourg et de village.

Le soutien du PDPOC a encouragé le gouvernement du district à accroître lui aussi son apport : pas moins de 10 millions de yuans par an destinés aux services médicaux et sanitaires de Dafang. Dans ce contexte, dès août 2011, la standardisation pilote des services médicaux et sanitaires a été appliquée à grande échelle dans le district. Cette démarche comprenait deux actions menées de front : la transformation des infrastructures et la formation du personnel. Les travaux de transformation, d’entretien et d’agrandissement des infrastructures sont déjà achevés dans 31 centres de soins de canton et de bourg et dans 146 centres de soins de village, qui sont dotés d’équipement de 29 catégories totalisant 1 886 pièces de matériel médical. De surcroît, 1 281 travailleurs médicaux et sanitaires ont été formés.

En tenant compte des maladies courantes dans notre région, à l’arsenal médical rural qui, autrefois, n’était composé que du trio primitif ― stéthoscope, tensiomètre et thermomètre — , le district a ajouté du matériel d’examen dont, entre autres appareil de radiographie, appareil d’échographie de type B, analyseur automatique de sang, chaise à perfusion et analyseur d’urine. Grâce à ces équipements, les centres de soins de canton et de bourg sont à même d’établir le dossier de santé familial des résidants qui vivent dans le territoire qu’ils desservent. Quand les jours de collecte des informations tombaient au même moment que la foire rurale, les villageois en profitaient pour passer gratuitement un examen médical au centre. Celui-ci recevait parfois jusqu’à 200 personnes par jour. Pour ceux qui ne pouvaient s’y rendre, les médecins offraient un service à domicile. Une fois le dossier de santé établi, les médecins ont placé les patients souffrant de maladies chroniques, dont l’hypertension et le diabète, sous contrôle quotidien et ils leur rendaient visite régulièrement, empêchant ainsi leurs conditions de se détériorer.

Nous avons aussi amélioré les instruments de traitement en médecine traditionnelle chinoise (MTC) qui fait l’objet d’un bon accueil auprès des gens ordinaires. Les thérapies en MTC, notamment l’acupuncture, le massage et l’application de ventouses, se sont avérées efficaces pour certaines maladies chroniques courantes dans le Guizhou, entre autres les problèmes respiratoires, la gastro-entérite et les rhumatismes.

Vu que Dafang se trouve dans une région montagneuse pauvre, il arrive que des villageois malades doivent parcourir une cinquantaine de kilomètres pour aller se faire soigner. Étant donné cette situation, le PDPOC a fait don de 18 véhicules servant d’hôpitaux mobiles, d’une valeur de 5,51 millions de yuans, et il a formé 171 urgentistes. Ces véhicules et 12 autres équipés par le gouvernement provincial sont maintenant en service dans 28 centres de soins de canton et de bourg de Dafang.

Dans les régions éloignées, le plus grave problème est le manque de personnes qualifiées pour offrir les services médicaux dans les bourgs et cantons. Pour pallier cette situation, nous avons mis au point un mécanisme de récompense et avons élaboré un plan de formation des talents à court, moyen et long terme. Le court terme vise à développer les services médicaux de base, le moyen terme est destiné à résoudre les problèmes techniques difficiles, alors que le long terme assure le développement soutenu. Le PDPOC a envoyé régulièrement des bénévoles pour donner des formations de court terme à nos travailleurs médicaux et il nous a aussi aidés à contacter de grands hôpitaux généralistes de Tianjin et de Shanghai pour la formation à moyen et à long terme. Tous ces efforts ont contribué à améliorer la capacité des travailleurs médicaux locaux.

Depuis la mise en place du programme d’aide médicale, les services médicaux et sanitaires ruraux de Dafang ont repris de la vigueur. Tous ont apprécié hautement notre travail fructueux, que ce soit les dirigeants et experts qui sont venus effectuer des contrôles, et les gens ordinaires. Tous ces progrès, nous les attribuons beaucoup à l’aide généreuse du PDPOC.