CHINAHOY

1-September-2015

Se souvenir de l’histoire pour préserver la paix

 

HOU RUILI, membre de la rédaction

En commémoration du 70e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise, une grande cérémonie ainsi qu'un défilé militaire ont été organisés à Beijing le 3 septembre dernier. Y étaient présents des dirigeants chinois, mais aussi des hommes politiques des principaux pays engagés dans la Seconde Guerre mondiale, sur le continent asiatique et ailleurs. Étaient conviés également des responsables de l'ONU et d'autres organisations internationales, ainsi que des personnalités étrangères (ou leurs descendants) qui ont aidé à la victoire du peuple chinois. Le défilé militaire fut aussi l'occasion pour la Chine de faire l'étalage des nouvelles armes sophistiquées dont elle dispose aujourd'hui.

Si la Chine commémore ainsi le 70e anniversaire de la Guerre mondiale antifasciste, c'est parce qu'elle considère que le passé ne doit pas être oublié et pour que de telles tragédies ne se reproduisent pas. Conjointement avec la communauté internationale, le pays œuvre aujourd'hui à sauvegarder la paix dans le monde.

C'est au prix d'énormes sacrifices que la Chine, les États-Unis, l'URSS ont remporté la Guerre mondiale antifasciste, ce qui a conduit à l'élaboration de la Déclaration du Caire, la Déclaration de Potsdam et la Charte des Nations unies pour réorganiser l'échiquier mondial après la guerre.

En vertu des termes stipulés dans la Déclaration de Potsdam, le Japon, suite à sa défaite, a procédé à des réformes démocratiques, reconnu la souveraineté du peuple et fait entrer en vigueur une nouvelle constitution. On peut y lire : « Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux ». « Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu. »

Cet extrait de la Déclaration de Potsdam a privé de tout fondement juridique le militarisme du Japon, mis un frein aux forces de la droite japonaise qui appellent au réarmement et permis de garantir un système politique axé sur la paix. Dans le même temps, le texte a délimité clairement le territoire japonais, fait important dans l'aménagement d'un nouvel ordre international d'après-guerre en Asie-Pacifique. Conforme à la Convention de Vienne sur le droit des traités et à d'autres documents codifiant le droit international, cette déclaration constitue encore une garantie juridique préservant avec force la paix à l'échelle planétaire.

Néanmoins, le 16 juillet 2015, la Chambre des représentants du Japon a voté et adopté un nouveau projet de loi sur la sécurité, qui sera transmis prochainement au Sénat. Ce texte confèrera au Japon le droit de contre-attaquer s'il était la cible, directe ou indirecte, d'une offensive armée.

En conséquence, le Japon se réarme petit à petit, ce qui fait planer une ombre sur l'ordre international établi en Asie-Pacifique. La paix durement acquise par les peuples du monde entier se voit ainsi menacée. Préoccupées et indignées, les populations asiatiques qui ont souffert pendant la guerre et d'autres populations pacifiques dans le monde espèrent que le Japon examine enfin consciencieusement son passé d'agresseur. Il doit se défaire de sa politique militariste d'autrefois et tirer des leçons de son histoire pour développer des relations tournées vers l'avenir avec ses voisins.

Après la Seconde Guerre mondiale, la paix et le développement, aspirations communes à tous les peuples, sont devenus le thème principal de l'ordre international.

Dans ce contexte, la Charte des Nations unies a instauré un nouvel ordre international multilatéral centré sur l'ONU. Avec la mise en place du Conseil de sécurité, elle a établi un mécanisme de sécurité collectif, faisant de la paix mondiale une réalité. C'est ainsi que les principes de démocratie et de légalité dans les relations internationales se sont progressivement enracinés dans les esprits.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine a participé activement à la planification et à la reconstruction de l'ordre international d'après-guerre. De nos jours, davantage de résolutions chinoises sont émises pour promouvoir une gouvernance mondiale encadrée par des mécanismes consultatifs et inclusifs.

Aujourd'hui, la Chine mène une politique étrangère plus pragmatique. En mettant à la disposition du monde toujours plus de biens publics internationaux, elle encourage les pays du monde à réaliser un développement partagé.

En outre, la Banque de développement et le Fonds de réserve monétaire d'urgence des BRICS ainsi que la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) dans le cadre de la stratégie « une Ceinture et une Route » fournissent une aide tangible aux pays en développement, en Asie comme sur les autres continents.

Se rappeler les souffrances endurées pendant la guerre permet de valoriser la paix, que la Chine continuera de défendre inlassablement.

 

La Chine au présent

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