CHINAHOY

26-August-2013

La coopération sino-arabe contribuera à la réalisation du rêve chinois

 

WU SIKE*

Au cours de mes récentes visites dans les pays arabes, j’ai discuté avec les dirigeants et les personnages de divers milieux du rêve chinois, un rêve qui implique la mise en commun des efforts de générations de Chinois pour que s’accomplissent la prospérité du pays, le renouveau national et le bonheur du peuple. J’ai insisté sur le fait que la Chine ne pourra pas réaliser indépendamment ce rêve qui se définit par la paix, le développement, la coopération et le gagnant-gagnant : elle a besoin de poursuivre sa politique de réforme et de l’ouverture, et de renforcer sa coopération avec les autres pays. La Chine nécessite soutien et coopération de la part du Moyen-Orient, en particulier de la part des nations arabes. Parallèlement, le Moyen-Orient, en quête de paix et de développement, bénéficiera des moyens déployés par la Chine pour accomplir son rêve. Les deux parties sont donc en quelque sorte complémentaires, et il leur convient de travailler main dans la main. Un dirigeant arabe a estimé que la Chine sera certainement en mesure de réaliser son rêve, son jugement étant basé sur sa longue observation de la Chine et les relations de longue date qu’il entretient avec les dirigeants chinois. Il a également présumé que le rêve chinois et le développement des pays arabes seront mutuellement profitables à moyen et long terme. À mon avis, l’opinion de ce dirigeant illustre parfaitement les relations sino-arabes et souligne par là même les perspectives de la coopération entre ces deux parties.

Au fil du temps, les Chinois ont franchi diverses étapes historiques : ils ont lutté pour garantir l’indépendance de leur pays, leur souveraineté nationale, le développement économique, puis une voie de développement adaptée au contexte chinois afin de se rapprocher de leur rêve commun. À chacune de ces phases, la Chine a bénéficié de la sympathie et du soutien des pays arabes, notamment l’Égypte. La Chine entretient des sentiments sincères à l’égard des pays arabes, les considérant comme ses meilleurs amis, à la fois des frères et des partenaires. Au cours de l’histoire, la Chine, l’Égypte et les pays du Moyen-Orient ont vécu des expériences similaires : ils ont accédé à l’indépendance politique après la Seconde Guerre mondiale, ils appliquent une politique étrangère d’indépendance et de paix, ils respectent le droit à l’autodétermination des autres peuples, ils défendent la paix dans le monde et ils jouent un rôle unique dans le paysage politique et économique international. Les relations sino-arabes sont parmi les plus importantes relations extérieures de la Chine, et les pays arabes représentent depuis toujours une base majeure de la diplomatie chinoise.

Au milieu du XXe siècle, des mouvements de libération nationale ont éclaté en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et la majorité des pays concernés se sont soutenus mutuellement dans leur lutte. La Chine nouvelle, qui venait tout juste d’être libérée et de se déclarer indépendante, a continué dans le courant de l’histoire d’apporter un appui indéfectible aux autres peuples asiatiques, africains et latino-américains. Elle a encouragé les pays arabes à poursuivre leur combat légitime pour la libération et l’indépendance, s’attirant ainsi l’amitié globale du monde arabe. Ces pays arabes ont par la suite établi des relations diplomatiques avec la Chine et ont voté en faveur du rétablissement du siège légitime de celle-ci aux Nations unies. Depuis, la Chine tient son rang dans le concert des nations. Au cours de cette marche vers l’indépendance qui s’est déroulée en Asie, en Afrique et en Amérique latine, la Chine et les pays arabes ont collaboré et se sont imposés comme des forces fondamentales contre le colonialisme, l’hégémonie et la politique du plus fort, ainsi que des moteurs faisant avancer le monde sur la voie de l’harmonie.

Après la guerre froide à la fin du XXe siècle, la configuration mondiale a subi moultes transformations, qui ont mis en relief la multipolarité politique, l’essor de la mondialisation, la rivalité entre les différentes nations en matière de puissance globale, le chevauchement de la concurrence et de la coopération, ainsi que les questions liées au développement. Au cours de cette période, la Chine et les pays arabes avaient des intérêts plus convergents, les deux parties visant toutes deux le développement économique, le progrès social et la prospérité nationale. Orientant leur politique vers la paix et le développement, ces peuples ont saisi les opportunités qu’ouvrait la mondialisation, se sont soutenus et ont mis en place une coopération amicale. Entraînées par la vague d’essor économique qui a déferlé sur la planète, les relations entre la Chine et les pays arabes se sont développées rapidement.

À l’aube du XXIe siècle, la situation internationale a connu des changements encore plus profonds. Les événements du 11 septembre et la mondialisation ont été source à la fois de défis et d’opportunités pour la Chine et les pays arabes. Dans un monde complexe et en perpétuelle évolution, les deux parties ont œuvré à transformer les défis en opportunités, tout en renforçant leur coopération dans les domaines politique, économique, technologique, culturel et énergétique. Le Forum sur la coopération sino-arabe, qui a vu le jour en 2004, a également porté les relations sino-arabes à un nouveau palier. Le respect mutuel, le traitement sur un pied d’égalité, la coopération mutuellement avantageuse et le développement commun en sont devenus les principaux thèmes majeurs.

Depuis deux ans, dans certains pays arabes, les masses populaires descendent dans les rues pour appeler à la réforme. Pousser au changement dans l’agitation en vue d’un développement et d’une stabilité futurs est à l’heure actuelle le phénomène qui caractérise ces nations. Dans la nouvelle ère qui s’ouvre, marquée par la poursuite du rêve chinois en Chine et par la transformation des pays arabes, de nouveaux contenus stratégiques relatifs aux aspirations de paix, de développement, de coopération et de gagnant-gagnant ont été intégrés aux relations sino-arabes d’amitié et de coopération. Fidèle à ses idées diplomatiques et à ses sentiments d’amitié pour les peuples arabes, la Chine a présenté clairement sa position suite aux sévères mutations politiques qui se sont produites dans certains de ces pays :

Premièrement, la Chine comprend et respecte le désir et la revendication au changement des peuples arabes ; deuxièmement, la Chine soutenant qu’il revient aux pays ou régions de choisir indépendamment leur propre voie de développement, elle invite à la réalisation pacifique des volontés des peuples, tout en s’opposant à l’ingérence étrangère ; troisièmement, elle met l’accent sur le règlement global des problèmes régionaux, et pour y parvenir, prêtera continuellement attention aux questions régionales sensibles, appuiera la résolution de celles-ci par la voie politique et promouvra inlassablement la paix au Moyen-Orient, afin d’instaurer dans cette région un climat favorable au développement ; quatrièmement, elle fournira des aides d’ordre économique, technologique et humanitaire à certains pays en transition, maintiendra ses échanges avec ces pays dans tous les domaines et à tous les niveaux, accordera une importance à la communication interpersonnelle et à la diplomatie publique entre les deux parties et renforcera le partage des expériences relatives à la gouvernance, dans l’objectif de faire progresser et de développer durablement les relations sino-arabes.

En 2012, alors que l’économie mondiale était encore embourbée dans la crise financière, la coopération économique et commerciale sino-arabe a fait des progrès encourageants. Le volume des échanges a atteint 222,3 milliards de dollars, soit une croissance de 13,5 % par rapport à 2011. Les travaux sous contrats chinois dans les pays arabes ont généré un chiffre d’affaires s’élevant à 19,35 milliards de dollars, soit 16,6 % du montant annuel découlant de la totalité des travaux sous contrat chinois réalisés à l’étranger. Les nouveaux contrats signés entre la Chine et les pays arabes totalisaient 19,94 milliards de dollars, soit 12,7 % de la somme de l’ensemble des contrats signés par la Chine avec l’étranger cette année-là. La coopération entre les deux parties dans la finance, l’investissement, l’infrastructure a également enregistré de nouveaux progrès.

Mais dans le même temps, la coopération sino-arabe dispose encore d’un large potentiel. Par exemple, le volume commercial sino-arabe ne représentait en 2012 que 5,75 % du volume commercial extérieur de la Chine. Les investissements directs chinois vers les pays arabes n’étaient que de 1,39 milliard de dollars, soit 1,8 % du total des investissements chinois à l’étranger, en dépit de l’augmentation de 120 % de ce montant par rapport à 2011. D’ici cinq ans, le volume des importations chinoises devrait atteindre 10 000 milliards de dollars, et les investissements directs à l’étranger, 500 milliards. On comprend, au vu de ces données, qu’il convient pour les deux parties d’exploiter pleinement le potentiel qu’affiche la coopération économique et commerciale sino-arabe pour permettre le développement mutuellement bénéfique des deux parties, l’accélération de la transformation de leur mode de développement, ainsi que l’augmentation de l’emploi. Le monde arabe insuffle ainsi un nouvel élan au rêve chinois.

Le rêve chinois et le rêve des pays arabes reposent sur une solide base commune. Pendant que la Chine construit son rêve, les pays arabes, notamment l’Égypte, sont en train de faire peau neuve. Les deux parties inaugureront le renouveau de leurs nations et écriront un nouveau chapitre dans le développement de leurs relations bilatérales. Elles doivent sans cesse intensifier leur confiance mutuelle et consolider leurs bases dans le domaine politique ; elles doivent promouvoir la coopération pragmatique, conforter la coopération dans les secteurs du commerce, des investissements, des infrastructures et des énergies selon les principes de la complémentarité et du gagnant-gagnant ; elles doivent en outre multiplier les échanges culturels et humains pour approfondir la compréhension mutuelle. À l’avenir, la Chine, l’Égypte et les pays du Moyen-Orient doivent saisir toutes les occasions d’approfondir leur coopération et d’avancer main dans la main, de se soutenir l’un l’autre dans les questions stratégiques ayant trait au maintien de la paix et à la promotion du développement, dans le but de faire entrer les relations amicales sino-arabes dans une nouvelle étape. Le rêve chinois et les rêves des peuples arabes, ainsi que ceux des peuples du monde entier qui sont pour la paix et le développement, sont interdépendants et apporteront bonheur tant à la population chinoise qu’à l’humanité. 

 

*WU SIKE est envoyé spécial chinois chargé des affaires du Moyen-Orient.

 

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