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Fuzhou : la Route maritime de la Soie se prolonge
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Depuis 2010, la Foire du 18 mai de l'économie et du commerce inter-détroit est organisée au Centre international des expositions du Détroit à Fuzhou. |
Fuzhou renoue avec sa tradition commerciale et maritime, ambitionnant de retrouver son statut d'élément clé de la nouvelle Route maritime de la Soie.
ZHANG HUA, membre de la rédaction
Fuzhou est une ville riche à la fois d'une culture historique et d'une culture maritime. Elle est l'un des berceaux de la Route maritime de la Soie et abrite de nombreux monuments historiques et culturels remontant à cette période. Les ruelles de Zhiduan, de Heng-jin et de Jifangli, l'embarcadère antique du Four Huai'an, le pont de Jionglong, le quai de Dongqi, la pagode de Shengshou, le temple du roi Min, la stèle en l'honneur de ce roi et celle symbolisant le pouvoir de la déesse Tianfei, sont des témoignages de la splendeur passée de la Route maritime de la Soie.
« Aujourd'hui, la stratégie de la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route maritime de la Soie du XXIe siècle (RMSS) apportent de grandes opportunités à notre ville », dit Yang Yimin, maire de Fuzhou, précisant que celle-ci a formulé l'idée de faire de Fuzhou une des villes centrales de la stratégie de la RMSS. Ainsi la ville sera connectée aux pays membres de l'ASEAN, accostée à Taiwan et rayonnera dans les provinces intérieures.
Liens historiques avec la Route maritime de la Soie
« Fuzhou a des liens historiques avec la Route maritime de la Soie », explique le maire. C'est déjà sous la dynastie des Han (202 av. J.-C.-220) que fut créé le port de Dongye. À partir de cette époque commença le commerce extérieur qui allait atteindre son apogée sous la dynastie des Ming (1368-1644). La flotte de Zheng He, célèbre pour ses sept voyages maritimes vers l'Ouest, prit pour base le port Changle de Taiping, à Fuzhou. Cela a joué un rôle important dans la promotion des échanges entre Fuzhou et l'Asie du Sud-Est, puis dans la prospérité industrielle et commerciale de la région, lui donnant une place importante dans le commerce extérieur de la Chine d'alors. Sous la dynastie des Qing (1644-1911), Fuzhou devint l'un des cinq ports ouverts. 17 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Espagne, y installèrent un consulat.
Dans le commerce de la Route maritime de la Soie, Fuzhou était un des principaux centres de production de la soie. Aujourd'hui encore, beaucoup de noms de lieux sont liés au textile, tels que la ruelle de Zhiduan (tissage du satin), la ruelle de Hengjin (brocart) et la ruelle de Jifangli (dans l'atelier). À la même époque, les porcelaines du Four de Huai'an à Fuzhou se vendaient via la Route maritime de la soie au Japon, en Thaïlande, au Vietnam et au Brunei. Fuzhou était aussi un lieu d'entreposage des marchandises d'exportation (thé, bois, etc.) et un port au commerce international. Ces caractéristiques ont fait de Fuzhou l'une des villes les plus prospères et les plus internationalisées de la région Asie-Pacifique d'alors.
Actuellement, Fuzhou et d'autres villes dont Quanzhou et Ningbo ont décidé de déposer conjointement une demande d'enregistrement sur la liste du patrimoine culturel mondial sous le nom de « Route maritime de la soie ». Leur candidature figure déjà dans la liste préparatoire du patrimoine culturel mondial.
Avantages de Fuzhou
Selon Yang Yimin, Fuzhou jouit des meilleures bases et conditions pour s'inscrire dans la stratégie nationale de la RMSS. Ses avantages peuvent être résumés comme suit :
C'est le lieu d'origine d'un grand nombre de Chinois résidant à l'étranger et de Taïwanais. Fuzhou étant le chef-lieu de province le plus proche de Taiwan, plus de 800 000 Taïwanais en sont originaires, ce qui lui confère un avantage dans les affaires avec Taiwan.
C'est une base industrielle. Fuzhou rassemble des groupes industriels dans les domaines de l'informatique, de la construction mécanique, du textile et de la fibre chimique, de l'industrie légère, des denrées alimentaires, de la métallurgie et des matériaux de construction. La ville possède 23 parcs industriels.
C'est un port maritime. Fuzhou s'ouvre sur une large zone maritime pleine d'abondantes ressources. Sa zone maritime atteint 10 573 km², et la longueur de sa côte est de 1 310 km. En 2013, la valeur globale de la production économique liée à la mer a atteint 218,2 milliards de yuans à Fuzhou.
Fuzhou possède d'importantes ressources humaines dans l'enseignement et dans la recherche scientifique et technologique. La ville abrite plusieurs zones à fort potentiel intellectuel, comme la cité des universités de Fuzhou, 15 établissements d'enseignement supérieur pour diplôme de licence, ainsi que 46 instituts nationaux et provinciaux de recherches scientifiques et technologiques. Jusqu'à aujourd'hui, pas moins de 69 membres de l'Académie de sciences de Chine et de l'Académie des sciences sociales de Chine étaient ou sont originaires de Fuzhou.
C'est un lieu d'ouverture et de coopération. Fuzhou nourrit des relations économiques et commerciales avec 217 pays et régions dans le monde. Un total de 4 000 entreprises à capitaux étrangers et 2 000 autres créées par des industriels taïwanais s'y sont installées.
C'est un endroit disposant d'un environnement écologique exceptionnel. Fuzhou est l'une des villes chinoises jouissant de la meilleure qualité de l'air. En 2013, dans les zones urbaines, le nombre de jours à la qualité de l'air « excellente » a atteint 94 %, soit la troisième place parmi les chefs-lieux provinciaux. Et avec un taux de couverture forestière de 55,3 %, Fuzhou se classe au 2e rang à cet égard.
Fuzhou participe à la coopération économique et commerciale avec les pays de l'ASEAN. Plusieurs accords de projets ont été convenus. Par exemple, quatre entreprises de Fuzhou ont créé des centres de pisciculture en Indonésie ou au Myanmar, qu'il est prévu d'agrandir dans un futur proche. Ces projets ont rapporté des bénéfices aux deux parties en coopération.
La Bourse Chine-ASEAN des produits aquatiques, ouverte à Mawei, est entrée en service. Une chaîne industrielle et une chaîne d'approvisionnement complète des produits de la mer ont été établies.
Ville centrale pour la stratégie de la RMSS
Selon Yang Yimin, Fuzhou concentrera son énergie sur trois axes de développement : il vise à transformer Fuzhou en une ville clé dans les domaines du transport multimodal, de la coopération économique et commerciale et des échanges culturels et humains.
« Fuzhou n'a cessé d'améliorer son réseau de transport, qui comprend des ports maritimes, des aéroports, des voies ferroviaires et des grands axes routiers », souligne le maire. Vu la position stratégique de Fuzhou, les autorités locales font tous leurs efforts pour promouvoir la construction de deux ports en eaux profondes, celui de Jiangyin, dans le sud de la ville, et celui de Luoyuanwan, dans le nord. Ainsi, Fuzhou deviendra un centre régional du transport maritime international, desservant à la fois les pays membres de l'ASEAN, Taiwan et les autres provinces chinoises. En 2013, le volume de marchandises transitant par le port de Fuzhou a franchi le cap des 100 millions de tonnes. Ces conditions servent de garantie à la construction de la RMSS.
L'aéroport de Fuzhou, l'aéroport le plus proche de Taiwan parmi les chefs-lieux de provinces chinoises, joue un rôle majeur dans la mise en œuvre des accords signés entre la partie continentale et Taiwan concernant l'établissement de communications postales, commerciales, aériennes et maritimes directes. À l'heure actuelle, plus de 70 lignes aériennes intérieures et internationales relient Fuzhou et Jakarta, Singapour, Kuala Lumpur, Bangkok et Siem Reap, transportant annuellement 9 millions de personnes.
Yang Yimin a exposé le plan de développement lancé par Fuzhou : l'idée est de bâtir une ville qui dessert aussi bien la terre que la mer. Elle a beaucoup investi dans la construction d'autoroutes, de chemins de fer et de « ports terrestres ». À la fin 2013, la longueur de ses routes atteignait 10 787 km, dont 488 km d'autoroutes. L'autoroute Beijing-Taiwan, en construction, passera par Fuzhou.
« Fuzhou deviendra un lieu de transit pour les passagers, les marchandises, les fonds, les informations et la culture », déclare Yang, plein de confiance.
Opportunité apportée par la zone de libre-échange
Le 12 décembre 2014, le gouvernement chinois a décidé de créer, à l'extérieur de la zone pilote de libre-échange de Shang-hai, trois autres zones de libre-échange, respectivement au Guangdong, à Tianjin et au Fujian.
La zone de libre-échange du Fujian couvre quatre villes : Pingtan, Xiamen, Fuzhou et Quanzhou. La partie de Fuzhou s'étend sur 51,36 km².
Selon M. Yang, Fuzhou est en train de perfectionner son système financier, afin d'accroître la capacité de service et de garantie financière de la RMSS. La Zone financière du détroit, avec une superficie planifiée de 150 ha, accueille déjà 12 institutions financières. Plusieurs banques à capitaux taïwanais ont obtenu l'autorisation d'installer une succursale au Fujian. Dans le même temps, Fuzhou a déposé sa demande d'autorisation d'ouvrir une banque maritime privée, la première du genre dans le pays.
Lors de la 16e Foire du 18 mai de l'économie et du commerce inter-détroit en 2014, le gouvernement de Fuzhou a signé un accord avec la succursale du Fujian de la Banque nationale de développement et le Fonds de développement sino-africain, aux termes duquel les trois parties créeront un fonds pour la Route maritime de la Soie d'un montant de l'ordre de 10 milliards de yuans. Il sera destiné à guider les entreprises désireuses d'investir dans les pays situés le long de la Route maritime de la Soie. Une dotation provisoire de 2 milliards de yuans a déjà été versée, et les activités en question ont démarré.
« Nous avons créé toutes les conditions nécessaires pour que Fuzhou soit sélectionnée comme ville pilote, notamment dans les projets tels que ''convertibilité des capitaux en renminbi'', ''libéralisation des taux d'intérêt sur le marché financier'' et ''utilisation transfrontalière du renminbi''. L'objectif est de faciliter le commerce et l'investissement transfrontaliers. Dans le même temps, nous avons encouragé les entreprises conformes aux conditions requises à entrer en bourse, à s'inscrire au Centre des transactions en actions du détroit, à lever des fonds par l'émission de divers outils. Et nous sommes très actifs dans notre recherche d'investisseurs stratégiques », continue-t-il.
« Fuzhou espère non seulement voir s'installer des institutions étrangères, mais aussi que celles-ci apporteront leurs concepts et leurs modèles de gestion. C'est comme cela que Fuzhou deviendra plus compétitive », ajoute-t-il.
Pionnier de la réforme et de l'ouverture, Fuzhou maintient une coopération économique et commerciale étroite avec les pays riverains de la Route maritime de la Soie. Fin 2013, Fuzhou comptait 339 projets d'investissement de l'ASEAN, pour un montant de capitaux étrangers atteignant 895 millions de dollars dans les accords signés. Durant la seule année de 2013, la ville a enregistré des transactions commerciales de l'ordre de 6,445 milliards de dollars avec l'ASEAN, le Moyen-Orient et l'Afrique, soit 20,5 % du total du commerce extérieur de la ville sur la même période. Fuzhou a aussi établi six bases de pêche à l'étranger, notamment en Indonésie, au Myanmar, en Mauritanie, etc. Par son volume de pêche au large, la ville s'est toujours classée au premier rang du pays en la matière. Des bases de pisciculture ont aussi été créées en Indonésie, en Thaïlande et en Australie.
La valeur des ressortissants chinois à l'étranger et des Taïwanais originaires de Fuzhou
Fuzhou est une source connue d'émigration à l'étranger. À l'heure actuelle, on compte plus de 3 millions de résidents chinois à l'étranger et plus de 800 000 Taïwanais originaires de Fuzhou. Ils exercent une large influence dans la société et constituent des ressources humaines indispensables pour la construction de la RMSS.
« Au début de la réforme et de l'ouverture, c'est en profitant de ces ressources que Fuzhou s'est développée. Les Chinois résidant à l'étranger constituent une force importante dans l'épanouissement de Fuzhou », explique M. Yang. « Ils ont beaucoup contribué au développement économique local en apportant la culture et les concepts de leur pays de résidence. Ils reviennent eux-mêmes investir, et ils servent aussi d'intermédiaire dans les appels d'offres et la collecte de capitaux. »
L'ancienne génération de ressortissants à l'étranger se regroupe principalement dans les pays d'Asie du Sud-Est. M. Yang appelle tous les Chinois d'outre-mer originaires de Fuzhou à se lancer dans la construction de la Ceinture économique de la Route de la Soie et de la RMSS, espérant qu'ils apporteront de nouveaux projets et capitaux. À travers des activités culturelles de recherche généalogique, peut-être favoriseront-ils le retour d'entreprises appartenant à des ressortissants chinois de l'étranger. De plus, ils pourront jouer les intermédiaires pour aider des entreprises chinoises à s'installer dans leur pays de résidence.
« Fuzhou a organisé des camps d'été et d'hiver intitulés ''À la recherche de nos racines en Chine'', afin d'attirer la nouvelle génération de Chinois de nationalité étrangère mais nés de parents chinois originaires de Fuzhou. Fuzhou envisage de construire un musée dédié à l'histoire de l'émigration, qui permettra aux résidents à l'étranger de venir retrouver leur passé », précise le maire de Fuzhou.
Sous le mot d'ordre de « Nouvelle Route de la Soie, nouvelles opportunités et nouveaux défis », et guidée par le concept de la « coopération mutuellement bénéfique, avantages mutuels et interconnexion », Fuzhou mobilise tous ses moyens pour contribuer davantage à la construction de la RMSS.
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