CHINAHOY

4-May-2016

L’équitation, entre culture et sport

 

Lin Yan monte régulièrement au Club Guofa. (WEI YAO)

 

L'équitation est un sport venu d'Occident. Depuis ces dernières années, il est de plus en plus populaire en Chine, particulièrement dans les grandes villes.

HU YUE, membre de la rédaction

Lin Yan a 34 ans. Régulièrement, elle va s'entraîner dans le manège du Club équestre Guofa, près de l'aéroport de Beijing. Elle pratique l'équitation depuis quelques mois seulement. Elle s'est inscrite au club et a pris 30 heures de cours. En tout, 6 800 yuans. Chaque samedi, elle prend sa voiture pour aller au club à une heure de route de chez elle pour faire de l'équitation.

Ce samedi, il y a une dizaine de membres qui s'entraînent, dont Lin Yan, mais la plupart sont des enfants et des jeunes filles.

Approcher l'équitation

Aujourd'hui, l'équitation est de plus en plus populaire parmi les Chinois. Depuis dix ans que cette discipline se développe en Chine, les Chinois connaissent de mieux en mieux ce sport occidental, et ils savent la différence entre « faire du dada » en Mongolie intérieure et les entraînements dans un club équestre professionnel.

Les clubs d'équitation sont mieux habilités à protéger leurs membres, et à enseigner les connaissances et techniques autour de l'équitation. Lin Yan montait auparavant près du Réservoir des Tombeaux des Ming. À l'époque, les gens du coin élevaient des chevaux et les louaient aux touristes. Mais ils n'enseignaient rien d'autre que les ordres pour diriger le cheval. De nombreux accidents avaient lieu car personne n'encadraient les randonnées. C'est après s'être inscrite au club équestre que Li Yan s'est rendu compte de la différence. Grâce aux entraînements, elle a pu appréhender des connaissances en équitation et apprendre à communiquer avec le cheval.

Le Club Guofa possède maintenant plus de 1 500 membres. Les enfants et les adolescents de 3 à 18 ans représentent 60 % du total ; les jeunes filles et les femmes, 70 %. Les membres du club équestre sont surtout des amateurs d'équitation, peu sont sportifs professionnels.

M. Ding a inscrit son fils de 3 ans à l'équitation. Celui-ci maîtrise déjà bien les mouvements sur le cheval. « Mon fils a commencé l'équitation à un peu plus de 2 ans. Il adore des animaux, et en particulier les chevaux. » M. Ding a choisi de l'inscrire au Guofa après quelques recherches sur les clubs d'équitation autour de Beijing. Ici, les frais ne sont pas exorbitants et le transport est relativement pratique. « Il a beaucoup progressé. Maintenant, il chevauche avec allure. » M. Ding observe attentivement les mouvements de son fils. « Grâce à l'équitation, il est devenu plus téméraire. »

 

Le club s'occupe aussi des soins pour les chevaux. (WEI YAO)

 

La cavalcade chinoise

À côté du manège où est en train de s'entraîner le fils de M. Ding, deux femmes trentenaires viennent discuter avec nous. Elles ont trouvé l'adresse du club sur Internet, et décidé de prendre des cours d'initiation pendant le weekend. Le club propose des cours découverte de 20 minutes et nos deux jeunes femmes ont été conquises. Dans les grandes villes comme Beijing ou Shanghai, de plus en plus de gens ont envie d'essayer l'équitation.

Le Club Guofa a été créé en 1996. C'est l'un des premiers clubs d'équitation en Chine. Zhou Zhen, le directeur nous fait un topo de l'histoire du club : « Au début, on fonctionnait comme une activité touristique. Les habitants des alentours de Beijing venaient juste pour monter sur un cheval et faire un tour. » Ce n'est qu'après dix ans de fonctionnement que le club a commencé à fonctionner comme un club équestre à proprement parler. Un exemple général du développement de l'équitation en Chine.

« En Chine, l'équitation s'est formalisée depuis 2006 suivant le modèle des clubs d'équitation étrangers. Les novices et les enfants ont commencé à pratiquer l'équitation également. » Les amateurs sont devenus des fidèles au fil des ans et des entraînements, et la discipline s'est professionnalisée et normalisée.

C'est sur cette base que s'est déployé le club. Guofa possède environ 90 chevaux aujourd'hui, dont des chevaux pour les entraînements, des chevaux de compétition et des chevaux importés. Le club s'occupe également d'une quarantaine de chevaux pour des particuliers. Les 16 entraîneurs du club sont des sportifs professionnels qui ont suivi une formation pour enseigner, et des entraîneurs professionnels expérimentés.

À Beijing, les clubs d'équitation sont professionnels. Leurs membres peuvent obtenir le certificat de cavalier octroyé par l'Association équestre de Beijing et de Chine. De plus en plus de compétitions équestres sont organisées. Rien qu'en 2015, l'Association équestre de Chine a organisé 44 compétitions. Chaque année, le club se charge d'organiser quatre grandes compétitions de l'Association équestre de Beijing.

À cheval sur le marché

L'équitation alliée au marché a fait galoper le développement de cette discipline ces cinq dernières années. La discipline a pris exemple sur les méthodes des clubs étrangers : « En Chine aussi, l'équitation est devenue un business. Le système traditionnel est devenu de plus en plus lié au marché et cela a apporté de l'énergie et permis de créer des liens avec l'équitation à l'international. »

L'équitation paraît être une discipline élitiste mais elle possède en réalité un grand marché en Chine. La plupart des clubs d'équitation fournissent l'équipement à leurs membres, mais certains achètent aussi leur équipement : bottes, casque et pantalon d'équitation. Un tenue de cavalier coûte généralement 2 000 yuans. Les aficionados achètent même leur propre pourpoint et leur selle. Ceux qui en ont les moyens achètent leur cheval. Ils sélectionnent eux-mêmes la race, la lignée. Les étalons occidentaux sont particulièrement populaires en Chine.

Il est assez facile de faire importer un cheval en Chine. Il faut compter environ 90 jours, entre le choix, l'examen vétérinaire, la quarantaine, l'isolement et le transport. Depuis ces dernières années, la Chine a signé les conventions de quarantaine avec davantage de pays occidentaux, facilitant l'importation des chevaux. Beaucoup de clubs chinois élèvent des chevaux étrangers. Il est donc encore plus facile d'acheter un cheval étranger directement en Chine maintenant. D'après Zhou Zhen, un cheval importé coûte de 300 000 à 400 000 yuans.

Zhou Zhen souligne toutefois que l'équitation nécessite un investissement relativement élevé non seulement au niveau des particuliers, mais aussi au niveau des opérateurs des clubs. Pour promouvoir l'équitation en Chine, il faut d'abord la populariser auprès du public chinois. Un bon sportif d'équitation a non seulement besoin des techniques équestres, mais aussi d'avoir une certaine conception de l'équitation et des connaissances sur le cheval. « L'équitation favorise le développement économique et social de la Chine, en tant que membre du milieu, j'en tire une grande fierté. »

 

 

La Chine au présent

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