CHINAHOY

31-March-2014

La visite très attendue de Xi Jinping en Europe

 

Le 20 novembre 2013, le président Xi Jinping rencontre à Beijing le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. (XINHUA)

 

LI ZHIJIAN*

Les sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) attirent toujours l'attention des Chinois. Celles de l'APN votent les grandes décisions concernant l'économie chinoise et la vie du peuple. En tant que correspondant permanent de Paris Match à Beijing, Richard Artz a couvert une dizaine de sessions de l'APN et connaît très bien la Chine. Le 12 mars dernier, la veille de la clôture des sessions de l'APN, il a accordé une interview à un journaliste de China.org.cn.

« Je suis satisfait des réponses du ministre chinois des Affaires étrangères »

Le 8 mars, Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, a donné une conférence de presse sur les politiques diplomatiques chinoises et les relations de la Chine avec l'extérieur. M. Artz lui a posé des questions sur les relations entre la Chine et l'Europe, ainsi que sur celles entre la Chine et la France.

« Je suis satisfait des réponses de M. le ministre des Affaires étrangères. La visite du président Xi Jinping en Europe est assez chargée et revêt une grande importance. J'attends vraiment sa visite », a dit M. Artz.

Il a aussi ajouté : « Après la clôture des importantes sessions politiques internes, le président Xi Jinping va visiter la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Comme l'a déclaré M. le ministre des Affaires étrangères, l'Europe devient la priorité de la diplomatie chinoise cette année. » Il a souligné que le président Xi Jinping se rendrait à Lyon lors de sa visite en France, car c'est une ville où avaient vécu autrefois des dirigeants chinois de première génération, comme Deng Xiaoping et Zhou Enlai, qui participaient au mouvement Travail-Études. Cette visite revêt une importance particulière à l'heure du cinquantenaire des relations diplomatiques sino-françaises.

Le ralentissement, c'est normal

Comme tous les autres journalistes étrangers, M. Artz accorde une attention particulière à la croissance économique chinoise en 2014. D'après lui, le PIB chinois a enregistré une forte progression pendant des années, mais dans une période de transition, il est normal que le rythme de la croissance ralentisse et se stabilise aujourd'hui.

Il a dit au journaliste que cet essor a eu lieu au moment où le pays en avait cruellement besoin, et qu'une fois que le développement avait atteint un certain niveau, celui-ci avait freiné sa course. Il a ajouté que le gouvernement chinois avait bien fait de maintenir son taux de croissance au-dessus de 8 % auparavant et qu'il était maintenant convenable pour lui de l'avoir fixé à 7,5 %, d'autant que la qualité du développement est importante.

L'augmentation des dépenses militaires n'est pas une menace

Le budget militaire attire aussi l'attention de M. Artz. évoqué depuis des années par les journalistes étrangers, c'est une question que le porte-parole ne peut pas esquiver. En hausse de 12 %, M. Artz pense que cela ne constitue pas une menace.

« Avec le développement, il est nécessaire pour la Chine de montrer la puissance de ses forces de défense, alors qu'elle ne le faisait pas souvent autrefois. En dépit des réactions de ses voisins alertés par la montée des dépenses militaires chinoises, il est évident que l'augmentation de ces dépenses est nécessaire et importante, en réponse à l'accroissement des forces militaires de ses pays voisins », a-t-il commenté.

La lutte contre la corruption

D'après M. Artz, les luttes menées par les organes législatifs et judiciaires chinois contre la corruption démontrent la détermination de la Chine en la matière. « La réalité de la corruption ne peut pas être camouflée sous les résultats du développement économique. La population chinoise n'accepte plus que ses dirigeants soient corrompus, une vérité qui a retenu l'attention de la direction chinoise », a-t-il constaté.

Selon lui, les opérations anticorruption se sont multipliées l'année dernière. C'est une démarche en accord avec la demande de la population. Des fonctionnaires ont été arrêtés les uns après les autres. Ce n'est pas un mouvement anticorruption, mais plutôt un « non » que la direction chinoise adresse à la corruption. Dans la nouvelle phase de développement économique, le gouvernement chinois agit pour que ses cadres soient considérés crédibles par la population.

*LI ZHIJIAN est journaliste à China.org.cn.

 

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