CHINAHOY

3-July-2015

Mulan m’a guidée vers la Chine !

 

Mulan, un dessin animé signé Disney.

 

(Pologne) DROB ADRIANNA KLAUDIA*

C’est à l’âge de six ans que j’ai vu pour la première fois le dessin animé Disney Mulan. C’est l’histoire d’une fille brillante à l’esprit combatif. Avec Mushu, son dragon au grand cœur qui l’accompagne où qu’elle aille, elle s’engage dans l’armée à la place de son père pour défendre son pays envahi par les Huns. J’ai découvert, à travers ce film, un monde totalement différent du mien. La Chine : un pays asiatique aussi lointain que magnifique, avec ses traditions mystérieuses, comme le fait de manger avec des baguettes ou de porter une qipao pour les filles (robe chinoise d’origine mandchoue fendue sur les côtés et avec un col scindé). Je me suis alors intéressée à la culture chinoise. Mais comme j’étais encore bien jeune à l’époque, je ne comprenais pas les différences entre l’Occident et la Chine. Tout ce que je savais, c’est que je voulais percer les mystères de ce pays à la culture si authentique.

Toutefois, à mesure que le temps filait, mon rêve chinois s’évanouissait, car j’étais trop prise par mes cours au collège et au lycée. Après le bac, j’ai dû choisir mon orientation professionnelle et une université où poursuivre mes études. En feuilletant la liste des cursus dispensés dans l’université de ma ville, j’ai découvert par hasard que l’on pouvait apprendre le chinois. Tout à coup, je me suis souvenue de mon rêve d’enfance. Cette nuit-là, je n’arrivais pas à dormir : je me tournais et me retournais dans mon lit, me demandant à répétition pourquoi je n’apprendrais pas le chinois. Le lendemain matin, ma décision était prise : je me suis inscrite dans cette spécialité. Deux mois plus tard, j’ai reçu une lettre de l’université m’informant que j’étais admise.

L’apprentissage du chinois s’est avéré difficile au début : écrire les caractères, les apprendre par cœur, les prononcer en respectant les quatre tons... Cependant, je n’ai pas renoncé, progressant pas à pas vers mon rêve. Après un an, notre professeur nous a informés que nous pouvions obtenir une bourse d’études de l’université de Shanghai, à condition que nous réussissions le HSK niveau 3 (test officiel d’évaluation du niveau de chinois). Toujours aussi passionnée par la Chine, je me suis dit que partir y vivre une année serait l’occasion d’améliorer mes compétences linguistiques et d’approfondir ma compréhension de la culture de ce pays asiatique. Alors, tous les jours je plongeais mon nez dans une pile de livres pour me préparer sans relâche au HSK. À ma grande surprise, j’ai réussi l’examen du premier coup. Mon rêve pouvait enfin se réaliser !

Maintenant, je suis en Chine, et je suis convaincue qu’il s’agit de la meilleure expérience de toute ma vie. Je me rappelle encore le moment où je suis descendue de l’avion : je n’arrivais à comprendre ni ce que les Chinois me racontaient, ni ce que les caractères écrits signifiaient. Malgré mon année d’études en Pologne, mes capacités à l’oral étaient vraiment déplorables.

Mes jours passées à Shanghai m’ont procuré beaucoup de joies. Et j’ai énormément progressé. Je m’exerce à parler chinois avec des enfants notamment, parce que j’enseigne l’anglais aux plus jeunes dans un centre de formation. J’en profite pour communiquer avec eux en chinois. Parfois, ils n’arrivent pas à comprendre ce que je veux exprimer, et nous partons dans un fou rire. Un jour, alors que je voulais leur apprendre le mot « pig » (cochon), j’ai prononcé « xiǎo zhǔ » pour leur expliquer, puis tous les enfants m’ont imitée. Dès lors, chaque fois qu’ils voient l’image du cochon, ils lancent en chœur « xiǎo zhǔ ». Je me sens un peu honteuse, mais cela n’entame pas pour autant mon envie d’apprendre le chinois, bien au contraire ! (Ndlr : la prononciation correcte de « cochon » en chinois est xiǎo zhū, pas xiǎo zhǔ).

Désormais, je sais écrire un grand nombre de caractères, et en outre, j’ai beaucoup appris sur la culture chinoise. J’espère qu’un jour, je serai capable de lire en version originale les Quatre classiques que sont Les Trois Royaumes, Le Rêve dans le pavillon rouge, Au bord de l’eau et Le Pèlerinage vers l’Ouest, et qu’avec d’autres sinophiles, je pourrai discuter des idées développées dans ces œuvres et de leur sens profond.

 

*DROB ADRIANNA KLAUDIA est étudiante à l’université de Shanghai.

 

La Chine au présent

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