CHINAHOY

1-June-2015

Mieux dialoguer pour mieux coopérer

 

 

Récemment, une ribambelle de haut dirigeants étrangers, dont la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international Laurent Fabius, le premier ministre indien Narendra Modi et le secrétaire d’État américain John Kerry, ont effectué des visites officielles en Chine. Le contenu de leurs entretiens avec les dirigeants chinois était vaste, mais toutes ces rencontres affichaient un souhait commun de mieux dialoguer pour mieux coopérer.

 

L’année 2015 est celle des 40 ans des relations diplomatiques Chine–UE. Pour résumer leur coopération en quelques chiffres : 600 milliards de dollars d’échanges commerciaux l’année dernière ; 16 000 voyageurs par jour et 70 liaisons aériennes quotidiennes qui font la navette entre les deux régions.

 

D’où la résolution de la Chine et de l’UE d’établir une relation pacifique, orientée vers la paix, la croissance, les réformes et la civilisation. Un des autres enjeux est de mettre en pratique l’Agenda stratégique 2020 pour la coopération Chine–UE. Avec Yang Jiechi, membre du Conseil des affaires d’État, Federica Mogherini a co-présidé lors de sa visite le 5e cycle du Dialogue stratégique de haut niveau sino-européen. La discussion a tourné autour des grands sujets qui font l’actualité internationale, ainsi qu’autour des relations politiques et de la coopération économique sino-européennes.

 

La visite de Narendra Modi a été l’objet de toutes les attentions. La Chine a reçu cette personnalité avec les honneurs. Xi Jinping l’a même accueilli dans sa province natale du Shaanxi, une première diplomatique pour le président chinois. En plus d’être deux civilisations anciennes, la Chine et l’Inde sont également les deux plus grands pays en développement et économies émergentes du monde. Elles sont aussi membres des BRICS. Ainsi, leurs objectifs et modèles de développement présentent de nombreuses similarités, de sorte que les deux pays peuvent s’inspirer mutuellement. Cela implique également qu’elles jouissent d’un énorme potentiel de coopération économique et commerciale. La phrase du premier ministre indien lors de sa visite résume bien l’état des relations sino-indiennes, qui s’efforcent de « faire un bond du pied au mile ».

 

D’après les statistiques des douanes chinoises, le commerce sino-indien est passé de 2,9 milliards de dollars en 2000 à 70,65 milliards l’année dernière. Soit une multiplication par 23 qui fait de la Chine le premier partenaire commercial du pays de Gandhi. La visite de Modi en Chine a été marquée par la signature de 24 conventions de coopération ainsi que de 21 contrats entre les entreprises chinoises et indiennes pour un montant total de 22 milliards de dollars.

 

En comparaison du premier ministre indien, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, est lui, un invité régulier de la Chine. C’est la 10e fois qu’il y passe depuis qu’il occupe son poste. L’année dernière, lors des commémorations du cinquantenaire des relations bilatérales sino-françaises, 300 événements ont été tenus. En septembre 2014, la Chine et la France ont mis en place un mécanisme d’échanges de haut niveau sur les échanges humains. Depuis, plus de 800 activités en rapport avec l’éducation, la technologie, la culture, la santé, le sport, les médias, le tourisme ou encore les échanges régionaux ont été organisés. Lors de sa récente visite en Chine, Laurent Fabius et la vice-premier ministre chinoise Liu Yandong ont co-présidé le 2e Dialogue sino-français de haut niveau sur les échanges humains. Les échanges entre la Chine et la France se font de plus en plus fréquents. L’écologie va certainement devenir l’un des thèmes importants de leur coopération, dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris prévue à la fin de l’année.

 

Mieux dialoguer pour mieux coopérer avec la Chine ne signifie pas adopter « la politique de l’autruche » vis-à-vis des différends, mais passer par le dialogue pour contrôler les frictions. Par exemple, la Chine et l’Inde se sont entretenues sur les questions sensibles du déséquilibre commercial, mais aussi sur le problème frontalier sino-indien. La Chine et l’Inde ont montré leur volonté de prendre des mesures conjointes pour rééquilibrer la balance commerciale, mais aussi pour régler les différends, notamment frontaliers, avec une attitude constructive.

 

La visite de John Kerry s’est, elle, articulée autour du prochain voyage du président chinois en Amérique, du nouveau tour du Dialogue stratégique et économique Chine–États-Unis, des négociations concernant le Traité bilatéral sur l’investissement et des questions environnementales. Mais le sujet sensible de la mer de Chine méridionale n’a pas été éludée pour autant. La Chine insiste sur le fait que les deux pays doivent contrôler et traiter cette question de façon appropriée, afin d’éviter que les relations entre les deux pays n’en soient affectées. M. Kerry s’est dit d’accord et a réaffirmé que les États-Unis ne prendraient pas parti. Il a exprimé le vœu que les deux pays approfondissent et étendent encore leur coopération.

 

Le travail diplomatique ne s’arrête jamais puisque le premier ministre chinois va bientôt se rendre en France et à la 17e Réunion des dirigeants Chine–UE. Le président chinois, quant à lui, se rendra aux États-Unis en septembre prochain. Dialoguer fréquemment permet de renforcer la compréhension et la confiance réciproque, ainsi que de protéger et d’élargir le champ des intérêts communs aux différents acteurs.

 

 

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