CHINAHOY

19-November-2014

Le monde a besoin de comprendre la « nouvelle réalité » de la croissance chinoise

 

 

Une semaine mouvementée vient de prendre fin en Chine, non seulement parce que le pays a accueilli avec succès une réunion de l'APEC, mais aussi parce que les entreprises chinoises ont été occupées à remplir des commandes pour les biens achetés en ligne mardi dernier, lors d'une fête nationale du cybercommerce.

Le volume sans précédent des ventes de la Journée des célibataires ‒9,3 milliards $ en 24 heures‒ qui a été rendu possible tant par les consommateurs du pays que de l'étranger, est l'un des quelques signes encourageants dans la deuxième plus grande économie du monde qui subit un net ralentissement.

La Chine connaît une année chaotique, la croissance ayant chuté au troisième trimestre à un seuil sans précédent depuis le troisième trimestre de la crise financière mondiale de 2008-2009, en raison du ralentissement de l'immobilier, de la diminution de la demande intérieure et de l'instabilité des exportations.

Le PIB de la Chine devrait augmenter plus lentement que l'objectif de 7,5 % que le gouvernement avait fixé pour cette année, mais il va toujours surpasser celui des autres pays; les gens devraient donc comprendre la « nouvelle réalité » de la croissance chinoise, a déclaré Shen Jiangguang, chef économiste chez Mizuho Securities.

Ce ralentissement a été identifié comme la « nouvelle réalité »; le président chinois Xi Jinping en a parlé lors de la réunion de l'APEC qui s'est tenue à Beijing la semaine dernière.

« Une nouvelle réalité de l'économie chinoise a émergé, et elle a plusieurs caractéristiques évidentes », a déclaré le président Xi, le 9 novembre.

Premièrement, l'économie a changé de vitesse, passant de la précédente grande vitesse à une croissance de vitesse moyenne à élevée. Deuxièmement, la structure économique est constamment améliorée et mise à jour. Troisièmement, l'innovation est de plus en plus le moteur de l'économie, plutôt que les intrants et l'investissement, a indiqué le président Xi.

Depuis 1980, l'économie chinoise a été la participante d'exception dans le monde, mais elle entre maintenant dans une nouvelle étape de développement, observe Clive Tasker, PDG de Standard Advisory (China) Ltd.

En pourcentage du PIB, l'investissement chutera dans les prochaines années. C'est un phénomène normal de l'industrialisation. Il n'est pas surprenant que les investissements en capital fixe augmentent plus lentement, a expliqué M. Tasker.

« D'abord et avant tout, un atterrissage brutal n'est pas ce que nous allons constater. La Chine connaît une réduction de son taux de croissance potentiel. Cependant, même une croissance de 6 % au cours des cinq prochaines années nécessitera des réformes constructives et intelligentes », a déclaré M. Tasker.

Les dirigeants chinois ont indiqué à plusieurs reprises qu'une croissance plus lente est la « nouvelle réalité », alors que le pays procède à des réformes difficiles et procède à des ajustements pour passer d'un modèle économique de croissance basé sur les investissements à un modèle soutenu par la consommation et une productivité supérieure, ce qui, à court terme, va affaiblir les performances de croissance.

Au cours des 35 années allant de 1978 à 2013, la croissance annuelle moyenne de l'économie chinoise a été de près de 10 %, et de 2003 à 2007, de plus de 11,5 %.

Cependant, les « bons vieux jours » sont révolus, au moins pour l'instant. La croissance a ralenti à 7,7 % en 2012 et 2013, et au cours des trois premiers trimestres de 2014, elle a glissé à 7,4 %.

De l'avis de M. Shen, ce n'est pas seulement la Chine, mais l'économie mondiale en général qui fait face à une nouvelle réalité caractérisée par une croissance plus lente par rapport à celle d'avant la crise financière mondiale de 2008. La réforme structurelle a été en tête de liste des programmes politiques de nombreux pays dans le monde.

La Chine reste le plus important moteur de croissance parmi les marchés émergents, grâce aux mesures de soutien des derniers mois ciblant la croissance du pays et au fort potentiel de consommation, comme en témoigne la frénésie d'achats suscitée par la tendance croissante du cybercommerce, a expliqué M. Shen.

Il a suggéré l'établissement d'une fourchette moins stricte de croissance du PIB qui fixerait un « seuil » permettant une plus grande marge de manœuvre pour que les gouvernements locaux effectuent des réformes.

« Quoi qu'il en soit, la réforme structurelle est la clé de la prospérité future, et à cet égard, nous devons penser de façon positive par rapport à la "nouvelle réalité" de l'économie chinoise et de l'économie mondiale », a conclu M. Shen.

 

Source: french.china.org.cn

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