CHINAHOY

28-December-2016

En seulement un jour à Nanjing

 

Le temple Jiming et l'ancienne muraille de Nanjing

 

 

WANG WENJIE, membre de la rédaction

 

Arrivée par le train, je me suis retrouvée en transit à Nanjing (chef-lieu de la province du Jiangsu) pour une journée. J'aurais fort regretté de ne pas retourner dans cette ancienne capitale de six dynasties, c'est pourquoi j'ai établi un projet de voyage d'une journée en essayant à tout prix de me réserver du temps.

 

Nanjing a été rebaptisée à des dizaines de reprises, ce qui est très rare dans l'histoire chinoise. En 229, Sun Quan, premier empereur du royaume de Wu (229-280) durant la période des Trois Royaumes (220-280), y a établi sa capitale. Par la suite, durant la dynastie des Jin de l'Est (317-420) et les dynasties du Sud (420-589), les empereurs ont à leur tour choisi cette ville comme capitale. C'est ainsi que Nanjing a été baptisée « l'ancienne capitale de six dynasties ».

 

Même pendant les fêtes et les vacances, les transports publics de Nanjing ne sont pas encombrés. Cela a été une grande surprise pour moi qui subis tous les jours à Beijing des trajets en métro et en bus où nous sommes serrés comme des sardines. Nanjing est une ville ordonnée, dans laquelle les rues bruyantes sont rares. Un grand charme culturel accumulé pendant des milliers d'années s'y manifeste partout.

 

 

Le palais présidentiel

 

La présence de la ligne 3 du métro a grandement facilité mon voyage, car tous les sites touristiques que je voulais visiter s'y trouvent. Le palais présidentiel de Sun Yat-Sen était ma première destination. L'aéroport international Lukou de Nanjing n'est pas loin du centre. Avec la ligne S1 du métro (connue également comme ligne de l'aéroport), il ne faut que 35 minutes pour aller à la station Nanjing Sud, le terminus, d'où on peut emprunter la ligne 3 jusqu'à la station Daxinggong.

 

Lorsqu'on évoque les sites célèbres et les monuments historiques de Nanjing, beaucoup de personnes pensent d'abord à la rivière Qinhuai, au temple de Confucius ou au mausolée de Sun Yat-sen. Lors de ma première visite à Nanjing il y a plusieurs années, j'avais fait l'impasse sur le palais présidentiel, pensant y trouver un lieu très politique et ennuyeux. Heureusement, je ne l'ai pas manqué cette fois-ci car après ma visite, il est devenu le premier site que je recommanderais.

 

Le palais est divisé en trois parties : l'axe central est composé de bureaux et organismes liés au gouvernement national de Nanjing (du 18 avril 1927 au 20 mai 1948) et au palais présidentiel. La partie est comprend l'ancien site du Conseil exécutif, l'écurie et le jardin de l'Est. La zone ouest comprend le bureau et le secrétariat du président provisoire de Sun Yat-sen, le jardin de l'Ouest, ainsi que le siège de l'état-major. Le jardin de l'ouest, qui a une histoire de plus de 600 ans, servit de jardin princier pendant les premières années de la dynastie des Ming (1368-1644). Il est baptisé également le jardin Xi, en référence à Zhu Gaoxu (1380-1426), le deuxième fils de Zhu Di (le troisième empereur de la dynastie). Avant de devenir le siège du gouvernement national de Nanjing, il a assisté à la prospérité et à la décadence du Royaume céleste des Taiping (1851-1864), et a servi de résidence officielle au vice-roi de Liangjiang (une région englobant aujourd'hui le Jiangsu, Shanghai, l'Anhui et le Jiangxi) sous la dynastie des Qing (1644-1911).

 

 

Le temple Jiming

 

Entre les archives historiques, la forte ambiance humaine et culturelle ou encore la belle structure du jardin classique typique du sud du Yangtsé, il y a tant de choses intéressantes et typiques dans le palais présidentiel de Nanjing que j'y ai passé beaucoup plus de temps que prévu. Après cette visite, je me suis hâtée de reprendre la ligne 3 pour rejoindre mon prochain site : le temple Jiming.

 

Malgré sa taille modeste, le temple Jiming a un statut historique très élevé. Le bouddhisme était florissant à l'époque des dynasties du Sud, et ce temple était considéré comme un centre bouddhique.

 

Le temple a été construit pendant la dynastie des Jin de l'Ouest (266-316). Bien qu'il soit moins prospère qu'auparavant après les destructions causées par la guerre, il reste calme et solennel. Le stûpa Yaoshi (pharmacien) a été reconstruit en 1991. D'une hauteur de 44,8 m, il est le cinquième de l'histoire du temple Jiming. En 1992, l'équipe de tournage de la Nouvelle légende du Serpent blanc, un feuilleton connu de tous en Chine, est venue au temple Jiming pour filmer des scènes sur le stûpa, car celui d'origine dans la légende, la pagode Leifeng au bord du lac de l'Ouest à Hangzhou, s'était écroulé et le Yaoshi lui ressemble beaucoup.

 

L'ancienne résidence de Gan Xi

 

L'ancienne résidence de Gan Xi

 

Par manque de temps, j'ai dû abandonner la visite des sites qui nécessitent beaucoup de marche comme le mont Qixia et le mausolée de Sun Yat-sen. Après la visite du temple Jiming, j'ai choisi de me rendre à l'ancienne résidence de Gan Xi. J'ai encore pu prendre la ligne 3 jusqu'à la station Fuzimiao (temple de Confucius).

 

L'ancienne résidence de Gan Xi a été construite pendant le règne de Jiaqing (1796-1820). Connue sous le nom de « 99 pièces et demie », elle fait partie des trois grands lieux de Nanjing liés aux dynasties des Ming et des Qing. On dit que la famille Gan possédait en fait plus de 300 pièces, et que le nom de « 99 pièces et demie » n'était qu'une expression humble. En effet, on dit de la Cité interdite, la plus grande construction impériale en Chine, qu'elle possède 9 999 pièces et demie, tandis que la résidence de la famille Kong, la plus grande construction officielle en Chine, est surnommée « 999 chambres et demie », et ainsi de suite. Une résidence populaire ne peut avoir au maximum que « 99 chambres et demie ».

 

L'ancienne résidence de Gan Xi figure parmi les plus grandes maisons privées de Chine. Pour protéger et utiliser de manière rationnelle ces maisons traditionnelles, le département du patrimoine culturel de Nanjing a commencé en 1986 à construire un musée folklorique dans l'ancienne résidence de Gan Xi. En 1992, le Musée folklorique de Nanjing a ouvert ses portes au public. En 2010, le Musée du patrimoine culturel immatériel de Nanjing y a été établi.

 

 

La rivière Qinhuai

 

Pour ne pas manquer la scène nocturne typique de Nanjing, la zone touristique de la rivière Qinhuai et du temple de Confucius est naturellement devenue ma dernière destination. Cette région est considérée comme la représentante de l'essence de la culture de rue de la ville, tout comme celle du temple des Dieux de la ville à Shanghai, qui est un site incontournable pour les touristes, malgré sa forte ambiance commerciale.

 

La rivière Qinhuai est surnommée la « rivière mère » de Nanjing, et d'innombrables sites historiques et culturels sont situés sur ses rives. En toute franchise, le paysage de la rivière Qinhuai n'est pas particulièrement beau pendant la journée. Bien que de nombreuses constructions historiques s'y trouvent, la foule tumultueuse et les magasins au style identique font rapidement perdre patience aux touristes. Ce n'est qu'après la tombée de la nuit et l'illumination des rives que l'on est touché par le murmure de l'eau et par les bateaux de plaisance qui vont et viennent.

 

Le Jiangnan Gongyuan (la plus grande salle d'examen impérial de la Chine antique) à l'est, le temple de Confucius (l'un des quatre plus grands temples de Confucius en Chine) au centre, ou le mur rouge le long de la rivière sur lequel sont incrustés deux gigantesques dragons dorés, reflètent chacun la civilisation antique du Sud du Yangtsé.

 

Un client attend ses raviolis frits au bœuf haché.

 

Gastronomie locale

 

L'expérience gustative et l'appréciation visuelle sont importantes lors d'un voyage dans une ville inconnue, et je ne rate jamais la gastronomie locale malgré mon calendrier serré. On trouve quantité de spécialités à Nanjing, les plus connues étant la soupe au sang de canard et aux vermicelles, les raviolis frits au bœuf haché et le canard en saumure d'osmanthe.

 

Que ce soit dans une grande chaîne ou sur un petit stand en bord de rue, on trouve partout à Nanjing des lieux où se vend la soupe au sang de canard et aux vermicelles, une spécialité dont la saveur est appréciée par les touristes venus des quatre coins du pays. Les raviolis frits au bœuf haché ont une forme un peu plus longue et fine que les raviolis communs. Leur enveloppe croustillante, leur farce juteuse, leur saveur salée et sucrée en font un plat délicieux. Dans ma ville natale, je peux acheter facilement un bol de soupe au sang de canard et aux vermicelles ayant un goût comparable à celle de Nanjing, mais je n'ai pas encore trouvé de raviolis frits au bœuf haché qui me plaisent autant.

 

Les habitants de Nanjing aiment bien manger du canard, et ils maîtrisent des méthodes de cuisine très diverses. Le canard à l'osmanthe est un symbole de Nanjing, présent depuis longtemps dans la vie quotidienne des locaux. Ayant une histoire de plus de 2 500 ans, il fait partie des produits locaux les plus célèbres du pays. Pochée à température basse, la viande de canard reste tendre. Il s'agit d'une méthode bien différente de la salaison et du fumage traditionnels. Le canard saumuré en sac sous vide est facile à transporter, ce qui en fait un bon cadeau à offrir à ses proches et amis.

 

 

La Chine au présent

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