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Le chemin de la Chine vers une démocratie socialiste
HEIKO KHOO*
Lors d'une réunion clandestine le 29 juillet 2006, 25 travailleurs de la ville de Quanzhou ont affronté la plus grande entreprise du monde et ont gagné. Cette nuit-là, ils ont formé le premier comité syndical de Wal-Mart. L'ambiance était, aux dires de tous, euphorique et les travailleurs ont chanté l'Internationale lorsque Ke Yunlong, un emballeur de viande âgé de 29 ans, a été élu pour représenter les travailleurs et a qualifié l'événement de « réalisation la plus significative de nos vies. » Ke a été encouragé à prendre le chemin de la lutte par un voisin qui lui a dit : « Avant la libération, beaucoup de gens ont rejoint des unités clandestines du Parti, au péril de leur vie. Nos vies ne sont plus en danger de nos jours, Au pire, tu peux perdre ton emploi ou quelque chose de ce genre. » Les initiatives de terrain qui ont suivi ont mené à une campagne de la Fédération des syndicats de toute la Chine (FSTC) à rapidement syndiquer tous les magasins Wal-Mart en Chine, suite à l'appel lancé par le président Hu Jintao pour construire des organisations du Parti et des syndicats dans les entreprises à capitaux étrangers.
Il est vrai que les responsables de la FSTC sont généralement associés à des habitudes respectant strictement la hiérarchie et sont souvent considérés comme étant trop proches de la direction. En conséquence, les luttes ouvrières majeures qui sont survenues en 2010 sont nées à l'extérieur des structures officielles de la FSTC. Cependant, une fois que les travailleurs ont trouvé leur voix, ils ont exigé la restructuration de leurs organismes syndicaux de terrain. Ceci est une partie inévitable du processus pour gagner la confiance et le pouvoir afin d'étendre les actions de défense et les conflits salariaux en luttes démocratiques significatives.

Les échelons supérieurs de la FSTC ont joué un rôle décisif dans l'élaboration et la promotion de la Loi du travail de 2008, qui a marqué une amélioration radicale dans les droits de la classe ouvrière. Cela a permis aux travailleurs de canaliser leur frustration contre les mauvaises conditions de travail, en utilisant la loi comme une base sur laquelle ils peuvent organiser leurs luttes. La Loi du travail a apporté des avantages significatifs aux travailleurs. Elle contraint les employeurs à signer des contrats avec les employés dès le mois de leur date de début, confère un statut d'emploi permanent aux employés de longue date, et garantit la consultation des travailleurs sur toutes les questions importantes. Peu de temps après l'adoption de la loi, les employés ont obtenu de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail dans toute la Chine.
L'adhésion à la FSTC a atteint un nombre record. Elle est passée de 87 millions de membres en 1999 à plus de 258 millions en 2012. Cette croissance exponentielle est due aux campagnes de syndicalisation de haut en bas et de bas en haut de la hiérarchie. Du sommet, la reconnaissance officielle des syndicats fournit un cadre dans lequel les travailleurs peuvent effectivement faire valoir leurs droits, et d'en bas, les mouvements syndicaux de base peuvent contribuer à favoriser la participation démocratique de masse. L'appui institutionnel fourni par la FSTC revêt une importance symbolique majeure, car elle agit comme un lien organique entre le Parti communiste chinois et la classe ouvrière.
Depuis mai 2011, un cadre juridique révolutionnaire pour la gestion démocratique universelle des entreprises est appliqué à Shanghai.
En vertu des règlements, toutes les entreprises, y compris celles de Hong Kong, Macao et Taiwan, de l'étranger ou privées, sont tenues de se conformer au « système du Congrès des travailleurs ». Le système prévoit la gestion démocratique des entreprises et stipule que les travailleurs ont le droit d'élire, de superviser et de licencier leurs dirigeants. Les règlements envisagent et encouragent la formation de Congrès des travailleurs dans chaque zone et industrie. Si ces règlements peuvent être transformés en réalisations concrètes, les travailleurs de Shanghai auront plus de droits démocratiques au travail que leurs homologues de n'importe quel pays capitaliste.
La participation démocratique des citadins dans la gestion de leurs communautés et de leur environnement de vie est également une question urgente et cruciale. Dans le cadre du XIIe plan quinquennal (2011-2015), 36 millions de logements publics doivent être bâtis. Ceci est un territoire vierge où la démocratisation de la vie urbaine peut être réalisée de manière nouvelle et innovante en s'appuyant sur les expériences historiques du monde.
Dans les années 1920, les communistes et les artistes radicaux allemands ont collaboré pour former le Bauhaus, un mouvement artistique pluridisciplinaire qui cherchait à créer des environnements et des produits pour de nouvelles formes de vie sociale et individuelle. Ce n'était pas simplement une question de concevoir et de construire des bâtiments aux mérites esthétiques, mais aussi un moyen de conceptualiser de nouvelles façons de vivre, en mettant l'art au centre de la transformation sociale.

Xu Jiang, président de l'Institut des beaux-arts de Chine, affirme avec conviction que le projet de l'institut de recherche Bauhaus à Hangzhou apportera « une inspiration et un esprit d'innovation pour donner le coup d'envoi à la révolution créative de la Chine. » L'institut peut donner un élan important à l'association d'idées révolutionnaires dans l'art et la conception avec la démocratie urbaine, en se basant sur l'énergie des habitants, qui façonneront le caractère de la vie dans les nouveaux appartements publics du pays.
L'étendue du contrôle démocratique jouera un grand rôle pour déterminer si les gens ont l'impression de vivre dans un environnement heureux et collectiviste ou dans une jungle de béton. Partout dans le monde, les systèmes de contrôle et de supervision démocratiques des organismes gouvernementaux locaux contribuent à faire en sorte que les logements populaires et les services publics soient considérés comme une propriété appréciée par la population.
Les technologies modernes de communication signifient que la révolution chinoise du logement social peut faire participer les résidents au processus de planification dès les premières étapes. Les bâtiments témoins conçus par les artistes et les architectes devraient offrir aux locataires un large choix en matière de décoration intérieure, de mobilier et d'électroménager. Si nécessaire, ces produits peuvent être fabriqués sur demande, en utilisant les dernières techniques de fabrication et la science avancée des matériaux. Cela permettra aux gens de décider comment leurs appartements devraient être aménagés, décorés et meublés, et les manières dont les espaces collectifs doivent être peuplés, conçus et utilisés. La formation de services publics et d'installations destinés à servir ces nouvelles communautés sera également renforcée par la participation démocratique et le contrôle populaire.
Si l'art, la science, la culture et la technique s'associent à des Congrès des travailleurs dynamiques et démocratiques, les aspirations et la puissance productive du prolétariat chinois créeront une démocratie socialiste harmonieuse, jetant les bases d'une société véritablement communiste.
*HEIKO KHOO travaille comme chroniqueur pour China.org.cn.
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