Li Li : réaliser son rêve en aidant une leucémique

DANG XIAOFEI, membre de la rédaction

Récit du rêve altruiste de Li Li, qui, à travers le don de moelle osseuse, cherche à sauver des vies. 

Li Li, une femme juge au tribunal populaire de l’arrondissement Fangshan de Beijing, a enfin vu l’occasion de réaliser son rêve quand le Programme chinois de dons de moelle osseuse l’a informée par téléphone en avril 2007 qu’elle était compatible avec une jeune fille de Shanghai souffrant de leucémie.

Le Programme chinois de dons de moelle osseuse (CMDP selon l’acronyme anglais) gère une banque de données sur les donneurs de cellules souches hématopoïétiques en Chine. Cet organisme trie les dons selon le typage HLA (antigènes des leucocytes humains) des bénévoles, recherche des donneurs compatibles aux patients, et offre des services liés à la greffe.

En réalité, c’est le malheur de sa cousine qui avait fait naître en elle le souhait d’aider les personnes atteintes de leucémie. Sa cousine était décédée des suites de cette maladie à l’âge de 12 ans. Et Li Li avait été bouleversée de voir sa tante éclater en sanglots à chaque instant qu’elle pensait à sa fille.

« Les larmes de cette mère pour sa fille restent profondément ancrées dans ma mémoire », exprime Li Li.

Après ses études universitaires, Li Li avait lu sur Internet que la transplantation de cellules souches hématopoïétiques pouvait guérir la leucémie. « Alors que je consultais cette information, je me suis tout de suite dit que Dieu me donne une chance de réaliser des miracles. »

Ainsi, en 2002, elle s’est inscrite au CMDP et après une prise de sang, est devenue officiellement donneuse bénévole. Mais dès lors, pendant cinq ans, aucun patient ne s’est avéré compatible.

En 2007, quand elle a reçu ce coup de fil de la part du CMDP, elle était sur le point de se marier. Craignant que ses parents ne s’inquiètent pour sa santé, elle leur avait caché qu’elle s’apprêtait à faire don de sa moelle osseuse. Peu de temps après le mariage, elle était passée à l’acte pour le compte d’une Shanghaïenne, dénommée Sang Sang. Cette fille s’était alors rétablie rapidement suite au succès de l’opération.

« Après avoir fait ce don, j’avais vraiment ressenti un sentiment d’accomplissement, parce que grâce à mon sang, une personne sur le point de mourir avait pu être sauvée. Mon rêve d’enfance était devenu réalité », raconte Li Li.

Malheureusement, en mars 2009, la maladie de Sang Sang a récidivé. À ce moment-là, Li Li, âgée de 30 ans, envisageait avec son époux d’avoir un bébé. Mais néanmoins, elle n’a pas hésité une seconde : elle a décidé de procéder à un deuxième don de moelle.

Cette fois-ci, Li Li avait eu plus de mal à convaincre son mari, car ce choix impliquait qu’ils devraient reporter pendant encore deux ans leur désir d’enfant, Li Li s’exposant ainsi par la suite à davantage de risques liés à une grossesse tardive. Malgré tout, Li Li a réussi à persuader sa famille de porter d’abord secours à Sang Sang, en vie depuis déjà 18 ans, avant de penser à un nouveau fœtus.

Finalement, Sang Sang ne s’en est pas sortie. Toutefois, Li Li n’éprouve aucun regret, car elle avait fait tout son possible pour lui venir en aide.

La Chine au présent