CHINAHOY

28-June-2016

Les arts martiaux chinois

 

GU HE

Les arts martiaux chinois possèdent une histoire longue de plusieurs milliers d'années, peuplée d'innombrables héros et légendes du kung-fu.

En Chine, les arts martiaux 武 et la danse 舞 ont une origine commune, et d'ailleurs, les deux caractères se prononcent de la même façon : « wu ». La légende antique du combat de Xingtian, avec un bouclier et une hache, contre l'empereur Jaune ou encore la chorégraphie qu'exécute Xiang Zhuang avec son épée pendant le banquet de Hongmen en 206 av. J.-C. dans les Annales historiques montre bien cette relation entre danse et arts martiaux.

La danse de l'épée est devenue par la suite une forme d'art à part entière. Pourtant les gens croient souvent à tort que les arts martiaux chinois se résument seulement à une suite de mouvements chorégraphiés. En réalité, les mouvements d'art martiaux sont un condensé de techniques de combat très efficaces.

Les arts martiaux prêtent autant d'attention à « l'intérieur » qu'à « l'extérieur ». C'est-à-dire qu'il faut être aussi fort mentalement que physiquement pour pratiquer cette discipline. Cet équilibre qui doit être atteint entre l'intérieur et l'extérieur vient de la pensée chinoise traditionnelle qui veut que l'Homme et le Ciel soient unis dans l'harmonie.

Ce principe de l'intérieur-extérieur a ensuite été développé sous différentes formes : le style interne et le style externe. L'école de « la maîtrise du souffle » ou style interne qui prône la concentration avant l'action, a été fondée par Zhang Sanfeng, disciple de l'école Wudang de la fin de la dynastie Yuan (1271-1368) et du début de la dynastie Ming (1368-1644). Le style intérieur comprend entre autres le taï-chi-chuan, les boxes Xingyi, Bagua et la très renommée Wing Chun.

Dans le style externe, c'est la boxe Shaolin qui est la plus connue. Celle-ci met plus l'accent sur l'entraînement physique, la force et la vitesse pour contrer l'adversaire. Le style développé par Bruce Lee : le jeet kune do est aussi considéré comme faisant partie du style externe.

Une nouvelle forme d'arts martiaux est apparue à la dynastie Qing (1644-1911) : le qigong. Celui-ci est un combiné entre le kung-fu et l'art de la maîtrise du souffle ou qi d'où l'appellation qigong qui peut se comprendre comme le kung-fu du qi.

Les dynasties Ming et Qing représentent la période dorée des arts martiaux chinois. À cette époque, une réelle symbiose a été créée entre la culture traditionnelle, la pensée, la religion, la médecine et les arts martiaux.

Les arts martiaux chinois se divisent en deux catégories bien distinctes : le combat à mains nues et le combat armé dont l'escrime à l'épée est la discipline la plus représentative.

Pendant la période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), les royaumes de Wu et de Yue étaient devenus maîtres dans la fabrication d'épées et la théorie de l'escrime a commencé à se former. Dans le Recueil des Royaumes de Wu et de Yue à l'époque des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.) est mentionnée une certaine « fille de Yue » qui semble être une experte d'escrime. Le romancier chinois de cape et d'épée Louis Cha en a d'ailleurs fait un roman.

À la dynastie Song (960-1279), la théorie des arts martiaux chinois avait déjà atteint un grand niveau de maturité. À la dynastie Ming, les techniques de combat au sabre, à la lance, à l'épée, à la hallebarde, ou encore à la hache étaient déjà très développées et regroupées sous la dénomination des « dix-huit armes ».

La fin des combats à l'arme blanche a ouvert une nouvelle page de l'histoire des arts martiaux et la Shanghai Chin Woo Athletic Federation représente la tendance de l'époque. C'est ainsi qu'après la fondation de la Chine nouvelle, et depuis la réforme et l'ouverture, les arts martiaux chinois ont commencé à être plus connus. Les arts martiaux et le combat libre ont été l'objet d'un intérêt mondial et le combat libre est d'ores et déjà une discipline à part entière des Jeux asiatiques.

Le progrès des arts martiaux montre pourtant certaines faiblesses. Leur diffusion large par le cinéma et les films de kung-fu ont permis de faire connaître cette discipline au monde, mais a aussi entraîné la commercialisation de celle-ci. La fièvre du kung-fu a détourné l'attention des gens sur certains styles d'arts martiaux, délaissant les autres. Ceux-ci ont d'ailleurs du mal à trouver des disciples pour faire perdurer la tradition.

 

(Article publié par Monthly Digest du groupe Zhonghua Book Company)

 

 

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