Vers un mode de développement écologique

— Interview de Li Junyang, secrétaire général de la 6e Conférence mondiale d’Économie et d’Environnement

Centrale éolienne de Baicaoping, dans le district autonome Yi, Hui et Miao de Weining, dans la province du Guizhou.

HOU RUILI, membre de la rédaction

La 6e Conférence mondiale d’Économie et d’Environnement (WEC, World Economic and Environmental Conference) se tient du 28 au 30 novembre prochain à Beijing. Avant même son ouverture, le secrétaire général de la WEC, Li Junyang, a gracieusement accepté notre interview.

La Chine au présent : Pourriez-vous nous présenter brièvement la WEC ?

Li Junyang : La WEC a été créée en 2008, dans le cadre du « New Deal vert mondial » lancé par les Nations unies la même année. Ce sommet professionnel d’origine chinoise vise à établir une plateforme d’échanges et de coopération entre les gouvernements et les entreprises, dans l’objectif de trouver un équilibre entre réponses au changement climatique, développement durable et croissance économique, d’amener le monde à opter pour un mode de développement écologique, ainsi que de faire face ensemble aux problèmes environnementaux qui ne cessent de s’aggraver sur la planète, sous le joug des activités humaines et la course aux progrès économiques.

Prenant pour orientation stratégique le développement durable, la WEC réunit principalement des organisations de coopération économique, mais y participent également des gouvernements, des agents économiques professionnels et des établissements de recherche scientifique.

En outre, la WEC a mis en place un prix, baptisé « International Carbon-value Award », qui récompense les entreprises modèles en termes de protection de l’environnement, afin qu’elles diffusent à leurs pairs une énergie positive en faveur de la civilisation écologique et qu’elles continuent de participer activement à la réduction de la consommation d’énergie et des émissions polluantes.

La Chine au présent : Quels résultats ont apporté les éditions précédentes de cette rencontre ?

Li Junyang : Déjà cinq éditions de cette conférence annuelle ont été organisées avec succès depuis 2008. En réponse aux diverses conjonctures graves qu’affronte notre époque, telles que la crise financière internationale pour n’en citer qu’une, la WEC a non seulement offert son expertise sur le plan de la restructuration économique mondiale et du développement durable, mais a également permis à la Chine de suivre un nouveau modèle de collaboration avec le monde.

Dans le domaine de l’économie bas carbone, la WEC, ciblant une perspective de développement durable, discute et compare des modes et voies empruntés dans les différents pays en vue d’un développement à faible émission de carbone. De surcroît, la WEC joue un rôle positif dans le développement des industries stratégiques naissantes vouées à la protection de l’environnement, dans le développement des énergies nouvelles et des énergies renouvelables, ainsi que dans la coopération internationale et le transfert des technologies à faible intensité carbonique. Ainsi, elle émet des propositions et prend des décisions stratégiques pour apporter des solutions aux problèmes majeurs auxquels la Chine fait face dans son processus de transformation économique.

La Chine au présent : Quels sont les principaux sujets qui seront abordés lors de la 6e WEC ?

Li Junyang : Le thème de cette 6e édition est le suivant : « Avancer vers une économie bas carbone, approfondir la transformation industrielle, perpétuer le développement harmonieux ».

Douze sujets de discussions sont au programme : le développement bas carbone dans le secteur du charbon ; les technologies de purification de l’air et le contrôle de la pollution atmosphérique ; le développement vert de l’industrie du gaz naturel et de la pétrochimie ; la réduction des émissions et la production propre ; le tourisme écologique et la protection du patrimoine culturel ; l’agriculture écologique et les aliments bio ; la gestion de l’eau et le marché des technologies de traitement de l’eau ; les transports verts et intelligents et le développement des véhicules à énergies nouvelles ; le développement en Chine d’une urbanisation d’un type nouveau et de la construction écologique ; le traitement des ordures ménagères dans les villes et le recyclage ; le développement bas carbone des industries du textile et du vêtement ; la finance verte et l’investissement dans les secteurs liés à l’économie d’énergie et à la protection de l’environnement.

Par ailleurs, deux zones d’expositions ont été créées : l’une souligne la dégradation de l’environnement écologique sur Terre ainsi que les effets du changement climatique, dans une volonté de sensibiliser le public ; l’autre présente les bons résultats écologiques que les entreprises chinoises ont obtenus en prenant la voie du développement vert, à faible empreinte carbone, à faible consommation d’énergie et à faible émission de polluants.

La Chine au présent : Quelle influence exerce la WEC au niveau international ?

Li Junyang : Quantité d’organisations et d’établissements internationaux sont invités à participer à la conférence, et celle-ci attire chaque année une multitude d’écologistes, tant chinois qu’étrangers. Cet évènement fournit à la Chine une vaste plateforme de coopération internationale sur les thèmes de la protection de l’environnement et de l’industrie énergétique. Dans le même temps, elle permet à la communauté internationale de comprendre in extenso les politiques chinoises relatives à la question climatique, à la protection de l’environnement et au développement de l’énergie, ainsi que d’apprécier les efforts déployés par la Chine à ces égards.

De plus, la WEC fournit des références pour encourager l’entrée sur le marché chinois des entreprises étrangères dédiées à la protection de l’environnement et aux énergies alternatives, en promouvant une collaboration gagnant-gagnant entre la Chine et ces firmes, organisations ou établissements étrangers. Ainsi, l’énorme marché qu’est en train de devenir la Chine jouera à l’avenir un rôle primordial dans le développement d’une économie bas carbone à l’échelle planétaire.

La Chine au présent