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Nouvelles mesures de coopération sino-française sur les investissements privés
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Le 26 mars 2014, CDB Capital, la Banque publique d'investissement de France et le Cathay Capital ont signé un mémorandum d'entente sur le lancement d'un fonds d'acquisition conjoint sino-français. |
LU RUCAI, membre de la rédaction
En France, l'après-midi du 26 mars, en présence des présidents chinois et français, CDB Capital (filiale de la Banque de développement de Chine), la Banque publique d'investissement de France (Bpifrance) et le Fonds d'investissement privé Cathay (Cathay Capital Private Equity, ou Cathay Capital PE) ont signé au palais de l'Élysée un mémorandum d'entente. Les trois parties ont ainsi annoncé le lancement d'un fonds conjoint sino-français d'acquisition, destiné à promouvoir le développement des moyennes entreprises chinoises, françaises et d'autres pays européens. Il s'agit d'une nouvelle coopération importante dans le secteur des investissements, après la création du Fonds sino-français pour les PME. Cela marque le franchissement d'une nouvelle étape dans le domaine de la coopération en capital-investissement.
Premiers résultats du fonds PME
Gestionnaire du fonds d'acquisition et du Fonds PME, le fonds Cathay a été fondé en 2006 par Cai Mingpo et son associé Edouard Moinet. Premier fonds d'investissement privé indépendant agréé par l'Autorité des marchés financiers (AMF), il occupe la première place dans le domaine de l'investissement dans les PME chinoises et françaises. « Cathay investit dans des entreprises européennes mûres, en leur fournissant l'accès à des marchés émergeants. C'est ainsi qu'il réalise des valeurs ajoutées », a expliqué Cai Mingpo. Par ailleurs, Cathay investit également dans des entreprises chinoises en croissance rapide qui présentent naturellement des risques relativement hauts. Pour contrer les risques liés à ces opérations, le fonds a recours aux stratégies des grandes marques européennes, aux idées liées à la R & D, et à des méthodes de gestion structurelle. En mars dernier, l'AMF a décerné à Cathay le certificat Alternative investment fund managers directive, permettant à Cathay de procéder à la collecte et à la gestion de fonds dans toute l'Europe.
En septembre 2012, le Fonds PME a été fondé avec un capital de 150 millions d'euros. Le fonds Cathay qui possède de l'expérience dans les investissements en Chine et en France en est devenu le gestionnaire.
En février 2013, le Fonds PME a réalisé le premier investissement depuis sa création. Le bénéficiaire a été le groupe français Flexitallic, leader mondial des fabricants et distributeurs de produits d'étanchéité à usage industriel. « Cette opération soutiendra notre développement sur le marché chinois et accélérera notre processus d'internationalisation », s'est alors réjouit le PDG de l'entreprise, Rémi Toledano. Une fois le financement terminé, Cathay a défini une « stratégie chinoise » pour le groupe Flexitallic afin qu'il se lance à la conquête de ce marché fort d'une population de 1,3 milliard de personnes. Des négociations se sont déroulées avec de grandes entreprises chinoises, dont PetroChina, Sinopec, le China General Nuclear Power Group et Wanhua Chemical, et certaines de ces rencontres ont apporté des résultats substantiels.
En mai 2013, le fonds d'investissement Bridgepoint a racheté Flexitallic à 100 %. À ce moment-là, Cathay s'était déjà complètement retiré de l'affaire. Mais compte tenu du fait que Cathay pourrait fournir à l'entreprise un soutien efficace dans son développement en Chine, l'administration du groupe Flexitallic s'est accordée avec Bridgepoint pour lancer un nouvel appel d'offre à Cathay. Après ceci, le Fonds sino-français pour les PME a effectué un nouveau processus d'investissement dans le groupe Flexitallic. En profitant du positionnement particulier du fonds et de ses ressources, tant chinoises que françaises, Cathay continue à fournir au groupe Flexitallic des services à valeur ajoutée à long terme.
Selon Cai Mingpo, le Fonds sino-français pour les PME vise à soutenir ce genre d'entreprises ainsi que la coopération économique et commerciale entre les deux pays. Son capital est principalement investi dans des petites et moyennes entreprises enregistrées en Chine ou en France, en forte expansion et sensibilisées à la mondialisation. Le fonds s'intéresse surtout aux secteurs des technologies informatiques, de la protection de l'environnement, des énergies nouvelles, de la biologie, de la pharmacie et des biens de consommation. En Chine, ces marchés doivent leur croissance à la classe moyenne, groupe social dont la croissance est très rapide.
Jusqu'à présent, le Fonds PME a accompli cinq opérations d'investissement dans quatre entreprises chinoises et françaises, à savoir le double investissement dans le groupe Flexitallic, le projet de Hologram Industries (société anonyme française spécialisée dans la protection, l'authenticité et l'authentification de documents), le projet de la société chinoise de logistique Zhengming, et le projet médical de Meinian (Health 100).
Peu après la création du Fonds PME, Cai Mingpo a annoncé qu'il espérait faire de ce fonds un pont entre les petites et moyennes entreprises des deux pays. Concrètement, le fonds aidera les entreprises françaises à exploiter le marché émergent qu'est le marché chinois, tandis que pour la partie chinoise, il s'agit plutôt d'introduire des technologies et des méthodes de gestion. C'est ainsi qu'on réalisera une complémentarité et une interaction plus efficaces. En réalité, Cathay en est tout à fait capable, vu son expérience de huit années d'investissement transnational et son équipe multiculturelle d'une trentaine de personnes.
Attention portée aux moyennes entreprises chinoises et françaises
« Différent du Fonds PME, le Fonds sino-français d'acquisition est principalement destiné aux moyennes entreprises dotées d'une stratégie de développement international et présentant un potentiel de croissance à l'échelle mondiale. Cathay profite justement de ses avantages transnationaux pour aider les entreprises ciblées à s'internationaliser, tant en ce qui concerne la coopération que dans leur propre développement », a expliqué Cai Mingpo. Le Fonds d'acquisition vise les moyennes entreprises dont la valeur est estimée à plus de 120 millions d'euros et opérants dans les domaines des biens de consommation, des soins médicaux et de la santé, de l'économie d'énergie et de la protection de l'environnement, des technologies d'avant-garde, de l'agriculture et de l'industrie manufacturière haut de gamme. La priorité est donnée à la Chine et la France, mais les investissements peuvent se prolonger dans d'autres pays européens, en particulier l'Allemagne. « Notre fonds d'acquisition a pour but de promouvoir la coopération sino-française et sino-européenne et de jouer un rôle important dans la croissance économique et l'emploi local », a ajouté le président du fonds d'investissement Cathay.
Hu Huaibang, directeur général de la Banque de développement de Chine, apprécie le rôle du Fonds sino-français d'acquisition, jugeant qu'en découle une situation de gagnant-gagnant. Selon lui, ce fonds permettra à la Chine de renforcer ses liens avec les moyennes entreprises européennes. Les moyennes entreprises représentent la puissance d'un pays, elles forment un marché prometteur. Le marché chinois, tout comme le marché français, présente de nombreuses opportunités. Les entreprises françaises, notamment les sociétés industrielles, technologiques et spécialisées dans les biens de consommation, profiteront davantage du marché chinois dont la consommation est en forte croissance, alors que les entreprises chinoises pourront assimiler l'expérience et le haut niveau de gestion de leurs coopérants français, ce qui leur permettra d'accélérer leur remise à niveau technologique.
Lors de la signature du Fonds sino-français d'acquisition, le directeur général de la Banque publique d'investissement de France, Nicolas Dufourcq, a qualifié cette coopération de « choix certain ». Il s'est déclaré satisfait des résultats obtenus : cinq opérations ont été réalisées seulement un an après la création du Fonds PME, et l'un de ces investissements s'est retiré avec succès. Ce nouveau pas était donc naturel pour lui. « Le Fonds sino-français pour les PME a joué un rôle positif dans le développement des PME des deux pays, a-t-il confirmé. Il fait l'objet de l'appréciation des gouvernements et des divers milieux des deux pays. »
Le Fonds sino-français d'acquisition s'est fixé pour objectif une souscription de 500 millions d'euros. Cette souscription prendra fin en juin prochain. Selon Cathay, en plus des investissements de 100 millions d'euros qu'ont effectués CDB Capital et la Bpifrance, le Fonds a attiré des institutions internationales et des entreprises familiales. De nombreux souscripteurs actuels du fonds d'investissement Cathay ont également exprimé leur intention de financement. Le fonds envisage d'investir 40 % de sa collecte en Chine, 40 % en France, et les 20 % restants en Europe, principalement en Allemagne. Si l'Allemagne fait l'objet d'une attention particulière, c'est parce qu'« elle a des relations spéciales avec la Chine », ou encore parce qu'« elle a presque une balance commerciale équilibrée avec la Chine, à peu près 40 % de la valeur des exportations de l'Union européenne vers la Chine provenant de ce pays ».
Les entreprises bénéficient des échanges économiques bilatéraux
Cai Mingpo, le président âgé de 45 ans du Cathay Capital PE, parle couramment le français. Après avoir vécu plus de vingt ans dans l'Hexagone, il connaît le pays assez bien. « à vingt ans, je suis venu en France faire des études. À l'âge de 24 ans, je suis devenu le premier agent en Chine du groupe SEB, leader mondial dans le domaine du petit équipement domestique. J'ai ensuite créé une société de conseil pour fournir des conseils aux grandes entreprises chinoises et françaises, aider les entreprises chinoises à améliorer leur stratégie de mondialisation et aider les entreprises françaises à se développer en Chine sur le long terme. À 30 ans, j'ai fondé Stonest qui, en seulement trois ans, est devenue la plus grande entreprise de marbrerie de France. Enfin, à 37 ans, j'ai créé le Cathay Capital PE. Toutes ces expériences sont liées à la Chine et à la France », a expliqué M. Cai, ajoutant que c'est là son plus grand avantage pour bien gérer le Fonds sino-français et investir en Chine et en France.
« Je connais aussi bien la situation des entreprises françaises installées en Chine que celle des entreprises chinoises en Europe. Dans l'ensemble, les entreprises chinoises marchent bien mais, par rapport à leur potentiel, elles pourraient faire encore mieux. La cause ne peut pas être expliquée par le seul obstacle de langue, il y a aussi l'obstacle culturel. Un grand nombre d'industriels chinois ne connaissent pas du tout ce que pensent les Européens, ils rencontrent beaucoup de difficultés après leur arrivée en Europe », a fait remarquer M. Cai. « Cathay veut jouer le rôle suivant : renforcer, en qualité d'actionnaire, les objectifs communs du Fonds lui-même et des industriels. Nous nous efforçons de mettre en valeur l'esprit 'd'aide véritable' et d'accompagner le développement sain des entreprises », a-t-il ajouté. Selon lui, depuis huit ans, Cathay a accompagné la croissance de plus de 30 entreprises chinoises et françaises sur le marché international. Ces entreprises ont réalisé un chiffre d'affaires total de 2,3 milliards d'euros et créé 16 000 emplois dans les deux pays.
M. Cai est optimiste sur les perspectives de la coopération économique sino-française et sino-européenne. Selon lui, la croissance économique de l'Union européenne (UE) est étroitement liée à la Chine : L'UE est le plus grand partenaire commercial de la Chine. La valeur des échanges commerciaux de marchandises et de services entre les deux parties dépasse le montant de 1,3 milliard d'euros par jour. La Chine est le premier marché d'exportation de l'UE. La valeur des exportations de l'UE vers la Chine a doublée par rapport à il y a cinq ans. « Le partenariat stratégique sino-européen apportera sans aucun doute des opportunités de croissance, de plus en plus de PME européennes s'installeront en Chine, en quête d'opportunités de développement. Actuellement, 5 000 entreprises allemandes et 1 500 françaises ont un bureau de représentation en Chine et le revenu d'exportation des sociétés françaises vers la Chine augmente de 10 à 20 % par an », affirme M. Cai.
M. Cai a conclu que les PME européennes et chinoises bénéficieront des échanges économiques et commerciaux et que le rôle joué par Cathay leurs apportera une prospective claire marquée par des bénéfices mutuels.
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