Se conformer au changement et rechercher le développement réciproque
― Les relations du Parti communiste chinois avec des partis politiques de pays développés

Kong Genhong*

Le Parti communiste chinois (PCC) a mis en place des échanges et coopérations de différentes formes avec plus de 600 partis et organisations politiques de plus de 160 pays et unités territoriales. Dans le cadre de ce mécanisme, les relations avec des partis politiques de pays et régions développés d’Europe de l’Ouest, d’Europe du Nord, d’Océanie et d’Amérique du Nord forment une partie importante des relations de la Chine avec l’étranger.

Au début des années 1980, le PCC a établi des relations avec des partis socialistes, démocrates et travaillistes, de même qu’avec des organisations internationales en fonction de quatre principes : indépendance et autonomie, égalité totale, respect mutuel et non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures. Dès le milieu des années 1980, le PCC a entretenu activement divers types d’échanges avec les partis traditionnels de centre droit de l’Europe de l’Ouest. Depuis le début du XXIe siècle, tout en cherchant à approfondir les relations avec les partis politiques des pays développés et à élargir les communications avec des partis politiques à caractère international et régional, le PCC a proposé le concept de développement scientifique et l’idée d’un monde harmonieux.

Depuis la crise économique et financière, les relations entre le PCC et d’autres partis se sont encore renforcées. Le PCC encourage tous azimuts des relations d’amitié avec d’importants groupes parlementaires d’Europe, des partis politiques à caractère régional, ainsi qu’avec des partis politiques dominants d’autres pays, afin de faire valoir le rôle de la diplomatie des partis politiques dans les relations entre États.

Quelle est la signification des relations, des communications et de la coopération avec des partis de pays développés d’Europe et d’Amérique ? Tentons de l’expliquer à travers trois mécanismes importants.

Le China-UK Leadership Forum contribue au développement stable des relations sino-britanniques

Depuis 2007, le China-UK Leadership Forum a lieu une fois par an, alternativement en Chine et en Angleterre. Chaque année, parmi ceux qui y participent, on compte, pour la Chine, des dirigeants du PCC, et pour le RU, des membres du Parti conservateur, du Parti travailliste et du Parti des démocrates libéraux. Ce forum, qui en est déjà à sa cinquième session, est devenu la partie principale du mécanisme de communications bilatérales entre la Chine et le RU. Le premier forum s’est tenu en novembre 2007 au Ditchley Park, à Oxford. À cette occasion, les deux pays ont discuté, entre autres, de questions touchant aux relations stratégiques entre la Chine et les pays occidentaux, aux changements climatiques, à la protection de l’environnement, à la sécurité énergétique et au développement durable. Tenu à Beijing en septembre 2008, le deuxième forum a eu comme thème principal des débats la comparaison des idées du développement et des pratiques dans les deux pays et comment chacun des deux pouvait s’en inspirer. On y a aussi discuté des relations sino-européennes et sino-britanniques. Le troisième forum s’est tenu en septembre 2009 en Angleterre, et son thème a été le partenariat entre la Chine et le Royaume-Uni dans le contexte de la crise financière. Ainsi, les deux pays ont tenu des discussions en profondeur sur des questions touchant notamment à l’impact de la crise financière et à sa résolution, de même qu’aux relations entre les médias et la politique. En septembre 2010, lors du quatrième forum, les représentants présents ont discuté en profondeur du partenariat entre les deux pays dans le contexte de la crise financière. Suivant leurs points de vue respectifs, la Chine et le Royaume-Uni doivent renforcer la coopération dans les énergies vertes, le développement durable et les investissements bilatéraux. Parallèlement, il faut s’opposer en commun au protectionnisme, dialoguer sur la base de l’égalité et du respect mutuel et régler convenablement les divergences et les questions sensibles. Le cinquième forum a eu lieu au Ditchley Park. Ce rassemblement a été l’occasion d’approfondir le développement du « partenariat visant à promouvoir en commun la croissance économique » entre les deux pays. Les deux parties étaient unanimes à penser que leur mission commune pour le futur consiste à promouvoir la croissance économique, à améliorer les conditions de vie du peuple, ainsi qu’à réaliser le développement durable. Les représentants ont présenté les innovations de leurs partis en matière d’idée directrice et de politiques. De plus, les représentants ont eu des échanges francs sur la manière de maintenir la position du parti au pouvoir.

Des dirigeants des partis européens, qui participent au Forum sino-européen de haut niveau des partis politiques, visitent l’usine d’assemblage de l’Airbus A320 à Tianjin, le 18 mai 2011. 

 

 Le Forum sino-européen de haut niveau des partis politiques encourage les échanges sino-européens

   Le premier Forum sino-européen de haut niveau des partis politiques a eu lieu en mai 2010 à Beijing. Parmi les participants, on comptait une cinquantaine de dirigeants et hommes politiques venant de partis européens à caractère régional, de groupes parlementaires européens et de principaux partis politiques des pays européens. Pendant ce forum, autour du thème « Les défis planétaires et la coopération Chine-Europe », les représentants ont procédé à des échanges de vues sur la réforme des systèmes économique et financier internationaux suite à la crise financière, la gouvernance mondiale, le changement climatique et la protection de l’environnement, les relations Chine-Europe et le rôle de la coopération des partis politiques chinois et européens dans ces relations. La deuxième édition de ce forum a eu lieu en mai 2011, à Beijing et Tianjin, et son thème était les nouvelles perspectives de la coopération sino-européenne et les occasions à saisir. Parmi les participants, il y avait des représentants de 31 partis politiques de 19 pays européens et d’un parti politique à caractère régional d’Europe, ainsi que des dirigeants de cinq groupes parlementaires européens. Tenu en mai dernier à Bruxelles, le troisième forum avait pour thème « Affronter en commun les défis par la coopération sino-européenne » ; y étaient présents la délégation du PCC, une centaine de représentants de partis européens à caractère régional et de partis politiques importants des pays européens. Dans son allocution, la partie européenne a indiqué que le Forum sino-européen de haut niveau des partis politiques favorise de plus en plus les échanges politiques, économiques et humains entre la Chine et l’Europe, et qu’il manifeste de jour en jour un caractère stratégique et pragmatique. Elle a exprimé son intention de travailler de concert avec la Chine pour faire de ce forum une tribune importante où les deux parties peuvent renforcer leur coopération et promouvoir le développement.

Ouverture à Bruxelles de la deuxième réunion de la II^e édition du Forum sino-européen de haut niveau des partis politiques, le 7 novembre 2011.    

Le Dialogue de haut niveau établit une communication sincère, ouverte et approfondie

Le Dialogue de haut niveau entre les partis politiques chinois et américains a déjà tenu quatre sessions.

Le premier dialogue a eu lieu en mars 2010 à Beijing. Wang Jiarui, chef du département international du Comité central du PCC, Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’État, et Richard Williamson, ancien secrétaire d’État adjoint, qui représentaient respectivement le Parti démocrate et le Parti républicain, y ont prononcé une allocution. Wang Jiarui a déclaré que les partis et les hommes politiques des deux pays devaient surmonter leurs différences sur les plans de l’idéologie, du système social et des traditions culturelles, de même que rejeter les préjugés, renforcer les convictions stratégiques mutuelles et encourager en commun le développement de relations stables à long terme. Pour leur part, les représentants des deux partis américains ont déclaré que la Chine est un pays très important pour les États-Unis comme pour le monde, que le développement des relations sino-américaines est basé sur des intérêts communs de plus en plus profonds, et que l’institutionnalisation des échanges entre les partis politiques chinois et américains élargit la voie du dialogue bilatéral. La deuxième édition du dialogue s’est tenue les 2 et 3 décembre 2010 à Washington. Les deux parties y ont tenu des discussions sincères et en profondeur sur la conception et la pratique de la gouvernance des partis, les relations sino-américaines et les questions internationales et régionales de préoccupation commune. Le troisième s’est tenu le 27 septembre 2011 à Beijing. La Chine a réitéré sa position de principe concernant la question de Taiwan, et elle a exhorté les États-Unis à prendre des mesures concrètes pour tenir compte de l’ensemble de la situation et pour sauvegarder la stabilité et la paix sur les deux rives du détroit de Taiwan. La quatrième édition du dialogue s’est tenue le 8 décembre 2011 à Washington. La délégation du PCC ainsi que des représentants des partis démocrate et républicain y étaient présents. Les deux partis politiques américains se sont exprimés sur le fait que les relations sino-américaines constituent les relations bilatérales qui pèsent le plus lourd dans le monde. D’une manière sincère, ouverte et profonde, les représentants chinois et américains ont discuté de deux sujets : le futur des deux pays et le rôle des partis politiques, ainsi que les intérêts communs et une coopération réaliste dans la région Asie-Pacifique.

À partir de ces trois mécanismes d’échanges, il est facile de constater que les modes de communication entre le PCC et des partis politiques de pays développés sont variés et souples. Lors des échanges, on met l’accent sur les questions qui préoccupent les deux parties, et on présente la situation économique et politique de chaque pays. On tient aussi des échanges en profondeur non seulement sur le développement et la paix dans le monde, la multipolarité, la mondialisation économique et les relations entre les grandes puissances, mais aussi sur les expériences de gouvernance. De plus, on discute de démocratie et de droits de l’homme. On parle de coopération réciproque, sans éluder les différences et les divergences. Ces échanges francs et sincères favorisent la compréhension mutuelle, la coopération et l’amitié.

*Kong Genhong est secrétaire général du Conseil du Centre de recherche sur le monde contemporain.