CHINAHOY

26-August-2013

Rao Jin : je voudrais enseigner le laotien à l’université

 

 

LI GUOWEN, membre de la rédaction

 

Renonçant aux diverses opportunités d’emploi qui s’offraient à elle, Rao Jin a décidé de poursuivre ses études, afin de devenir un jour enseignante, son rêve. 

 

Rao Jin terminera bientôt ses études universitaires. Toutefois, elle n’est pas pressée de trouver un emploi. Elle rêve depuis toujours d’enseigner la langue laotienne à l’université.

 

C’est à Pu’er, dans la province du Yunnan, que Rao Jin est née d’un père descendant de l’ethnie minoritaire hani et d’une mère han. Il y a quatre ans, elle a quitté le nid familial et s’est envolée en direction de la ville de Kunming (chef-lieu du Yunnan), pour apprendre le laotien à l’université des Nationalités du Yunnan. « Le dialecte des Dai du Yunnan ressemble fort au laotien. Mes camarades issus de cette ethnie avaient donc plus de facilités à apprendre cette langue. Moi, je suis partie de zéro », a-t-elle analysé.

 

À la question « Pourquoi avoir pris le laotien en spécialité ? », Rao Jin ne sait que répondre. « Au début, j’étais peu sûre de mon choix, mais la situation a progressivement changé, à mesure du développement de plus en plus rapide des échanges commerciaux entre la Chine et le Laos, qui a fait naître des débouchés professionnels. »

 

L’université des Nationalités du Yunnan a adopté un cursus en deux phases : trois ans d’études en Chine, une année à l’étranger. Lorsque Rao Jin était étudiante en échange au Laos, en troisième année, ce qui l’avait le plus impressionnée, c’est que dans la gigantesque université nationale du Laos, qui se situe à 35 km de Vientiane, un espace avait été réservé aux étudiants pour qu’ils y fassent pousser des légumes, et une aire était destinée à l’élevage des bœufs par les employés. Le campus affichait bien moins de couleurs modernes que la capitale laotienne.

 

De retour à Kunming pour sa dernière année universitaire, Rao Jin a beaucoup réfléchi à son avenir. Pour l’assurer, elle a couru trois lièvres à la fois : elle a passé le concours pour devenir aspirante-chercheuse, elle s’est inscrite à un concours pour devenir fonctionnaire, et elle a réalisé un stage dans une agence de presse publiant un magazine en laotien. Et partout, ses résultats ont été excellents : elle a été admise au concours d’aspirant-chercheur, a fini première parmi les candidats prétendant au même poste de la fonction publique qu’elle, et a reçu de la part du magazine une proposition d’embauche.

 

Trois choix s’offraient donc à elle. La mère de Rao Jin préférait pour sa fille le poste de fonctionnaire, avec la garantie d’un salaire fixe et d’un climat professionnel peu stressant. Son père, de son côté, lui avait fait savoir qu’il respecterait son choix, en lui conseillant de peser le pour et le contre sur la base de trois critères : le salaire, le sentiment d’accomplissement personnel et le statut social. 

 

Fidèle à son rêve d’enfance de devenir un jour professeure, Rao Jin a finalement décidé de continuer ses études après l’obtention de son diplôme universitaire. Bien qu’elle ait rejeté définitivement l’opportunité d’exercer le métier de fonctionnaire, elle n’a pas perdu contact avec l’agence de presse dans laquelle elle avait effectué son stage. « Avec sa branche au Laos, le magazine constitue une vaste plateforme d’échanges interculturels. On peut même aller jusqu’à dire qu’il s’agit d’un vecteur culturel à l’échelle nationale », a expliqué Rao.

 

Au-delà des trois possibilités précitées, Rao Jin aurait pu choisir de travailler dans une entreprise faisant du commerce entre la Chine et le Laos, ou encore dans une entreprise à capitaux chinois implantée au Laos, tel que China CAMC Engineering Co., LTD. « La plupart de mes camarades de classe étaient des filles. Malgré la haute rémunération, peu d’entre elles souhaitaient partir à l’étranger pour une longue durée, préférant rentrer au pays après quelques années de travail pour y trouver rapidement un mari », a décrit Rao Jin.

 

Au cours des trois prochaines années, Rao Jin va se préparer à devenir une professeure de laotien qualifiée. « Actuellement, seules trois universités en Chine comptent une faculté de laotien : l’université des Langues étrangères de Beijing, l’université des Nationalités du Guangxi et l’université des Nationalités du Yunnan. Par ailleurs, il n’existe encore aucun diplôme de doctorat pour se former à cette profession à l’intérieur du pays, donc un simple master suffit pour enseigner le laotien à l’université, a présenté Rao Jin. Mais, bonne nouvelle, quelques universités au Yunnan ont l’intention d’ouvrir une faculté de laotien. C’est une chance supplémentaire pour moi de réaliser mon rêve. »

 

La Chine au présent 

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