Faire avancer les relations sino-françaises

TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent

Le 16 janvier 2014, Zhai Jun a été nommé ambassadeur de Chine en France par le président chinois Xi Jinping.

Le même jour, Le Figaro a publié un article rédigé par ce nouvel ambassadeur intitulé Pourquoi la visite du premier ministre japonais à Yasukuni a choqué la Chine, article qui exposait et expliquait la vague d'indignation ressentie par de nombreux pays asiatiques suite à la visite de Shinzo Abe dans ce lieu.

Le sanctuaire de Yasukuni rend hommage à plus d'un millier de criminels de guerre japonais morts pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 14 de classe A. Ce sont justement ces mêmes hommes qui, à partir de 1931, ont perpétré des agressions à l'encontre de la Chine durant 14 ans et sont responsables du massacre de Nanjing en 1937 (des archives sur cet évènement historique sont disponibles au Mémorial de Caen). En outre, le Japon a envahi beaucoup d'autres pays d'Asie, et c'est lui encore qui est à l'origine de la guerre du Pacifique. Toutefois, les Japonais vénèrent ces criminels de guerre comme des « martyrs », le premier ministre en tête de file.

Ainsi Zhai Jun a écrit dans son article pour Le Figaro : « Imaginez que quelqu'un dépose des fleurs sur la tombe d'Adolf Hitler ! Les vagues de colère en Chine, en République de Corée et dans les pays de l'Asie du Sud-Est sont faciles à comprendre. »

Après la visite de Shinzo Abe à Yasukuni fin 2013, une quarantaine d'ambassadeurs chinois ont successivement publié, dans les médias des pays où ils sont en poste, des articles signés où ils présentaient la position de la Chine sur ce sujet. Zhai Jun en a ainsi fait de même dès sa prise de fonction.

Mais dans les relations Chine-France, c'est une autre affaire de plus grande importance dont il faut s'occuper : la célébration du 50^e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Le 14 janvier dernier, lors de son entretien en France avec le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, Zhai Jun a déclaré que la Chine souhaite porter le partenariat stratégique global sino-français à un nouveau palier à l'occasion de cet événement marquant.

Ce même jour, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, a indiqué à Beijing que les relations sino-françaises, avec leur caractère stratégique, global et pionnier, faisaient figure de proue dans les relations entre la Chine et les pays occidentaux. Actuellement, les relations sino-françaises entrent dans une nouvelle ère où les liens bilatéraux se développent à grande vitesse, les deux parties réalisant sans cesse de nouvelles percées, et ce dans tous les domaines. Trois jours plus tard, le 17, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et le ministre chinois de la Culture, Cai Wu, ont organisé une conférence de presse conjointe, durant laquelle le programme des principales activités préparées dans le cadre du cinquantenaire a été dévoilé.

À l'occasion du 50^e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises, notre magazine a publié en janvier une édition spéciale. Nombre de personnalités influentes y ont contribué en écrivant un article : Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères ; Zhu Lin, veuve du premier ambassadeur chinois accrédité en France, Huang Zhen ; Wu Jianmin, ancien ambassadeur de Chine en France, qui avait soutenu la visite du président français Jacques Chirac à Yangzhou, la ville natale de son homologue chinois Jiang Zemin, et la visite de Jiang Zemin dans la Corrèze natale de Jacques Chirac.

« L'établissement des relations diplomatiques résulte d'une décision politique clairvoyante prise communément par le président Mao Zedong et le général de Gaulle, deux grands hommes du XX^e siècle. Cet événement a marqué un important jalon dans l'histoire du monde et dans celle des relations sino-françaises », avait écrit Wang Yi dans notre numéro spécial. Selon lui, la célébration du cinquantenaire des relations sino-françaises est un épisode majeur non seulement au niveau bilatéral, mais aussi à l'échelle des relations sino-européennes et dans l'histoire des relations entre la Chine et l'Occident. Il espère que les différents milieux des deux pays, et en particulier la jeunesse, hériteront de la tradition glorieuse de la coopération sino-française et ouvriront de plus larges perspectives encore dans ce domaine.

Sur le même thème, Kong Quan, dont le mandat d'ambassadeur de Chine en France vient de s'achever, a rédigé un article pour notre magazine dans ce numéro (voir p. 6), passant en revue les échanges et contacts qu'il a entretenus avec des membres de la famille du général de Gaulle sur trois générations.

Je suis convaincu que la Chine et la France formulent le vœu commun de promouvoir encore et toujours le développement de leurs relations bilatérales.

La Chine au présent