Forum de Davos d’été 2015 : la croissance chinoise est toujours là

Le concours de création d'entreprise « Hengchuang Chine » a été lancé le 21 octobre.

XING WEN, membre de la rédaction

C'est un fait irréfutable ; le taux de croissance mondial a baissé depuis la crise financière de 2008. C'est sous le thème « Tracer un nouveau plan grandiose pour la croissance », que plus de 1 700 participants d'une centaine de pays ont discuté des nouveaux défis auxquels l'économie mondiale est confrontée au cours de la réunion annuelle des nouveaux champions 2015 du Forum économique mondial aussi appelé le 9^e Forum de Davos d'été, tenu du 9 au 11 septembre à Dalian, ville portuaire du Nord-Est de la Chine.

La tendance reste positive

Les performances économiques de la Chine, deuxième économie mondiale, influence grandement l'évolution économique mondiale. La reprise mondiale faible a conduit de nombreuses institutions internationales à réviser à la baisse leurs prévisions pour la croissance mondiale. La Chine a également abaissé son objectif de croissance du PIB et sorti la carte de la « nouvelle normalité ». Néanmoins, un ralentissement du taux de croissance et une baisse des indicateurs macroéconomiques ne riment pas avec « atterrissage brutal » pour l'économie chinoise. Wang Hongzhang, président de la China Construction Bank (CCB), dépeint la « nouvelle normalité » comme un ralentissement de vitesse d'un train en marche mais ce n'est ni un arrêt, ni une chute vertigineuse.

En réalité, les fondamentaux de l'économie chinoise n'ont pas changé. Elle est juste en train de connaître une période de transition dans laquelle les moteurs traditionnels sont en train d'être remplacés par de nouveaux. Des fluctuations de la croissance sont inévitables à cette étape. Lors de la rencontre avec les représentants des chefs d'entreprise chinois et étrangers présents à la réunion, le premier ministre chinois Li Keqiang a souligné que la courbe de l'économie chinoise est caractérisée par des hauts et des bas, mais que la tendance reste positive.

La restructuration économique a déjà donné des résultats encourageants, et affiche une tendance positive. À l'heure actuelle, la consommation contribue à hauteur de 60 % à la croissance nationale totale : le secteur des services représente presque la moitié du PIB chinois et la croissance des industries de haute technologie a dépassé les 10 %. La demande sur les secteurs de l'information, de la culture, de la santé et du tourisme est très importante, tandis que les industries liées aux économies d'énergie, à la protection environnementale et à l'économie verte sont en plein essor. Des nouveaux moteurs de la croissance économique sont en train de prendre forme. La « nouvelle normalité » n'est pas un taux de croissance plus faible, mais un mode de développement différent », a analysé Feike Sijbesma, PDG de Royal DSM.

La Chine a contribué pour environ 30 % à la crossance mondiale au premier semestre de cette année. Dans le même temps, le pays a affiché une croissance de 7 %, au premier rang des grandes économies du monde. Environ 7 millions de nouveaux emplois en milieu urbain ont été créés et le revenu disponible par habitant a augmenté plus rapidement que le taux de croissance de l'économie. Tout cela prouve que l'économie chinoise fonctionne normalement. Dans son discours lors de la cérémonie d'ouverture de la réunion annuelle, Li Keqiang a également insisté sur le fait que la Chine n'est pas une source de risques pour l'économie mondiale, mais une force motrice de la croissance mondiale. Et d'ajouter que l'économie chinoise est soutenue non pas par un seul pilier mais par plusieurs, ce qui signifie qu'elle possède une grande résistance aux chocs.

Les politiques et mesures adoptées dans le passé pour remédier aux brèves fluctuations commencent à porter leurs fruits, et des facteurs positifs s'accumulent. « Nous sommes capables de réaliser les principaux objectifs et tâches pour cette année, et cela permettra de jeter des bases solides pour un développement durable dans les années à venir », a déclaré avec une grande confiance le premier ministre chinois.

Li Keqiang à la cérémonie d'ouverture.

Démocratisation de l'entreprenariat et de l'innovation

L'esprit d'entreprise est toujours fortement encouragé par la réunion annuelle des nouveaux champions. Aujourd'hui, en Chine, des centaines de milliers d'entrepreneurs et innovateurs jouent le rôle de nouveaux « champions », représentant les espoirs du développement économique futur.

Au Forum de Davos d'été 2014, Li Keqiang avait déjà avancé l'idée de la démocratisation de la création d'entreprise et de l'innovation. Dans le rapport d'activité du gouvernement 2015, cette politique a été définie comme l'un des deux moteurs pour favoriser la transition économique et assurer la croissance. Dès lors, le pays a connu un boom dans la création d'entreprises et l'innovation, insufflant sans cesse de la vitalité à l'économie. En 2014, le nombre de sociétés nouvellement créées en Chine a atteint 3,65 millions, soit 10 000 nouvelles entreprises enregistrées quotidiennement et de nombreux emplois créés. Selon les statistiques publiées par le journal The Economic Observer, près de 10 millions de personnes se sont lancées dans l'entrepreneuriat dans le secteur d'Internet en 2014. De plus en plus d'étudiants diplômés, de personnes ayant fait leurs études à l'étranger, de scientifiques et de techniciens, ainsi que des employés d'entreprise viennent grossir les rangs de l'entreprenariat et de l'innovation. En attendant, les plates-formes de l'entreprenariat et de l'innovation se sont diversifiées, attirant les petites et micro-entreprises, ainsi que les grandes sociétés. De nouveaux concepts tels que la production participative et le financement participatif contribuent au changement des modes de production et de gestion.

En outre, une série de mesures de soutien ont été lancées pour encourager l'entreprenariat et l'innovation, par exemple, simplification de l'administration et décentralisation du pouvoir, réduction ou exemption d'impôts pour les petites entreprises et micro-entreprises, création de fonds d'investissement pour la création d'entreprise. De plus, l'accès des investissements étrangers au marché a été assoupli, tandis que les systèmes de gestion des investissements étrangers pour le capital-risque s'améliorent. Dans le même temps, les entreprises sont encouragées à investir dans des projets de recherche et de développement haut de gamme à l'étranger et à en partager les bénéfices.

La poursuite des réformes de divers secteurs devrait favoriser l'innovation et l'entreprenariat.

Une communauté d'intérêts

Le concept de communauté d'intérêts et de développement a été lancé par Li Keqiang au Forum de Davos d'été de cette année. Le développement est la clé pour résoudre toutes les questions en Chine, qui est en plus le plus grand pays en développement du monde. Le développement économique stable de la Chine a bénéficie à la fois au pays et au monde. Cette dernière est devenu un pays exportateur net de capitaux en 2014. Les investissements chinois à l'étranger ont maintenu une croissance rapide. Le nombre de touristes se rendant à l'étranger a considérablement augmenté, avec plus de 100 millions de voyages à l'étranger l'année dernière, et au premier semestre de cette année, il a augmenté de 10 % en glissement annuel. De plus, malgré la morosité du commerce mondial, le montant réel des marchandises en vrac importés par la Chine a continué à augmenter.

Par conséquent, une « communauté de développement commun » représente une nouvelle philosophie pour créer un nouvel échiquier du développement mondial. Avec cette notion, la coopération mondiale sur la capacité de production permettra de forger une chaîne industrielle mondiale plus équilibrée et plus inclusive tout en favorisant une communauté mondiale d'intérêts et de développement, bénéfique mutuellement, inclusive et axée vers des progrès communs.

De plus, la coopération mondiale dans les capacités de production et l'équipement devrait favoriser la reprise de l'économie mondiale. Les pays en développement ont un immense besoin d'infrastructures. Si les pays développés se targuent de posséder des technologies avancées, leurs coûts sont souvent trop élevés. La Chine a la capacité d'intégrer l'offre et la demande et de faire avancer la coopération en capacité de production à grande échelle, afin d'ajouter de nouveaux moteurs à la reprise de l'économie mondiale.

La promotion de la coopération internationale dans la capacité de production devrait produire de multiples avantages et résultats bénéfiques entre toutes les parties. Jusqu'à présent, la Chine a sélectionné 15 pays disposés à coopérer avec elle et qui possèdent une base solide pour la coopération. Des projets ont été lancés dans certains pays comme le Kazakhstan, se synchronisant par là même à l'initiative de la Nouvelle Route de la Soie.

Au forum, le monde a pu mieux appréhender la situation économique actuelle de la Chine, et constaté que le pays restera fidèle à sa stratégie d'ouverture pour des coopérations mutuellement bénéfiques.

La Chine au présent