CHINAHOY

1-June-2015

Prévor contribue à la sécurité au travail en Chine

 

 

MA HUIYUAN, membre de la rédaction

 

 

« Mieux vaut prévenir que guérir » : une maxime que Prévor s’attache à faire valoir dans les professions menacées par des risques chimiques, notamment en Chine.

 

 

 

Chaque année, au mois de juin, la Chine célèbre le « mois de la sécurité au travail ». En 2015, à cette occasion, Prévor, leader français dans le domaine de la protection contre les risques chimiques, a organisé en coopération avec les autorités chinoises (dont l’Administration générale pour le contrôle de la sécurité au travail) le 3e congrès du Chemical Risks Exchange Group. Prévor contribue à protéger les travailleurs contre les risques chimiques en Chine depuis maintenant une dizaine d’années. C’est dans leur bureau installé à Beijing que Joël Blomet, président du groupe, et Laura Villette, directrice générale pour la zone Chine, nous ont reçus pour nous présenter l’histoire du développement de Prévor en Chine.

 

Familiale et globale

 

« Prévor est une entreprise familiale qui a toujours comme objectif de mettre à profit son savoir-faire pour sauver des vies », résume ainsi M. Blomet. La famille Prévor s’était lancée dans l’industrie chimique en 1850 en œuvrant à la bonne santé des travailleurs. Après un siècle de développement et de transformation, est née en 1959 l’entreprise telle qu’on la connaît aujourd’hui, orientée vers la maîtrise des risques chimiques en entreprise. Prévor s’engage alors notamment à trouver des solutions pour les pompiers ou autres travailleurs faisant face soit à des risques de projections de produits toxiques ou corrosifs, soit à des pollutions dues à des déversements de produits contaminants. Des spécialistes et chercheurs du groupe venant de l’Europe et des États-Unis ont ainsi coopéré pour établir, au fil d’essais et d’études cliniques, une banque de données massive de produits chimiques, permettant à ce jour d’accéder à des informations spécifiques sur plus de 25 000 produits. Grâce à ces recherches, Prévor est parvenu à concevoir des solutions capables de réduire les risques chimiques et d’apporter des réponses aussi innovantes qu’efficaces à cet effet. « Prévoir et sauver » : tel est le slogan de Prévor qui cherche à minimiser l’impact des éventuels accidents.

 

« Je suis chimiste ; ma sœur est médecin. Et aujourd’hui, nous comptons dans nos rangs une vingtaine de chercheurs qui nous accompagnent depuis très longtemps. Notre objectif premier consiste à améliorer constamment les méthodes de prise en charge d’urgences chimiques et dans ce but, nous avons développé un éventail de produits ciblés. » Cette entreprise familiale fonctionne suivant deux modes. Tout d’abord, un circuit fermé, où l’équipe de Prévor effectue en interne des essais moléculaires pour arriver aux résultats escomptés. Ensuite, un circuit ouvert, selon lequel Prévor partage ses découvertes avec des instituts de recherche et des universités dans le monde entier, afin de pousser encore plus loin la recherche et l’innovation. « Nous menons des essais sur le venin de serpent avec le Brésil. En Chine, nous avons entamé des recherches conjointes avec l’école militaire de Lang-fang sur la capacité de décontamination des polluants. Nous menons encore des études en Allemagne sur des gouttes pour les yeux et des produits de cicatrisation, ainsi qu’en Belgique dans le domaine de la biologie. Nous avons éalement des coopérations avec les États-Unis et l’Italie », nous explique M. Blomet. Avant d’ajouter : « Nous espérons partager nos connaissances avec le monde entier et servir au mieux les intérêts de tous. »

 

Interrogé sur les débuts de Prévor en Chine, M. Blomet se rappelle : « Il s’agit d’une très belle histoire ! » C’était en 1997. Sun Lun, directeur général d’alors du Corps des pompiers relevant du ministère chinois de la sécurtié publique, a mené une délégation en visite en France. M. Blomet a été amené à rencontrer cette délégation et leur a fait une présentation scientifique sur les maladies affectant les diverses professions et les soins d’urgence associés. Peu de temps après, la partie chinoise a invité M. Blomet à venir présenter un rapport en la matière en Chine. « La première présentation que j’ai réalisée pour une entreprise chinoise, c’était dans une raffinerie de pétrole. J’étais un petit Français face à une cinquantaine de Chinois. Un peu mal à l’aise, je peinais à entamer mon discours. Mais juste à ce moment-là, un jeune Chinois s’est levé et m’a demandé : “Je travaille au processus d’alkylation dans la raffinerie. J’ai un camarade qui s’est gravement blessé il y a trois semaines avec de l’acide fluorhydrique. J’ai très peur. Que pouvez-vous faire pour nous ?” C’est alors que j’ai su comment mener ma formation. À vrai dire, tous les ouvriers du monde, qu’ils travaillent en France ou en Chine, sont confrontés aux mêmes problèmes. » À ce moment-là, Prévor a équipé en matériel de protection et de premiers soins les sapeurs-pompiers dans 33 villes chinoises. Depuis lors, M. Blomet donne des séminaires et des formations tous les ans en Chine à l’intention des pompiers ou des ouvriers à l’œuvre dans les usines chimiques. « Notre principe, c’est de toujours bien former les gens qui utilisent nos produits, où ce soit dans le monde. » En 2007, Prévor a ouvert un bureau à Beijing.

 

M. Blomet se souvient de son premier voyage en Chine : « La partie chinoise m’a convié à venir dans le pays au moment de mes vacances. Par respect envers ma famille, elle m’a proposé d’amener ma femme et mes enfants. Ce fut un voyage magnifique ! Nous avons visité la Chine pendant trois semaines. J’ai été fasciné et frappé par ce pays au fil de mes visites. J’ai découvert une Chine puissante dotée néanmoins d’une culture raffinée. Mes enfants aussi ont été séduits par ce pays. D’ailleurs, ils ont tous appris le chinois. »

 

Suivre de près les clients

 

« Nous coopérons avec la Chine dans tous les domaines où nous sommes en mesure d’apporter quelque chose. Nos échanges s’effectuent donc à plusieurs niveaux, explique M. Blomet. Nous y partageons nos connaissances de sorte que les risques chimiques soient davantage pris en considération. Nous dispensons périodiquement des présentations et des formations dans le pays pour nos clients ainsi que pour les ouvriers sujets à des dangers chimiques. En outre, nous suivons de près l’expérience de nos clients pour améliorer notre offre. Nous continuons à délivrer des renseignements détaillés sur la prise en charge des risques chimiques, tant au niveau des employés que de leurs responsables. Nous invitons aussi chaque année des spécialistes chinois à venir étudier en France. »

 

La directrice du bureau chinois, Laura Villette, déclare : « Si nos clients ont besoin d’une formation, où que ce soit et même s’il n’y a qu’un seul ouvrier à former, nous répondons présent. Nos produits sont ainsi utilisés dans toutes les régions de Chine à l’exception du Tibet. Nous organisons des séminaires publics chaque mois à travers toute la Chine pour indiquer comment se protéger contre les risques chimiques. »

 

En 2012, en coopération avec le Centre d’échanges internationaux de l’Administration générale pour le contrôle de la sécurité au travail, Prévor a créé une plate-forme ouverte et intersectorielle afin de mieux diffuser les données sur les risques chimiques et leur maîtrise : le Chemical Risks Exchange Group (CREG). Le CREG a déjà organisé deux congrès, et préparé aujourd’hui le troisième (25-27 juin 2015). Parmi les experts invités cette année, figurent des spécialistes et des chercheurs venant de Chine, France, Belgique, Allemagne et Inde, dont notamment le directeur de l’INRS. Les deux premières éditions de 2012 et 2014 portaient respectivement sur « l’identification des risques chimiques sur les lieux de travail » et « les bonnes pratiques et la communication pour gérer les risques chimiques ». Le thème à l’honneur pour la 3e édition est « les équipements de protection individuelle pour se prémunir contre les risques chimiques ». Les congrès du CREG sont traduits simultanément en trois langues : chinois, anglais et français, pour permettre à tous les experts et participants de mieux partager leurs savoirs et expériences.

 

« Notre objectif est de rassembler les expériences de chacun et de transmettre toutes ces connaissances sur les risques chimiques, de façon à ce que la collectivité dresse un ensemble de méthodes qui soient à la fois efficaces et applicables. » M. Blomet estime que la législation américaine en matière de maîtrise des risques chimiques est assez conceptuelle et parfois superficielle, tandis que les règles européennes sont très pointues mais pas toujours faciles à comprendre. Il espère donc que la Chine se dotera d’un système adapté à ses conditions. Pour ce faire, Prévor multiplie les réunions de travail depuis deux ans et conduit des enquêtes auprès d’entreprises chinoises exposées aux risques chimiques, afin de déterminer quels sont les sujets les plus urgents à traiter.

 

Une forte demande

 

« Je pense que l’on accorde la même importance à la sécurité au travail en Chine et en Europe, on y perçoit cette même volonté de protéger les employés. En Chine comme en France, c’est la méconnaissance des risques qui engendre des accidents. Peut-être qu’en France, les incidents sont moins fréquents. Il ne faut pas croire, les grandes entreprises chinoises disposent elles aussi de règles de sécurité complètes. Seulement la mise en œuvre de celles-ci est peut-être moins stricte que chez nous. Mais La Chine avance à grands pas et est en train de régler des problèmes de fond. » M. Blomet nous indique qu’à mesure que le pays se développe économiquement, le gouvernement chinois prête plus d’attention à la sécurité au travail. « Le professionnalisme des sapeurs-pompiers est un bon exemple. En 20 ans, les pompiers chinois ont modernisé leurs équipements. Et derrière ces nouveautés, il faut encore observer davantage d’améliorations apportées à la formation et aux méthodes déployées pour faire face aux situations d’urgence. »

 

M. Blomet et Laura Villette ont tous deux exprimé que le développement inégal de la Chine se reflète à travers les divers degrés de sécurité au travail. « Il existe en Chine des zones ultra-modernes, à faire pâlir d’envie les Occidentaux, mais également des zones plus enclavées, plus rurales et bien moins développées. Ces régions sont généralement mal desservies en routes, les hôpitaux sont souvent très loin, de sorte qu’il est difficile pour un travailleur blessé de recevoir des soins en temps optimal. Dans ces lieux, la demande à l’égard de nos produits est d’autant plus forte pour assurer la sécurité des employés. » M. Blomet nous dit qu’à l’avenir, Prévor souhaite encore approfondir ses coopérations avec la Chine afin de mieux y garantir la sécurité des professionnels contre les risques chimiques et « prévoir les risques pour sauver des vies ».

 

 

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