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Les relations interpartis favorisent le partenariat stratégique sino-africain
ZHONG WEIYUN*

Le 18 juillet 2012, le président chinois Hu Jintao accueille le président sud-africain Jacob Zuma, venu à Beijing pour participer au Forum sur la coopération sino-africaine.
En juillet dernier à Beijing, lors de son entrevue avec les dirigeants chinois Hu Jintao et Xi Jinping, Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud, a plus particulièrement évoqué les relations entre le Congrès national africain (sigle anglais ANC) et le Parti communiste chinois (PCC), et il s’est déclaré satisfait de leur état actuel. À son avis, de nombreux membres du Comité exécutif national de l’ANC ont participé au programme de perfectionnement organisé par le PCC spécialement à leur intention, et ils en ont tiré grand profit. Ce programme a permis de resserrer grandement les liens entre les deux partis.
Les rapports entre le PCC et l’ANC sont représentatifs de ceux entre les partis politiques chinois et africains, car ils forment un paysage particulier dans les relations sino-africaines. De plus, les rapports entre ces partis constituent un aspect distinctif de la diplomatie chinoise par rapport à celle des autres grands pays vis-à-vis de l’Afrique. Ces rapports jouent un rôle considérable pour consolider l’assise politique du nouveau partenariat stratégique sino-africain.
Des contacts marqués par une histoire très ancienne
Les contacts entre les partis chinois et africains datent des années 1950. À cette époque, le PCC n’avait établi de relations officielles qu’avec les partis d’idéologie communiste dans le monde, et les organisations de libération nationale de beaucoup de pays africains envoyaient alors des délégations en visite en Chine.
Elles venaient soit y chercher du soutien politique, moral et matériel, soit y suivre une formation politique et militaire. Dans la plupart des cas, ces délégations étaient les invitées d’ONG, mais elles prenaient aussi contact avec les services intéressés du PCC.
À la fin des années 1970, le PCC a révisé ses principes de relations étrangères et a commencé à établir des relations officielles avec d’autres partis africains. Une série de partis de pays africains, notamment les partis au pouvoir, ont alors établi des relations avec le PCC. En 1988, seulement pour les pays de l’Afrique subsaharienne, on comptait une quarantaine de partis qui étaient en contact avec le PCC.
Dans l’Afrique du début des années 1990, la vague dite de la « démocratie pluripartite » a eu un impact négatif sur les relations entre les partis chinois et africains. Étant donné qu’un certain nombre de partis en relation avec le PCC avaient perdu le pouvoir et que les partis nouvellement fondés ou arrivés au pouvoir avaient peu de connaissances sur le PCC, les relations entre les partis politiques chinois et africains ont connu un recul. Pourtant, après le milieu des années 1990, les échanges entre les partis africains et le PCC se sont faits plus fréquents. Ainsi, graduellement, ce dernier a établi des rapports avec plusieurs nouveaux partis.
À l’aube du nouveau siècle, avec la stabilisation graduelle de la situation politique dans les pays africains, les partis politiques de ces pays, plus spécialement les partis au pouvoir, ont manifesté une envie croissante de développer leurs échanges avec le PCC. Les relations entre les partis chinois et africains ont alors connu un essor vigoureux. Actuellement, le PCC maintient des contacts avec 81 partis politiques africains, dont la moitié sont des partis au pouvoir, et les autres sont ceux, entre autres, qui participent à l’administration.

Le vice-président chinois Xi Jinping rencontre une délégation dirigée par le secrétaire général de l’ANC Gwede Mantashe, le 10 octobre 2011.
Intensification continue des échanges d’expé-riences
Les hauts dirigeants du PCC ont dirigé fréquemment des visites de délégations du Parti dans des pays africains ; selon les statistiques disponibles, parmi ceux qui l’ont fait, on compte, entre autres, les membres du Comité permanent du Bureau politique du XVIe et du XVIIe Comité central (CC) du PCC, Wu Guanzheng, Li Changchun, He Guoqiang et Zhou Yongkang. À ces derniers s’ajoutent plusieurs membres du Bureau politique et des membres du Secrétariat du XVIe et du XVIIe CC du PCC. De surcroît, le PCC envoie chaque année en Afrique une dizaine d’autres délégations ayant à leur tête des dirigeants des échelons provincial et ministériel. Parallèlement, tous les ans, le PCC invite en Chine une vingtaine de missions composées de dirigeants de haut niveau des partis africains. Avant de devenir le plus haut dirigeant de l’État, les présidents Jacob Zuma, de l’Afrique du Sud, Hifikepunye Pohamba, de la Namibie, et Armando Guebuza, du Mozambique, ont tous été à la tête d’une délégation de leur parti qui, à l’invitation du PCC, effectuait alors des visites en Chine.
En juin 2008, lors de sa visite en Chine à l’invitation du PCC, le président Zuma de l’ANC a exprimé au secrétaire général Hu Jintao l’espoir que le PCC aide à former les membres du Comité exécutif national de l’ANC ; Hu Jintao y a réagi favorablement. En vertu du consensus auquel sont parvenus les plus hauts dirigeants des deux partis, le PCC a élaboré un plan de formation thématique par étapes et en groupes ; puis, répartis en quatre groupes, 56 membres de ce Comité de l’ANC ont suivi une formation ayant pour thème « De la révolution à l’exercice du pouvoir : théorie et pratique des partis au pouvoir en Chine et en Afrique du Sud ».
En octobre 2011, le secrétaire général de l’ANC Gwede Mantashe a dirigé le 4e groupe de formation en Chine. Au cours de son entretien avec Xi Jinping, membre du Comité permanent du Bureau politique du CC du PCC et vice-président de la Chine, il a souligné que tous les membres de la délégation étaient heureux de venir en visite en Chine et d’y suivre une formation. À son avis, ils éprouvent une grande admiration pour les succès remarquables qu’a remportés le peuple chinois dans la construction du pays sous la direction du PCC ; selon lui, les expériences du PCC en matière de gouvernance et sa théorie relative à la fondation du Parti méritent que l’ANC apprenne d’elles et s’en inspire.
Des partis autres que l’ANC, dont le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien et l’Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patrio-tique, ont eux aussi envoyé par étapes et en groupes des cadres supérieurs venus en missions d’étude et de formation en Chine. En fait, le PCC et les partis africains nourrissent tous le désir de se connaître et d’apprendre l’un de l’autre. Ces partis, notamment ceux qui sont au pouvoir, souhaitent s’inspirer des approches et des expériences du PCC en ce qui concerne l’édification du Parti et la direction de la construction du pays. Beaucoup de partis ont précisément exprimé leur souhait que le PCC les aide à former des cadres supérieurs. Quant au PCC, dans le but d’emprunter des idées pour l’édification globale du Parti au cours de la nouvelle période, il attache aussi une grande importance à l’étude des expériences de gouvernance des grands et anciens partis africains qui exercent le pouvoir depuis longtemps. Ces dernières années, le nombre de cadres des partis africains qui sont venus en mission d’étude et de formation en Chine a augmenté d’année en année, et ce nombre pourrait atteindre 750 en 2012. Ces échanges s’effectuent sous des formes diverses, avec des cours destinés à un parti d’un seul pays ou à plusieurs partis en provenance de divers pays. Pour ces échanges, les thèmes sont aussi riches que variés, allant de l’édification du Parti, au développement économique et à la lutte contre la pauvreté, en passant par le travail des jeunes et des femmes. À la demande de certains partis africains, le PCC a aussi envoyé des groupes d’experts dans leur pays pour les informer, concernant la Chine et le PCC, de la situation qui y prévaut de même que de leurs approches, ce qui a été fort bien accueilli.
Perpétuer l’amitié traditionnelle entre la Chine et l’Afrique
La Chine et l'Afrique sont de vieux amis, mais quand les dirigeants de la vieille génération, tant chinois qu’africains, ont quitté peu à peu la scène poli-tique, la façon de transmettre cette amitié à la jeune génération est devenue une tâche commune. Sam Nujoma, président fondateur de la République de Namibie, avait reçu une formation politique et militaire en Chine pour l’aider dans sa lutte pour l'indépendance nationale. Il a visité la Chine à dix-sept reprises, et il éprouve des sentiments profonds à son égard. Lors de sa dernière visite en Chine, M. Nujoma a confié à un dirigeant chinois qu’avec le temps, les Namibiens avaient même oublié les noms des instructeurs chinois qui avaient formé les combattants de la liberté namibiens. Il a suggéré que cette histoire soit conservée par écrit pour éduquer la jeune génération des deux pays. Sur la proposition du parti SWAPO (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), en mai 2011 à Windhoek, le Ier Forum des jeunes dirigeants Chine-Afrique a été tenu conjointement par le PCC et le parti SWAPO. Ce forum a réuni environ 200 représentants de la jeunesse de Chine et de 18 pays africains. Autour du thème « Transmettre l’amitié et avancer main dans la main », les participants ont tenu des discussions en profondeur sur l’histoire des relations sino-africaines et sur leur état actuel, ainsi que sur les opportunités et les défis dans le nouveau contexte. Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture du forum, Wu Bangguo, président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine, a déclaré que consolider l'amitié traditionnelle entre la Chine et l'Afrique, promouvoir la coopération pragmatique et favoriser le développement commun sont des aspirations partagées par les 2,3 milliards de Chinois et d’Africains, et notamment les jeunes. Le président Hifikepunye Pohamba de la Namibie et d’autres dirigeants namibiens ont évoqué, à partir de leurs propres expériences, l’amitié entre la Chine et l’Afrique, en appelant les jeunes à perpétuer et à faire valoir l’esprit de solidarité et de coopération. « De Bandung en 1955, à Windhoek en 2011, en passant par Beijing en 2000, fut un long voyage plein d’épreuves, a fait remarquer Hifikepunye Pohamba. Dans sa coopération avec l’Afrique, la Chine a surmonté les difficultés au cours de ce processus, et fidèle à sa parole, elle a rehaussé son prestige dans ce continent et s’est fait des amis. »
En juin 2012, le IIe Forum des jeunes dirigeants Chine-Afrique s’est tenu à Beijing. Environ 300 représentants des jeunes dirigeants de la Chine et de 38 pays africains y ont participé. Jia Qinglin, membre du Comité permanent du Bureau politique du CC du PCC et président du Comité national de la CCPPC, ainsi que Sam Nujoma et d’autres dirigeants africains y étaient également présents. Les participants ont eu des discussions animées autour du thème « Coopération Chine-Afrique et développement de la jeunesse », et ils sont parvenus à un large consensus. Le forum a adopté la Déclaration de Beijing du Forum des jeunes dirigeants Chine-Afrique.
Ce forum représente à la fois un lieu permettant de faire revivre l’amitié traditionnelle et une nouvelle tribune pour explorer la coopération. Les deux parties ont convenu d’institutionnaliser le Forum des jeunes dirigeants Chine-Afrique; il aura lieu tous les trois ans, alternativement en Chine et en Afrique.
Promouvoir la coopération pragmatique
Dans les échanges interpartis, la Chine et l’Afrique abordent à la fois la politique et l’économie. La façon de promouvoir la coopération économique et commerciale entre les pays grâce aux relations entre les partis est un thème récurrent dans ce type d’échanges. En fait, promouvoir la coopération économique et commerciale par l’intermédiaire des relations entre les partis est l'aspiration partagée par le PCC et les partis politiques des pays africains. À l'ère du multipartisme, alors qu’ils doivent obtenir la reconnaissance de leur population par leur performance en matière de gouvernance, les partis au pouvoir des pays africains espèrent promouvoir la coopération avec la Chine grâce aux échanges entre les partis. Le PCC espère également consolider davantage les relations Chine-Afrique par la coopération économique et commerciale.
Les visites en Afrique de délégations menées par les hauts dirigeants du PCC ont souvent contribué à la réalisation d’importants projets de coopération. En 2006, la visite au Gabon d’une délégation du PCC conduite par Wu Guanzheng a concouru à la coopération entre les deux pays dans l’exploitation du minerai de fer, avec un investissement prévu de plusieurs milliards de dollars ; sa visite à Madagascar a permis de résoudre les problèmes et les dangers latents qui existaient dans la coopération économique et commerciale bilatérale avec ce pays. En 2009, lors de la visite au Soudan d’une délégation du PCC menée par Zhou Yongkang, une dizaine d’accords de coopération ont été signés entre des organismes et des entreprises des deux pays. En janvier 2012, lorsqu’une délégation conduite par Li Yuanchao a visité le Rwanda, l’Ouganda, le Sud-Soudan et le Soudan, plusieurs accords bilatéraux de coopération ont également été signés entre des organismes concernés de la Chine et de chacun de ces pays.
Quand des responsables des comités du Parti de provinces ou de municipalités relevant directement de l’autorité centrale ont visité l’Afrique, ils étaient souvent accompagnés par des délégations commerciales. Bien souvent, ces visites ont pu aider à atteindre des résultats de coopération entre les provinces et villes chinoises et les pays africains visités. En 2005, la visite au Mozambique d’une délégation du PCC conduite par Yu Zhengsheng, secrétaire du comité du Parti pour la province du Hubei, a contribué à la coopération dans le domaine de l'agriculture entre le Hubei et ce pays ; cette coopération a aujourd'hui été étendue à l'exploitation minière et à la fabrication. Quand Zhang Dejiang, secrétaire du comité du Parti pour la province du Guangdong, a visité l’Afrique en octobre 2004 et en juin 2007, il était accompagné par d’imposantes délégations économiques et commerciales. Lors de chacune de ces deux visites, des contrats pour une valeur respective de 2,4 milliards et de 3,4 milliards de dollars ont été signés entre les entreprises des deux parties.
L’organisation de forums multilatéraux qui servent de tribune pour l'échange d'informations est une autre façon par laquelle les échanges entre les partis peuvent promouvoir la coopération économique et commerciale. Ces dernières années, le PCC a tenu un certain nombre de forums multilatéraux auxquels étaient présents des responsables de gouvernement et de partis politiques, de même que des gens d'affaires en provenance de la Chine et de l’Afrique. En août 2010, le PCC a organisé à Beijing le Forum sur la coopération agricole Chine-Afrique. Au cours de ce forum, qui a réuni quelque 130 participants, dont des responsables de gouvernement et de partis de 18 pays africains, des hommes d’affaires et des représentants d’organisations internationales, les deux parties ont discuté des opportunités et des défis de la coopération agricole sino-africaine dans le nouveau contexte ; ils ont aussi discuté des voies et des modes de développement de la coopération agricole, pour parvenir à un consensus stratégique dans de nombreux domaines.
Fondement politique des relations sino-africaines
Meles Zenawi, premier ministre de l’Éthiopie, a déclaré que les relations entre l’Éthiopie et la Chine étaient basées sur trois piliers : les relations intergouvernementales, les relations entre partis politiques et les relations entre les peuples, et que les relations entre les partis en étaient l’âme et le fondement. Certains autres dirigeants africains ont partagé son avis. Cela illustre l'importance des relations entre les partis politiques chinois et africains.
Les relations entre les partis de la Chine et ceux de l’Afrique sont très dynamiques, parce que la Chine et l'Afrique appartiennent toutes deux au monde en développement et que les partis politiques, en particulier les partis au pouvoir, jouent un rôle similaire dans la direction du développement national. Cela établit l’assise fondamentale commune des relations entre le PCC et les partis au pouvoir africains, de sorte que les échanges entre les partis répondent aux besoins réels de part et d’autre. Le PCC exige de développer ses relations avec les partis des pays africains pour mieux connaître l’Afrique et procéder à une communication stratégique avec les dirigeants de haut niveau de ces pays, tandis que l’Afrique a besoin, en développant des relations avec le PCC, d’étudier et de s’inspirer des expériences de développement de la Chine pour améliorer son niveau de gouvernance.
*ZHONG WEIYUN est directeur adjoint du bureau no 4 sur les affaires relatives à l’Afrique du Département international du Comité central du PCC.
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