CHINAHOY

26-August-2013

Yin He : j’ai choisi de réaliser mon rêve au Tibet

 

 

YIN HE*

 

Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en 2010, j’ai choisi de rester à Beijing et de travailler dans une banque. C’était une situation que beaucoup de personne auraient envié. Mais je n’aime pas trop ce métier. Les jours qui se ressemblent m’ennuyaient. Je trouvais que j’étais en train de perdre mon ardeur et que je m’étais égaré. Je ne voulais par gaspiller ma jeunesse dans cette ville en béton armé. J’ai réfléchi encore et encore et je pensais que c’étaient les vastes plaines, le ciel bleu, les fleurs parfumées, les herbes luxuriantes qui m’attiraient. C’est juste le sens de la vie que je cherche. Bien que ce genre d’endroit n’offre pas de bonnes conditions de vie, il correspond malgré tout précisément à ce que je cherche : un endroit où passer ma jeunesse.

 

C’est ainsi que j’ai posé mon regard sur l’Ouest de la Chine, en fin de compte, j’ai choisi le Tibet, le « troisième pôle du monde ».

 

J’ai grandi dans le Nord-Est du pays. Sur une carte de Chine, c’est la région qui se trouve à l’extrême opposé du Tibet. À mon arrivée au Tibet, j’étais plein de curiosité pour ce haut lieu. À Lhassa, le ciel bleu et les lointaines montagnes enneigées m’ont ému. Le splendide Potala, le temple Johkang, le Barkhor et son animation, le palais Norbulingka. Chaque fois nature et culture se mélangent parfaitement.

 

Avec le temps, j’ai commencé à trouver que la vie d’ici n’était pas pratique. On ne peut pas faire d’achats sur Internet, il n’y a pas de McDonald’s ni de cafés Starbucks. Je me suis senti un peu frustré. Lorsque je vois les photos de mariage des amis, de leurs bébés et de leurs familles, et que je pense à mes parents, j’ai des regrets. Mais face aux paysages magnifiques, je sais que je me soumets à mon cœur, je désire laisser ma jeunesse s’épanouir ici et je désire réaliser mon rêve. Je sais que seules les expériences d’une vie difficile peuvent me donner l’occasion de me perfectionner, de réaliser mon rêve et d’écrire les plus belles pages de ma vie.

 

Au Tibet, les sociétés cotées en Bourse sont très rares. Il n’y en a en fait qu’une seule. Il existe ainsi un grand potentiel de développement. Pourtant, les professionnels de la finance manquent. C’est ainsi que je dois faire toutes sortes de travaux : rédiger des documents, diffuser les connaissances sur le fonctionnement du marché financier et initier les investisseurs. Ces choses ne semblent pas importantes, mais elles me donnent un sentiment d’accomplissement.

 

En plus de mon travail au bureau, j’ai aussi été chargé d’une mission dans un poste de village. Là-bas, il n’y avait ni eau ni électricité. Il n’y avait pas non plus de réseau GSM ou de connexion Internet. Les routes macadamisées ne desservent pas cet endroit reculé. J’ai rendu visite aux foyers de paysans et pasteurs pour m’informer de leurs conditions de vie. J’ai instauré des cours pour enseigner le chinois aux enfants. J’ai ramassé des bouses avec des villagois pour en faire du combustible. J’ai aussi parcouru des kilomètres pour aider les villageois à rapporter de l’eau. Comme il n’y a pas de connexion Internet, je ne surfais plus sur la toile. J’ai repris ma plume pour enregistrer ce qui s’est passé dans ce village montagneux, la vie quotidienne et mes impressions. J’ai dû me résoudre à me déplacer à pied parce qu’il n’y avait aucun moyen de transport. Lorsque j’ai arpenté cet immense terre, j’ai également éprouvé l’étendue de la vie.

 

Les Tibétains sont sympathiques et simples. Je n’ai fait que de petites choses pour eux et ils m’ont offert du thé au beurre. Le jour où je suis parti, les enfants ne voulaient pas me quitter. Je sais que j’ai encore beaucoup à faire. Je suis heureux de mon choix, car le Tibet enrichit chaque journée que j’y passe

 

Je pense que la jeunesse est un immense capital qui permet aux hommes de réaliser leur rêve. Une bonne vie matérielle est un plaisir mais aussi une prison. Il faut s’en arracher avec courage pour se permettre d’avoir des expériences enrichissantes, des expériences pratiques et se donner l’occasion de réfléchir sur la vie.

 

*YIN HE est employé à la succursale au Tibet de la Commission de régulation des marchés boursiers de Chine.

 

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