CHINAHOY

30-October-2015

La visite du président chinois au Royaume-Uni : une manne pour les relations sino-européennes

 

HOU RUILI, membre de la rédaction

La visite d'État au Royaume-Uni du président Xi qui s'est tenue du 19 au 23 octobre marque le début d'un nouvel âge d'or des relations sino-britanniques. La Chine et le Royaume-Uni ont déclaré élever le niveau de leurs relations bilatérales à celui de « partenariat stratégique global orienté vers le XXIe siècle ».

Le premier ministre britannique David Cameron ainsi que le chancelier de l'Échiquier George Osborne ont déclaré que le Royaume-Uni devrait devenir « le meilleur partenaire occidental de la Chine ». Une série de résultats commerciaux sont là pour le prouver.

Pendant la visite du président chinois, des accords de coopération commerciale pour une valeur de 40 milliards de livres sterling ont été signés. Parmi ces coopérations, celle dans la finance attire le plus l'attention. La Banque populaire de Chine et la Banque d'Angleterre ont signé un accord bilatéral d'échange de devises. La Banque agricole de Chine a signé un mémorandum de coopération stratégique sur la « finance verte » avec la Bourse de Londres, et la Banque de Construction de Chine a fait passer sa sous-branche de Londres en succursale. Un centre d'échange de bons du Trésor en yuan a été établi à la Bourse de Londres. La Chine et le Royaume-Uni se sont mis d'accord pour faire une étude de faisabilité sur l'interconnexion entre la Bourse de Shanghai et la Bourse de Londres.

Les deux pays avaient déjà signé en juin 2013 un accord d'échange bilatéral de devises équivalent à 200 milliards de yuans soit 20 milliards de livres sterling. C'était la première fois que l'internationalisation du yuan dépassait la limite du G7. En mars 2014, la Banque populaire de Chine avait signé un mémorandum d'entente pour le règlement en yuan. En juin de la même année, le premier centre de règlement hors Asie de la Banque de Construction de Chine s'est établi à Londres.

Le Royaume-Uni est le premier pays à avoir distribué des obligations souveraines en yuan. Au mois d'octobre 2014, des bons du Trésor pour une valeur de 3 milliards de yuans avaient été émis. Au mois de mars de cette année, le R.U. a créé le premier fonds de marché monétaire de yuan européen. Celui-ci permet aux investisseurs de prendre part directement aux marchés interbancaires en Chine.

Le montant des échanges en yuan pour l'année 2014 a augmenté de 143 % à Londres, la moyenne des échanges quotidiens à 61,5 milliards de dollars. Londres est donc devenu le plus grand centre offshore d'échanges en yuan et a favorisé l'internationalisation de celui-ci.

L'avance de la Grande-Bretagne a stimulé la coopération entre la Chine et d'autres pays. Après que la Grande-Bretagne a signé un accord bilatéral d'échange de devises avec la Chine, l'Union européenne a fait la même chose en 2013, suivie par la Suisse et le Canada en 2014. Au mois de mars 2015, le Royaume-Uni est devenu le premier membre fondateur occidental de l'AIIB (Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures), suivie par la France, l'Allemagne, l'Italie et d'autres pays européens.

Hormis le secteur financier, la Chine et la Grande-Bretagne cherchent également des espaces de coopération dans d'autres domaines comme l'énergie, les transports et le climat. Dans le XIIIe Plan quinquennal chinois, la mise à niveau de l'industrie manufacturière, l'économie numérique, les services modernes font partie des axes majeurs de développement. Quant au gouvernement britannique, il a lancé un projet de remise à niveau des infrastructures, et de création d'un nouveau centre économique dans le nord d'Angleterre. Il a également publié Stratégie 2050 de l'industrie britannique. Ce programme correspond à la tendance de développement chinois pour les cinq ans à venir. Dans une interview accordée à Reuters, Xi Jinping a souligné que les projets britanniques possèdent de nombreux points d'accroche avec les initiatives chinoises « une Ceinture et une Route », « Made in China 2025 » et « Internet+ ».

Dans le contexte de la coopération étroite entre la Chine et le Royaume-Uni, promouvoir davantage la coopération sino-européenne fait partie des souhaits communs des deux pays.

La visite qu'il a récemment effectuée en Grande-Bretagne reflète l'importance accordée par la Chine aux relations sino-européennes. Dans la déclaration congjointe, les deux pays appellent à entamer une étude de faisabilité sur l'accord de libre-échange Chine-UE. Lors de la visite de Xi Jinping au Royaume-Uni, l'ancien président de la Commission européenne et ancien premier ministre italien Romano Prodi a indiqué aux médias chinois que les pays européens étaient en train de s'orienter activement vers la Chine. Il a appelé l'UE à mener une coopération en profondeur avec la Chine dans « une Ceinture et une Route », les accords d'investissement et l'économie numérique.

Les différences historiques et culturelles entre la Chine et la Grande-Bretagne sont incontournables, mais les échanges sont là pour faciliter le rapprochement. Récemment, la BBC a diffusé un documentaire Are Our Kids Tough Enough ? Chinese School, sous forme d'expérimentation culturelle sur le terrain en Grande-Bretagne. Les commentaires des internautes de deux pays sur l'émission ont été très partagés, mais tout effort d'échange et de compréhension doit être pris pour un progrès.

 

 

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