CHINAHOY

26-November-2014

Chihong Zn&Ge passe à l’économie bas carbone

 

Le siège de Chihong Zn&Ge.

 

Protéger l'environnement est une question urgente. Et Chihong Zn&Ge, un des leaders chinois de l'industrie minière, l'a bien compris. Il a modernisé son industrie pour garantir une production plus propre et donne l'exemple en embrassant le concept d'économie de recyclage.

AN XINZHU, membre de la rédaction

Après que le chinois Chihong Zn&Ge a acheté 51 % des parts de deux entreprises minières boliviennes en mai 2013, celui-ci a procédé à une évaluation environnementale sur place durant un mois. La Razon, le journal le plus largement diffusé en Bolivie, a publié un reportage intitulé La Chine évalue l'impact environnemental qu'aura son investissement – une initiative prise par le premier investisseur minier étranger. L'article loue cette entreprise chinoise qui a fait le choix de respecter les convictions religieuses, les traditions culturelles ainsi que les mœurs locales, et qui a pris conscience de l'importance de protéger l'environnement.

Depuis plusieurs années, Chihong Zn&Ge s'efforce de transformer son modèle de développement et de moderniser ses industries en atteignant un niveau technologique avancé dans les domaines tels que les nouvelles techniques de fonte, la R&D de nouveaux produits, ainsi que l'économie d'énergie et la réduction des émissions. Entre-temps, Chihong Zn&Ge a investi au Canada, en Australie et en Amérique latine, exportant par là même son concept de production plus propre.

Pour mieux comprendre comment cette entreprise a opéré sa transformation industrielle, nous avons visité le siège de Chihong Zn&Ge à Qujing, au Yunnan. Nous apprenons alors que Chihong Zn&Ge est là-bas la plus grande société de traitement des métaux non ferreux à l'échelle locale et une firme qui s'appuie sur les ressources naturelles.

La transformation : un choix difficile

La ville de Qujing se trouve dans l'est du Yunnan, province du Sud de la Chine où le niveau économique est globalement plus faible que le long du delta du Yangtsé à proximité de Shanghai ou qu'autour du delta de la rivière des Perles à proximité de Guangzhou. Deuxième pôle économique du Yunnan, Qujing s'avère pour la province une ville industrielle majeure bénéficiant d'abondantes ressources en charbon.

Préoccupés par le double problème de la pollution environnementale et de la vétusté du modèle de croissance, le gouvernement local et les entreprises ont pris conscience de leur devoir d'accélérer la montée en gamme et la restructuration industrielles. Une multitude de politiques sont actuellement mises en place en vue de réaliser cette tâche urgente et concrète. Ces démarches ont eu un impact économique et industriel évident sur Qujing, autrefois caractérisée par sa masse de ressources, son industrie chimique lourde et son secteur de transformation des produits primaires. Certains problèmes sont alors devenus de plus en plus oppressants dans cette ville : une structure unitaire, une chaîne industrielle trop « courte », une faible valeur ajoutée et une compétitivité médiocre.

En observant le cours du développement de la Chine de 1978 jusqu'à 2010, on s'aperçoit que durant ces 32 années de réforme et d'ouverture, l'économie chinoise a traversé trois grandes phases de modernisation industrielle et de restructuration économique. La part de la valeur ajoutée manufacturière chinoise dans le monde est passée de 3,15 % à 19,8 %. Que ce soit pour les provinces ou pour les entreprises, vitesse et qualité sont deux maîtres-mots de cette transformation industrielle, pour augmenter la compétitivité de l'économie régionale et se positionner à l'avant-garde du développement.

Dans le cas de Qujing, la transformation et la modernisation industrielles sont impératives pour un développement sain et durable.

Fondée en 1951 au Yunnan, Chihong Zn&Ge fut la première société en Chine à extraire du germanium à partir d'oxydes de plomb et de zinc. Après la crise financière en 2008, Chihong Zn&Ge a été contraint, comme beaucoup d'exploitants de ressources à Qujing, de relever le défi de mettre à niveau son mode de production. Pour ce faire, l'entreprise a dû surmonter diverses difficultés. En juin 2011, elle a fait fermer définitivement une fonderie vieille de 46 ans dans le district de Huize.

Dans le même temps, afin de lutter contre la pollution causée par les métaux lourds depuis trop longtemps, Chihong Zn&Ge a collaboré avec l'Institut de recherche sur les sciences géographiques et les ressources naturelles relevant de l'Académie des sciences de Chine, afin d'élaborer un plan de R&D pour l'assainissement des sols. Ce plan prévoyait de cultiver des plantes hyperaccumulatrices (capables de stocker dans leurs tissus une quantité élevée d'éléments) dans les zones contaminées, de sorte à aménager le terrain et à restaurer l'écologie. De nos jours, dans cette région minière, on n'observe plus de nuages de poussière, seulement des arbres qui fournissent une ombre agréable.

Un recours

nécessaire aux

nouvelles technologies

Pour se transformer, Chihong a décidé de développer le traitement en profondeur du plomb et du zinc, de prolonger la chaîne industrielle et d'augmenter la valeur ajoutée, afin d'obtenir des produits finis haut de gamme.

Prenons l'exemple de l'utilisation du germanium. La transformation du germanium est dorénavant plus poussée, et les produits à base de cet élément sont plus diversifiés. Chihong a notamment débuté un plan de R&D consacré à des pièces photovoltaïques et à des détecteurs en germanium présents dans les lanceurs spatiaux. Intéressons-nous maintenant au zinc, un autre élément phare dans l'entreprise. Au lieu de produire de simples pièces dans cette matière, Chihong a développé une quarantaine d'alliages en zinc, qui sont ensuite envoyés vers de grandes usines sidérurgiques chinoises.

Outre l'affinage du zinc et du germanium, a été développé parallèlement un nouveau procédé pour maximiser la récupération des métaux précieux dans les scories générées au cours de la production, dont l'or, l'argent, le germanium, le cadmium, le cuivre, le bismuth, etc. Par exemple, sont collectés l'argent issu des briques réfractaires des fourneaux ou encore le cadmium parmi les résidus liés à la production du zinc.

Actuellement, Chihong Zn&Ge est capable de produire 400 000 tonnes de plomb et de zinc raffinés chaque année, et récupère 150 kg d'or, 180 tonnes d'argent, 30 tonnes de germanium, 800 tonnes de cadmium et 1 000 tonnes de bismuth, d'antimoine et d'autres métaux. Disposant d'équipements avancés, de technologies de pointe et d'une forte conscience environnementale, cette entreprise se place en pôle position de l'industrie minière chinoise en termes de compétitivité.

Partisan des notions d'économie d'énergie, de réduction des émissions et d'optimisation des ressources, Chihong Zn&Ge figure parmi les meilleurs de l'industrie précitée au regard de l'empreinte énergétique de ses produits principaux. En 2013, l'entreprise a globalement consommé 160 000 tonnes de charbon standard, soit une baisse de 42,9 % par rapport à 2010. Sur la période janvier-mai 2014, la consommation énergétique globale de la fonte du plomb était inférieure de 9,5 % à la limite nationale la plus stricte ; celle pour le zinc se trouve dans les normes nationales ; et la consommation de coke de plomb brut affiche également un niveau très correct.

Développement de l'économie circulaire

La fonderie de Chihong Zn&Ge à Qujing a été établie en 2003 dans la zone de développement économique et technologique de la ville. Cette usine siège dans un environnement propre et calme : autour, une pelouse verte ; au-dessus, un ciel bleu orné de nuages blancs...

En effet, Chihong Zn&Ge table sur l'économie circulaire : ressource-produits -ressources recyclées-produits recyclés. En transformant ses déchets en matières premières, Chihong Zn&Ge minimise sa consommation de ressources comme ses rejets.

Chihong Zn&Ge excelle également dans le domaine de la réutilisation des gaz émis, de la chaleur résiduelle et des ressources en eau. Chihong Zn&Ge est parvenu à une émission zéro d'effluents et de résidus industriels. Même les eaux usées et pluviales sont intégralement recyclées.

99 % du dioxyde de soufre généré au cours de la production est également recyclé : 98 % est transformé en acide sulfurique ; le reste devient du sulfate d'ammonium. Ce processus permet de diminuer annuellement 50 000 tonnes d'émissions de dioxyde de soufre. Les faibles rejets de l'entreprise répondent ainsi largement aux normes environnementales nationales.

En outre, Chihong a installé dans son usine de Qujing quatre chaudières afin de récupérer la chaleur résiduelle. La vapeur saturée est utilisée pour générer de l'électricité, tandis que la vapeur basse pression sert à chauffer les lieux de production et de vie. Ce type de recyclage permet d'optimiser l'utilisation de la chaleur, tout en abaissant la consommation énergétique liée à la production.

Le traitement de l'eau de pluie, nouvelle technique pour assurer une production propre, est devenu un projet phare dans l'industrie de la fonte de plomb et de zinc en Chine. Ce système tend à se généraliser dans les usines. Pour sa part, Chihong Zn&Ge a conçu un système d'évacuation des eaux usées, qui recueille l'eau utilisée pour la production, l'eau pour la vie quotidienne et l'eau pluviale. Après chaque précipitation, l'eau de pluie récoltée est intégrée au système de production, après avoir été traitée. L'usine rejette l'eau pluviale uniquement en cas de déluge. Le traitement et le recyclage de l'eau de pluie diminuent le déversement d'eaux à forte teneur en métaux lourds. Dans le même temps, les eaux de ménage sont assainies pour arroser les espaces verts alentours, ce qui permet d'économiser annuellement 65 000 tonnes d'« or bleu ».

Et pour les déchets que l'entreprise n'est pas encore en mesure de recycler, Chihong Zn&Ge a développé une technique de remblai en pâte en faisant usage. Les minerais non utilisables et les débris générés lors de la production trouvent ainsi une seconde vie dans le remblayage minier souterrain. Cette technique optimise les ressources et garantit la sûreté des mines, puisqu'elle permet de prévenir des catastrophes géologiques telles que l'affaissement des sites, la formation de fissures en montagne et les glissements de terrain. L'Association de l'industrie de la protection environnementale de Chine a désigné ce procédé « projet technique pilote pour protéger efficacement l'environnement ». De nos jours, cette méthode de remblai en pâte est largement utilisée dans le monde entier.

 

La Chine au présent

Liens