CHINAHOY

25-February-2014

Sessions politiques : La première année de réformes sera celle des plus grands défis

 

« L'élaboration d'un bon dossier n'est que le premier pas de la nouvelle Longue Marche. L'essentiel est sa mise en pratique », a rappelé le secrétaire général du Comité central (CC) du Parti Communiste chinois (PCC) Xi Jinping aux principaux responsables provinciaux et ministériels deux semaines avant les deux sessions politique de 2014.

Les représentants de l'Assemblée nationale populaire (APN) et les membres du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) se réuniront pour la première fois à Beijing après la tenue de la 3e session plénière du 18e CC du PCC, afin d'avancer des idées et propositions au sujet de l'approfondissement global des réformes et mettre à exécution les points de réforme évoqués dans le plan.

Après 35 ans de tâtonnements, l'objectif de la réforme est progressivement passé de la « construction de la modernisation socialiste » établi par les autorités chinoises en 1978 à la « promotion de la modernisation du système et des capacités de gouvernance nationaux ». Xi Jinping a affirmé, lors de son interview accordée à la presse russe à Sotchi, que les réformes élémentaires et d'intérêt général ayant été accomplies en Chine, le moment était venu de s'attaquer aux « problèmes épineux », et de « renforcer la planification au plus haut niveau pour faire avancer les réformes ».

Du point de vue de Zhu Lijia, professeur au département d'administration publique de l'Ecole nationale d'administration de Chine, la gouvernance de l'Etat est essentiellement un processus d'exercice du pouvoir. Selon lui, l'année 2014 sera cruciale pour la « réorganisation structurelle » menée par le PCC dans le cadre de l'arrangement institutionnel. « Les objectifs et les points de la réforme étant bien définis, la garantie législative que représentent les deux sessions nationales est d'une importance cruciale pour rendre les réformes plus opérationnelles. Cela est favorable à la supervision, à la coordination et à la mise en œuvre des mesures ».

La réforme du système économique, qui joue un rôle moteur, demeure toujours la grande priorité dans l'approfondissement global des réformes. Lors des deux sessions de 2014 de l'échelon provincial qui viennent de terminer, la plupart des provinces ont abaissé leur objectif de la croissance du PIB, parvenant à un consensus sur une « perte de vitesse et un gain de qualité ». Le premier rapport d'activités du gouvernement, où le Premier ministre Li Keqiang expliquera comment réaliser l'équilibre entre vitesse de croissance et vigueur de la réforme, est très attendu par le public.

« La réforme n'est pas un travail conventionnel. Pour mettre en œuvre les mesures adoptées, il faudra réajuster la répartition des pouvoirs et des intérêts. Si l'on ne brise pas cette structure, ce n'est plus une réforme, c'est une "déformation" », affirme Wang Changjiang, directeur de l'Institut de recherche sur l'édification du Parti de l'Ecole centrale du PCC. Il a ajouté que, malgré la création d'un groupe en charge de l'approfondissement des réformes, « la manière concrète de mener les réformes et le fonctionnement des organismes restent à concevoir ». Cela sera probablement un autre point phare des deux sessions de 2014.

Dans la première session qu'il a tenue en janvier 2014, le groupe dirigeant central de l'approfondissement des réformes a approuvé le plan de travail. Le secrétaire général du Parti Xi Jinping a alors indiqué qu'au fur et à mesure de l'avancement des réformes, il était « inévitable de toucher de plus en plus aux rapports d'intérêts », et qu'il était « nécessaire d'y être mentalement préparés ».

L'année dernière, le PCC a travaillé à améliorer son style de travail et à combattre la corruption en renforçant la surveillance de l'exercice du pouvoir. Les comités locaux du PCC ont pratiqué l'autocritique sous la direction des membres du Comité permanent du Bureau politique du CC du PCC, et la lutte contre la corruption bat son plein, après avoir déjà fait chuter une dizaine de hauts fonctionnaires aux niveaux sous-provincial ou vice-ministériel depuis le 18e Congrès du PCC.

« Même avec un bon système, on ne va pas loin sans une bonne équipe », estime Wang Yukai, directeur adjoint de l'Association de recherche sur la réforme du système administratif de Chine. Selon lui, la conception de la gouvernance par les fonctionnaires, leurs valeurs et leur niveau d'éducation influencent directement l'édification du système de gouvernance d'un pays. Plus on progressera dans la lutte anti-corruption, plus la réforme sera difficile.

Selon Zhu Lijia, l'année dernière, la lutte contre la corruption était largement axée sur l'« élimination des symptômes », or il faut « prendre le mal à la racine pour régler les problèmes épineux ». Contrôler et limiter le pouvoir par des moyens institutionnels et mener une lutte contre la corruption régularisée et continue sont la seule façon de consolider les acquis de l'élimination des symptômes.

Améliorer le bien-être du peuple est également l'une des priorités de l'approfondissement global des réformes. La 3e session plénière du 18e Comité central du PCC a pris des dispositions détaillées concernant l'égalité d'accès à l'éducation, le réajustement du système de contrôle des naissances et la protection de l'environnement. Selon Wang Yukai, cela illustre le principe adopté par les autorités centrales consistant à « gérer les fonctionnaires d'une main de fer et traiter la population avec bienveillance », afin de consacrer davantage d'énergie et de capitaux à l'amélioration du bien-être de la population tout en veillant à diminuer les coûts administratif.

 

Source: french.china.org.cn

Liens