CHINAHOY

29-September-2014

La Chine doit trouver de nouvelles forces motrices pour sa croissance

 

Zhu Min*

Durant les 20-30 dernières années, le monde a connu des changements surprenants en termes de volume économique, de commerce et de finance. Le changement de la structure économique mondiale a insufflé une grande vitalité au monde. Le centre de la croissance mondiale s'est déplacé des économies développées vers les économies en voie de développement. Cela a marqué une transformation importante du marché mondial.

Ces 30 dernières années, la part des pays émergents dans le PIB global est passée de 28 % à 50 % ; leur contribution à celui-ci, de 22 % à 70 % ; leur part commerciale, de 21 % à 50 % ; et leur part dans l'investissement, de 26 % à 65 %. La croissance continue de la population des pays émergents dominera l'augmentation de la demande et la structure de consommation de l'économie mondiale, et exercera une influence profonde et durable sur celle-ci.

Depuis 30 ans, à travers les changements de la situation économique mondiale, la Chine a vu sa puissance rapidement renforcée. Elle occupe une place très importante dans la demande globale mondiale, jouant un rôle primordial dans l'économie et la stabilité du monde. La part de son PIB est passée de 4 % il y a 20 ans à 14,4 % aujourd'hui. Parallèlement, les investissements chinois ont considérablement augmenté. Un ralentissement de 1 % de son investissement risquerait même d'influencer le PIB de ses partenaires commerciaux.

En effet, aujourd'hui 90 % des pays émergents voient leur croissance ralentie, mais il s'agit d'un problème de cycle économique global.

En temps actuel, le plus grand défi que les pays émergents affrontent est de ne pas abuser des politiques monétaires ou financières pour stimuler l'économie. La transformation des pays émergents en pays développés doit se faire en douceur pour assurer un développement équilibré.

La Chine, en cours de transition économique, doit faire face à ses propres problèmes tels que le faible taux d'utilisation des capacités de production, l'insuffisance de la mise en valeur du rôle du marché dans les secteurs de l'eau et du gaz naturel, ainsi que la mauvaise circulation des capitaux. Malgré sa forte croissance, le secteur financier chinois ne représente qu'une infime part dans la finance mondiale. Le développement du marché boursier est relativement faible. Avec le développement du secteur financier, le niveau des prêts bancaires a été élevé de manière considérable, et le volume du financement social a connu un accroissement rapide. Par contre, le PIB a baissé, ce qui révèle une utilité marginale restreinte. Actuellement, la Chine doit transformer son mode de croissance tirée par les exportations et les investissements en mode de croissance intérieure, afin d'assurer le progrès durable des chaînes de production et d'approvisionnement.

Les nouvelles forces motrices de la croissance chinoise consistent à trouver le plus tôt possible de nouveaux secteurs et de nouvelles industries capables de remplacer l'immobilier comme moteurs à l'avenir. L'innovation du secteur financier est un choix intéressant. Il faut une conception et un développement financiers tout à fait différents pour servir les micro-entreprises et les PME, le secteur tertiaire et les entreprises de haute technologie. Cependant, le gouvernement doit renforcer le contrôle à travers l'innovation du secteur financier.

(L'article a été rédigé sur la base du discours prononcé par l'auteur lors du Forum d'été de Davos édition 2014)

 

*Zhu Min est le directeur général adjoint du Fonds monétaire international.

 

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