CHINAHOY

31-May-2016

Quand la médecine traditionnelle chinoise fait des miracles

 

Les patients font des exercices dans le jardin de la clinique de MTC à Bad Kötzting.

 

HELMUT MATT*

« La médecine classique ne savait plus à quel saint se vouer, c'est la médecine chinoise qui m'a aidé », « les médecins ne savaient plus quoi me dire, et j'ai opté pour la médecine traditionnelle chinoise. » On rencontre souvent ces phrases ou d'autres du même type lorsqu'on commence à se renseigner sur la médecine chinoise traditionnelle. On s'aperçoit vite que ce sont les maladies et les symptômes les plus divers qui finissent par pousser de plus en plus de patients du monde entier vers les anciennes méthodes de cette science orientale. C'est souvent au bout d'un long calvaire que l'on se rend compte que les moyens classiques de la médecine occidentale sont impuissants à apporter le soulagement ou la guérison.

Mme Wolf fait confiance à la médecine chinoise

« Le bâtiment à Bad Kötzting ne ressemble pas du tout à un hôpital, en fait on dirait plutôt un hôtel », explique Ursula Wolf, une femme de 72 ans, qui sait de quoi elle parle. Déjà deux fois, elle a trouvé dans la première clinique MTC allemande la guérison qui ne se produisait pas avec la médecine « normale. » Son parcours a connu une longue période de souffrance, que cette habitante sportive de la région de Francfort se remémore avec émotion.

Une odyssée qui prend son départ voici plus de 15 ans, avec une hernie discale qui la frappe dans la région lombaire. La douleur est lancinante et elle la ressent jusque dans les orteils. Son médecin traitant lui conseille une opération chirurgicale suivant une technique nouvelle au laser qui doit être suivie d'une sécurisation de son dos par le port d'un corset enveloppant. L'opération a été considérée comme réussie, du moins au début. Mais neuf bons mois plus tard, les douleurs sont revenues et Ursula a repris son bâton de pèlerin des instances médicales. Aucune des nombreuses tentatives de la soulager par des moyens classiques n'a donné de résultats sensibles. La douleur devenait insupportable et sa vie impossible sans de fortes doses de produits anti-douleur.

En 1999, elle a vu à la télévision bavaroise un sujet sur une clinique d'un type apparemment tout nouveau qui venait d'ouvrir dans la petite ville toute proche de Bad Kötzting. Le reportage expliquait que la clinique fonctionnait principalement avec des médecins et des spécialistes venus directement de Chine pour y mettre en place un nouveau concept médical. L'ensemble de la science médicale occidentale y passait au second plan pour considérer les problématiques médicales du point de vue global qui est celui de la médecine traditionnelle chinoise.

« C'est ma dernière chance », s'est dit Ursula Wolf et elle a immédiatement demandé à son médecin de lui prescrire un traitement dans cette clinique. Pendant trois semaines complètes, elle a alterné les séances de qigong, d'acupuncture et de massage tui na (massage suivant les méridiens et les points d'acupuncture), tandis que son régime alimentaire était lui aussi revu et accompagné de différents mélanges de thés. Au-delà du traitement sur place, Mme Wolf a poursuivi à la maison les exercices de qigong qu'elle avait appris jusqu'à ce que, trois mois plus tard, elle s'aperçut que la douleur avait pratiquement disparu. Et pour longtemps.

Douze ans plus tard cependant, elle ressentit à nouveau les symptômes qu'elle avait connus autrefois. Elle refait alors son parcours des instances médicales classiques, à nouveau sans autre résultat que les effets secondaires indésirables dont elle avait déjà souffert. Rapidement, les médicaments anti-douleur à haute dose ont conduit à une dégradation de son foie et probablement d'autres organes internes. Conséquence et facteur aggravant de cette dégradation de sa qualité de vie, une dépression sévère est venue s'ajouter aux symptômes physiques. Comme en 1999, les méthodes classiques prouvaient leur inefficacité. Et comme alors, c'est la clinique MTC qui a apporté le soulagement. Les mêmes thérapies ont permis de retrouver rapidement un état stationnaire et puis finalement une guérison complète.

Mme Wolf ne jure plus que par la clinique MTC de Bad Kötzting. La joie de vivre au lieu des douleurs, et tout cela sans médicaments anti-douleur : cette femme sportive a retrouvé ses activités préférées. Chaque jour elle se rend à la piscine pour y effectuer quelques longueurs, puis elle se délecte d'un petit tour sur son vélo flambant neuf.

La médecine chinoise ? Kesako?

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) et la médecine occidentale sont à première vue des opposés irréconciliables dans leur principe et leur philosophie. Alors que l'école occidentale se distingue par une recherche continue des pathologies et de leurs conséquences, on voit ses médecins se spécialiser de plus en plus finement sur des aspects de plus en plus pointus de la physiologie humaine. La médecine occidentale s'attache en premier lieu à traiter les symptômes de la maladie. On n'y trouve pratiquement jamais d'approche globale, qui est au contraire le point de départ du principe de la MTC. C'est à la personne prise dans son intégralité que s'attache l'observation, et non à la maladie. Corps, esprit, âme et environnement sont les éléments d'un tout harmonieux. La maladie intervient lorsque cette harmonie est troublée. Afin d'établir un diagnostic qui prenne en compte toutes ces considérations, la MTC s'appuie sur une méthode de questionnement particulier. La tâche première des médecins consiste à faire passer au patient des entretiens approfondis accompagnés d'observations précises et d'une écoute active afin de caractériser et d'analyser la maladie.

Zhōngyī signifie « médecine chinoise. » C'est ainsi que les Chinois appellent l'ensemble des recherches et des savoirs accumulés depuis l'Antiquité sur le corps humain et sa santé. En Occident, on parle de MTC, c'est à dire la médecine traditionnelle chinoise. Mais il s'agit là en réalité d'un concept général dans lequel on englobe les pratiques médicales traditionnelles de toutes les ethnies chinoises, qu'ils soient d'origine han, tibétaine, mongole ou ouïgoure. La plus importante contribution vient certainement de la population han, qui est de loin la plus nombreuse et qui possède la plus longue histoire, et en particulier l'écriture qui remonte le plus loin. Mais en réalité, la médecine chinoise traditionnelle, si l'on la considère dans son ensemble, représente une compilation de pratiques et de savoirs venus des quatre coins du pays.

L'histoire de la médecine chinoise remonte à très loin, jusque dans la dynastie Shang (XVIIe – XIe siècles av. J.-C.). Des inscriptions vieilles de près de 3 000 ans gravées sur des os et des coquilles de tortue témoignent des débuts d'un système scientifique dans le bassin du fleuve Jaune. Dès les débuts de la dynastie Zhou (XIe siècle – 256 av. J.-C.), on connaissait les quatre méthodes du diagnostic qui sont observer, sentir, interroger et ausculter, ainsi que la prise du pouls et la palpation. Par ailleurs, cette époque a vu se généraliser l'emploi d'herbes médicinales et les balbutiements de l'acuponcture.

C'est le Huang di nei jing, ou Classique de l'empereur Jaune sur la médecine interne est généralement considéré comme le premier traité écrit sur la médecine chinoise. On y parle déjà de l'interaction complexe qui existe entre la santé humaine et les saisons, mais aussi avec les principes cycliques et complémentaires du yin et du yang. Contrairement à notre médecine moderne dont les concepts se concentrent sur les symptômes, la médecine chinoise recherche depuis des millénaires une image globale de l'harmonie entre le cosmos, c'est à dire la Nature, et l'Homme. Au centre des observations comprises dans le Huang di nei jing on retrouve les échanges cycliques et les interactions entre yin et yang au cours des saisons. C'est ainsi que le printemps est la saison de la naissance, l'été celle de la croissance, l'automne le temps des récoltes et l'hiver celui du repos et du stockage. L'être et la vie de la personne sont comme un microcosme qui constitue une partie de l'infini de l'univers et nécessite un accord étroit et une harmonie permanente avec les lois de la nature et celles de l'alternance des saisons. C'est suivant ce principe que le printemps et l'été correspondent au principe énergétique du yang, tandis que l'automne et l'hiver relèvent du yin. C'est pourquoi il est important pour la santé d'absorber autant que possible d'énergie en provenance du soleil pendant les saisons chaudes, car l'énergie du yang est l'équivalent humain du rayonnement solaire. De même que sans le soleil, aucune vie n'existerait sur terre, aucune vie humaine ne serait possible sans l'énergie du yang. Suivant les enseignements de la médecine chinoise, le principe énergétique du yang sert à la formation et à la circulation du qi (l'énergie vitale), du sang et des fluides corporels, mais aussi à la formation de forces de défense contre les maladies. Le concept de qi est souvent expliqué de façon simplifiée comme une "force" ou une "énergie". L'un des grands principes de l'entretien de la santé, selon l'enseignement du Huang di nei jing, réside dans la modération dans le manger et le boire, une activité physique suffisante et la régularité du repos. Il est particulièrement important de ne pas manger entièrement à sa faim, ce qui surcharge le système digestif et entraîne des répercussions négatives sur l'ensemble de la santé. Par ailleurs, l'équilibre de l'esprit est en relation étroite avec celui du corps : joie de vivre, sérénité et repos intérieur sont les conditions principales de la santé.

Depuis ses débuts, la médecine chinoise a suivi un processus de développement continu. C'est ainsi que dès l'époque de Confucius les éléments magiques, tels que la croyance dans les esprits, les sorts et les sacrifices, ont largement été éliminés du système médical. C'est dans ce contexte que l'étude du yin et du yang et la théorie des Cinq éléments en alternance cyclique du Huang di nei jing sont devenus la base du nouveau système confucéen de pensée qui s'est imposé dans la société et la politique du pays. Dans la philosophie chinoise traditionnelle, les Cinq éléments de base sont le bois, le feu, la terre, le métal et l'eau. La dynamique permanente qui les fait interagir passe par des phases opposées de destruction et de création. Dans la sagesse chinoise traditionnelle, de l'observation de ces phases il est possible de déduire les lois de la Nature et de l'environnement, et c'est pourquoi ces éléments sont considérés comme un tout qui se renouvelle périodiquement.

Au fil des siècles, de nouveaux ouvrages sont venus s'ajouter à ces précurseurs. Peu après le début de notre ère, c'est par exemple le Shang han lun qui a vu le jour, un ouvrage classique qui reprend les techniques de traitement des maladies. Les connaissances en matière de plantes médicinales et de leur emploi n'ont pas cessé de se développer au cours des dynasties Qin (221-207 av. J.-C.) et Han (202 av. J.-C.-220).

La MTC en route vers la modernité

Au XIXe et au début du XXe siècle, on a assisté à un recul des pratiques médicales traditionnelles qui étaient largement remplacées par la médecine occidentale. Des puissances étrangères ont pris le contrôle de territoires chinois à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, apportant des sciences et des techniques, mais aussi un esprit occidental en Chine. En conséquence, de nombreux Chinois ont commencé à faire confiance à la médecine occidentale et à préférer les médecins étrangers aux praticiens traditionnels. La médecine chinoise a connu un déclin toujours plus important et il fut même question de l'interdire entièrement.

La fondation de la Chine moderne a constitué un tournant historique pour la médecine chinoise. Mao Zedong a reconnu le potentiel de la médecine traditionnelle pour fournir, compte tenu des moyens financiers limités de l'époque, un système de santé national qui soit à la portée de tous, en particulier dans les campagnes. Il a déclaré : « La médecine et la pharmacopée chinoises représentent un grand trésor. Il faudra s'efforcer de la développer et d'en élever le niveau. » C'est ainsi que des réformes et une combinaison intelligente entre tradition et science médicale moderne ont conduit à une revalorisation effective des anciennes techniques éprouvées. La renaissance de la médecine chinoise suite à la fondation de la République populaire a finalement créé la MTC telle qu'on l'entend de nos jours.

Mais le nouveau gouvernement de la Chine ne s'est pas contenté d'appliquer les connaissances de la MTC au traitement des personnes. Par la recherche et l'innovation, ces connaissances allaient encore s'approfondir et se libérer de leurs derniers éléments religieux. En particulier depuis le milieu des années 1980, la médecine traditionnelle chinoise allait se développer par la combinaison d'éléments empruntés à la médecine occidentale. Aujourd'hui la médecine chinoise est fortement liée à la médecine moderne, et les étudiants en MTC acquièrent à la fois des connaissances traditionnelles et modernes. Tous les médecins autorisés à pratiquer la MTC ont également le droit de prescrire des médicaments occidentaux.

Prix Nobel pour une chercheuse MTC

Malgré ses millénaires de pratique, la MTC a été largement ignorée dans les cercles scientifiques occidentaux jusqu'à ces dernières décennies. Les premiers échanges entre praticiens européens et chinois qui se sont produits aux XVIIe et XVIIIe siècles sont tombés dans l'oubli au XIXe et XXe siècles. Ce n'est qu'après la fondation de la République populaire que l'on a commencé dans les pays occidentaux, à partir des années 1950, à retrouver le souvenir de ce thème vaste et complexe. C'est un article publié en 1971 par le New York Times qui a signé le retour de la MTC sur la scène intellectuelle occidentale. Le journaliste américain James Reston y racontait de quelle façon ses douleurs consécutives à une opération de l'appendicite avaient disparu grâce à des séances d'acupuncture.

Entretemps, la communauté internationale a largement pris conscience des avantages particuliers de la MTC. Selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMC), la médecine traditionnelle chinoise est employée dans plus de 170 pays et régions, et plus de 100 pays emploient l'acuponcture thérapeutique. On estime qu'environ 300 000 médecins travaillant dans quelques 80 000 institutions de MTC pratiquent les méthodes de soin traditionnelles et plus de 80 pays ont lancé des programmes officiels de coopération avec la Chine dans le domaine de la MTC.

L'année dernière, la MTC a connu une impulsion supplémentaire lorsque le prix Nobel de physiologie ou médecine a été décerné à la chercheuse et pharmacologue chinoise Tu Youyou. L'heureuse récipiendaire a eu du mal à le croire elle-même lorsqu'elle a appris dans les nouvelles télévisées que l'Académie suédoise avait décidé de lui attribuer son prix prestigieux en récompense de ses travaux qui avaient conduit à la découverte de l'artémisinine, une substance active contre la malaria.

Tu Youyou est née en 1930 à Ningbo, dans la province du Zhejiang, à l'Est de la Chine. Elle a étudié de 1951 à 1955 à la faculté de pharmacie de l'Université médicale de Beijing. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé à l'institut Materia Medica de l'Académie chinoise de médecine traditionnelle, où elle a pris en 1969 la direction d'un projet de recherche gouvernemental visant à identifier les substances pouvant servir à combattre la malaria. Deux bonnes centaines d'herbes médicinales et une quantité innombrable de recettes traditionnelles chinoises ont été passées au crible, leurs mécanismes étudiés, leur efficacité testée, jusqu'à ce que finalement, en 1972, Mme Tu finisse par isoler de la plante Artemisia annua la fameuse artémisinine.

Dans une interview, Tu Youyou a expliqué récemment que la grande question pour elle n'était pas de savoir si elle allait obtenir ou non le Nobel, mais bien plutôt que « cela donnerait une nouvelle impulsion et motiverait les chercheurs à poursuivre leur étude de la MTC qui va produire de nouveaux résultats significatifs et apporter un progrès sensible à la santé ». C'est effectivement souhaitable, et il est d'ores et déjà acquis que Mme Tu a rendu au monde, et en particulier aux pays en développement, un grand service par ses découvertes.

MTC en Europe

La médecine traditionnelle chinoise se répand depuis quelques décennies dans les pays d'Europe. En 1951, la Société des médecins acupuncteurs allemands a été fondée, une première dans les pays de langue allemande. D'autres ont suivi. La MTC gagne sans cesse en popularité en Allemagne, même si elle doit encore acquérir un statut à part entière dans la politique médicale du pays. On peut voir une première percée dans le fait que l'acuponcture est désormais reconnue comme un traitement remboursable par les caisses de maladie allemandes pour les douleurs chroniques de la colonne vertébrale et dans l'articulation du genou.

La situation est similaire en Suisse et en Autriche. Dans ces pays aussi, la MTC gagne rapidement en popularité. Ainsi, les médecins autrichiens peuvent désormais obtenir un diplôme intitulé « Diagnostic et thérapie traditionnelle chinoise » auprès de l'Ordre autrichien de la médecine, après une formation complémentaire de deux ans au minimum qui comprend plus de 500 heures de cours.

En Allemagne, il existe depuis janvier de cette année un cursus intitulé « Bachelor of medicine MTC. » Depuis la fondation, en 2011, de la MTC Academy Cologne, on peut étudier la médecine chinoise en cursus post-diplôme de niveau international ouvrant le droit à exercer. Un cursus de master, également à Cologne, existe depuis 2011 et les huit premiers étudiants ont obtenu leur diplôme en 2014. C'est dans cette université qu'enseignent des professeurs renommés de la Zhejiang Chinese Medical University (ZCMU) à Hangzhou. Le cursus comprend par ailleurs des voyages d'étude réguliers à Hangzhou ainsi que des cours, des séminaires et des webinars en Allemagne. Le site de la MTC Academy Cologne affiche une coopération étroite avec la ZCMU et soutient son programme pour la planification et la conduite des cours du master en Allemagne.

Si l'on considère que dans les années 1970 il n'y avait qu'une poignée de spécialistes de la médecine chinoise, et qu'ils étaient souvent traités de « rebouteux » et de « magiciens voodoo », on prend la mesure du changement des mentalités jusqu'à ce jour. Ces 20 dernières années, la MTC a connu un essor dans toute l'Europe et le chemin qui lui reste à parcourir vers une reconnaissance complète ne devrait plus être trop long ni trop ardu.

Au mois d'août 1991, un certain Anton Staudinger lançait à Bad Kötzting en Bavière un projet qui semblait fou à l'époque : la première clinique de médecine traditionnelle chinoise d'Allemagne. Cette clinique MTC est le résultat d'un projet de coopération avec l'Université de médecine chinoise à Beijing et la clinique Dongzhimen qui en dépend. La pratique médicale occidentale et les méthodes chinoises traditionnelles fonctionnent ici la main dans la main et se complètent d'une façon que l'on n'aurait pas pu imaginer en Allemagne avant elle. La clinique de Bad Kötzting fêtera cette année son premier quart de siècle. En dépit de tous les déboires du début, en particulier en termes d'autorisations et de reconnaissance, la clinique MTC de Bad Kötzting est un projet particulièrement réussi. Elle reste la seule clinique de ce genre en Allemagne dont les frais médicaux sont remboursés par les caisses d'assurance maladie. Et seuls ceux qui connaissent la complexité des procédures de prise en charge par les caisses d'assurance en Allemagne peuvent prendre la mesure du succès que cela représente.

Pour de nombreuses personnes, Bad Kötzting représente le dernier espoir de guérison après un parcours médical long et pénible. On entend régulièrement des patients raconter que les méthodes combinées de la clinique ont donné à leur vie de nouvelles perspectives. La clinique offre des thérapies telles que l'acupuncture et la moxibustion (élévation de la température en certains points du corps), mais aussi psychothérapie et pharmacopée chinoise traditionnelle, massage tui na, qigong, conseils diététiques et physiothérapie. Le fait que la MTC soit désormais connue et reconnue en Allemagne, que de nombreuses personnes en chantent les louanges, revient certainement pour une part à la clinique de Bad Kötzting.

La MTC est une science qui rassemble les peuples malgré les différences culturelles qui semblent infranchissables pour rendre l'espoir à des patients dont le cas semblait incurable. C'est fantastique, et on se demande ce que les années à venir nous réservent. Les bonnes relations qu'entretient la Chine avec les pays d'Europe, et en particulier l'Allemagne, seront certainement un facteur favorable pour l'enracinement de la médecine chinoise dans ces pays. La clinique de Bad Kötzting n'est d'ailleurs plus tout à fait seule, puisque d'autres cliniques MTC se sont ouvertes dans différentes régions allemandes. Il faut espérer que l'exemple de Bad Kötzting fera école et que l'on verra bientôt d'autres projets de ce genre se monter, non seulement en Allemagne mais dans le reste du monde.

 

* HELMUT MATT est un écrivain et sinologue allemand.

 

 

La Chine au présent

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